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Le Premier ministre cambodgien a déclaré jeudi que son pays ne construirait pas de barrages sur le fleuve Mékong, et a confirmé l'abandon d'un important projet de centrale à charbon qui menaçait un espace protégé.
Le Cambodge est critiqué pour avoir autorisé la déforestation de centaines de milliers d'hectares, y compris dans des zones protégées, pour planter du caoutchouc et de la canne à sucre, ainsi que des barrages hydroélectriques.
Construire des barrages sur le cours principal du Mékong aurait "un impact énorme" sur l'environnement et l'écologie du fleuve lui-même et du lac Tonle Sap, le plus grand lac d'eau douce d'Asie du Sud-Est, a déclaré Hun Manet.
"Le gouvernement ne construira pas de barrages le long du Mékong", a-t-il affirmé lors d'une cérémonie d'inauguration d'un barrage hydroélectrique dans la province côtière de Koh Kong (ouest).
Avec plus de 4.800 kilomètres de long, ce fleuve abrite la biodiversité aquatique la plus importante du monde après l'Amazone, avec notamment 1.300 espèces de poissons. Et il est vital pour la survie de dizaines de millions de personnes en Asie du Sud-Est.
Des dizaines de barrages ont déjà été construits par Pékin en Chine, au Laos et au Cambodge sur le fleuve et ses affluents.
Le jeune chef de gouvernement, qui a pris la succession de son père Hun Sen l'été dernier, a également annoncé officiellement l'annulation d'un important projet de construction de centrale à charbon, estimé à 1,5 milliard de dollars.
La centrale de Botum Sakor, d'une capacité de 700 mégawatts, devait voir le jour sur un terrain situé dans une réserve côtière protégée dans l'ouest du pays.
Le Premier ministre a aussi réaffirmé l'engagement du Cambodge de ne pas lancer de nouvelles centrales à charbon dans le cadre de sa "responsabilité à l'égard de l'environnement et du climat dans un monde commun".
Hun Manet a déclaré que la part des énergies renouvelables au Cambodge atteindrait 70% en 2030 "afin que notre pays devienne la destination de l'énergie propre pour le tourisme et l'investissement". Elles représentent aujourd'hui 60%.
En décembre 2021, le pays a publié sa feuille de route pour parvenir à la neutralité carbone.
Elle comprend un engagement à stimuler les énergies renouvelables, qui représentent déjà une grande partie de sa production grâce à l'hydroélectricité, ainsi que des investissements dans l'importation, le stockage et l'infrastructure liée au GNL.
Le charbon représentait 35,5% de l'électricité du Cambodge en 2022, selon les données officielles, l'hydroélectricité représentant près de 54%.
