Bolivie : l'armée et la police dégagent une raffinerie bloquée par des partisans d'Evo Morales

  • AFP
  • parue le

L'armée et la police boliviennes ont dégagé mardi l'accès à une usine de combustible près de La Paz bloquée par des partisans d'Evo Morales, permettant ainsi aux camions-citerne d'approvisionner les stations-service de la région qui faisaient face à une pénurie, selon les médias locaux.

La télévision bolivienne a montré plusieurs dizaines de camions-citernes sortir, remplis d'essence et de gaz de pétrole liquéfié (GPL), de l'usine de combustible de Senkata située à El Alto, ville jumelle de La Paz, sous l'oeil de militaires et de policiers.

La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour maintenir à distance des manifestants qui tentaient de s'opposer à cette opération. Selon la radio RKM, une personne a été blessée, sans que l'on sache dans quelles circonstances. L'armée avait également placé des chars le long de la route qui mène à La Paz, où sévit une pénurie d'essence depuis ce week-end.

Plusieurs dizaines de partisans de l'ancien président Evo Morales, qui a démissionné le 10 novembre avant de s'exiler au Mexique, avaient commencé à bloquer l'accès à la raffinerie la semaine dernière. Ils protestaient contre la présidente par intérim de droite Jeanine Añez qui a succédé à Evo Morales il y a tout juste une semaine.

Le manque d'essence a pratiquement paralysé les transports publics ces derniers jours à La Paz et le gouvernement de Mme Añez envisageait d'importer de l'essence depuis le Chili. Une pénurie d'aliments se fait aussi ressentir dans les magasins de La Paz en raison des blocages de routes qui mènent aux régions agricoles de la Bolivie.

Le pays andin fait face à une crise politique aiguë depuis la présidentielle du 20 octobre. Depuis la démission d'Evo Morales, ses partisans manifestent quotidiennement dans les rues de La Paz et dans certaines villes de province pour exiger le départ de Jeanine Añez. Au moins 24 personnes ont péri dans des violences. Mme Añez a promis des élections présidentielle et législatives dans un avenir proche. Par ailleurs, un dialogue lancé par l'Église catholique réunit gouvernement, opposition et société civile pour tenter de sortir la Bolivie de l'ornière.

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