- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe pétrolier britannique BP, à la traîne ces dernières années par rapport à ses rivaux, voit le cours de son action à Londres dopé mardi par des informations de presse évoquant un potentiel rachat par son rival et compatriote Shell.
Shell "examine une éventuelle acquisition de BP, mais attend une nouvelle baisse des cours des actions et du pétrole avant de se décider", selon l'agence Bloomberg citant des sources proches du dossier.
La fusion de ces deux compagnies, qui donnerait naissance à un géant valorisé plus de 200 milliards de livres (235 milliards d'euros) au cours actuel, en ferait l'une des plus grosses opérations de rachat du secteur des hydrocarbures.
Contacté par l'AFP, un porte-parole de BP a dit mardi que l'entreprise ne commentait pas "les spéculations et les rumeurs du marché".
Shell a pour sa part renvoyé vers des déclarations de son directeur général, Wael Sawan, qui a dit vendredi lors de la publication des résultats que le groupe "continuera à étudier les opportunités" mais disait préférer actuellement racheter ses propres actions plutôt que de faire une offre sur BP.
"L'idée d'une offre de Shell sur BP circule depuis des décennies, mais cette fois, cela semble différent", affirme mardi Kathleen Brooks, analyste chez XTB.
"BP est affaibli, attaqué par l'investisseur activiste Elliott (le fonds américain a récemment pris plus de 5% du capital, NDLR), le prix du pétrole s'effondre et les résultats du premier trimestre ont été perçus par certains comme la goutte d'eau", développe-t-elle, notant qu'il n'y a pour l'instant aucun détail sur cette potentielle acquisition.
BP progressait mardi d'environ 1% à la Bourse de Londres en milieu de journée, après avoir bondi de quelque 3,5% dans la foulée de l'ouverture. Shell reculait de 1,5% mais sa valorisation (149 milliards de livres) était près du triple de celle de BP (56 milliards de livres).
BP a une nouvelle fois déçu les marchés il y a une semaine en publiant un bénéfice net divisé par plus de trois au premier trimestre à 687 millions de dollars, malgré sa récente volte-face sur le climat pour remettre l'accent sur les hydrocarbures.
Contacté par l'AFP, Elliott n'a pas souhaité faire de commentaire mardi.
Shell a pour sa part publié vendredi un bénéfice en baisse d'un tiers sur un an au premier trimestre, pénalisé par des prix du pétrole en recul, mais il a fait mieux qu'attendu par le marché.