Athènes accuse Ankara de "menacer la paix" en Méditerranée orientale

  • AFP
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La Grèce a accusé lundi la Turquie de "menacer la paix" en Méditerranée orientale, à l'issue d'une réunion d'urgence après qu'Ankara a repris la recherche d'hydrocarbures près d'une île grecque.

Le ministère grec des Affaires étrangères a estimé que la décision turque d'envoyer son navire sismique de recherche Oruc Reis constituait "une nouvelle escalade grave" et "montrait" le "rôle déstabilisant" de la Turquie.

La Grèce "n'acceptera aucun chantage" et "défendra sa souveraineté et ses droits souverains", selon un communiqué du ministère diffusé après cette réunion des chefs des forces armées convoquée d'urgence.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis s'est entretenu avec ces derniers et avec son ministre des Affaires étrangères à la mi-journée, après l'annonce par Ankara lundi de la présence d'un navire turc de recherche d'hydrocarbures dans une zone disputée de Méditerranée orientale.

"Notre navire de recherche sismique Oruç Reis (...) a atteint le lieu où il va effectuer ses travaux en mer Méditerranée", a déclaré sur Twitter le ministre turc de l'Energie Fatih Dönmez.

La marine turque a en outre diffusé une notice d'information maritime (Navtex) indiquant que l'Oruç Reis mènerait ses recherches du 10 au 23 août dans une zone située entre les îles de Crète, dans le sud de la Grèce, et de Chypre et au large de la ville turque d'Antalya.

Lundi, M. Mitsotakis a parlé de ce sujet de tensions entre les deux pays voisins, tous deux membres de l'Otan, avec le président du Conseil européen Charles Michel et avec le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg, selon le bureau du Premier ministre.

"J'ai parlé avec le Premier ministre grec (Mitsotakis) aujourd'hui de la situation en Méditerranée orientale. Cette situation doit être réglée dans un esprit de solidarité entre alliés et en accord avec les lois internationales", a ensuite déclaré M. Stoltenberg sur twitter.

"Nous sommes parfaitement prêts sur les plans politique et opérationnel", a déclaré le ministre d'Etat Georgios Gerapetritis sur la chaîne de télévision publique ERT.

"La majeure partie de la flotte est prête à être déployée où ce sera nécessaire", a-t-il précisé, peu avant la réunion d'urgence.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait dénoncé dimanche les mouvements "extrêmement préoccupants" de la marine turque en Méditerranée après la signature d'un accord maritime entre l'Egypte et la Grèce.

L'accord vise à délimiter les frontières maritimes entre les deux pays et semble être une réponse directe à un accord similaire conclu en novembre dernier entre la Turquie et le gouvernement officiel libyen qui a son siège à Tripoli.

Le pacte turco-libyen, aux termes duquel l'espace maritime de la Turquie est considérablement élargi, a suscité la colère de la plupart des pays situés en Méditerranée orientale, Grèce en tête.

La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains comme la Grèce, Chypre, la Turquie, l'Egypte et Israël.

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