- Connaissance des Énergies avec AFP
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La canicule sévissait sur une grande partie du pays vendredi, avec deux-tiers des départements en vigilance orange pour l'une des journées les plus chaudes de cet épisode de canicule qui devrait compliquer un week-end classé noir sur les routes.
Avec 66 départements déjà placés en vigilance orange, le record du 21 juin 2017, avec 67 départements au même moment, pourrait être égalé voire légèrement dépassé, selon Météo-France. Seule la partie nord-ouest de l'Hexagone est épargnée.
"Aujourd'hui on va entrer dans le pic, avec une des journées les plus chaudes", même si "on est nettement en dessous de ce qu'on a connu en 2003", a commenté vendredi le prévisionniste Stéven Testelin.
La hausse des température va gagner presque toute la métropole, avec 35 à 39°C attendus sur une grande partie du pays et des pointes à 40°C localement dans le Sud.
A Ajaccio, le thermomètre affichait déjà 33°C à 09H30 (07H30 GMT) vendredi sur la place principale.
"Ces temps-ci, la chaleur nous a tués, on rêve de clim", lâche un mécanicien s'affairant sur un véhicule dans un garage de la cité corse.
EDF a annoncé vendredi avoir réduit la production d'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), en raison des fortes chaleurs.
La plus vieille centrale du parc nucléaire français, dont la fermeture est programmée lorsque l'EPR de Flamanville entrera en activité, prélève de l'eau dans le Grand Canal d'Alsace pour refroidir ses réacteurs et alimenter ses circuits de fonctionnement, puis la rejette.
Or "en cas de fortes chaleurs, la centrale peut moduler la puissance de ses unités de production et les mettre à l'arrêt si nécessaire, afin de limiter l'échauffement de l'eau prélevée puis restituée au Grand Canal d'Alsace", explique EDF, assurant que cela n'a "aucun impact" sur la sûreté de la centrale.
La FNSEA, le principal syndicat agricole français, a jugé la "situation préoccupante", expliquant que la sécheresse et la canicule "ne permettent pas d'envisager un travail du sol ni de réaliser des semis avant plusieurs jours".
La chaleur devrait légèrement baisser dimanche, avant un "deuxième pic" lundi et mardi, a indiqué Stéven Testelin. Avant un raffraissement attendu en milieu de semaine prochaine.
Si les prévisionnistes voient ainsi le bout du tunnel caniculaire, les automobilistes n'en profiteront pas pour ce week-end de chassé-croisé entre "juillettistes" et "aoûtiens".
Bison Futé prévoit des conditions de circulation "extrêmement difficiles".
Le trafic devrait être fortement perturbé dès vendredi, classé orange dans le sens des départs, avec des secteurs classés rouge.
Et la journée de samedi est classée noire dans le sens des départs: il est notamment recommandé de quitter l'Île-de-France avant 05H00 (03H00 GMT) du matin pour éviter les bouchons qui vont se concentrer dans la vallée du Rhône, à l'ouest entre Poitiers et Bordeaux, dans le Centre entre Clermont-Ferrand et Montpellier et autour de la Méditerranée de Narbonne à Marseille.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a recommandé d'être particulièrement vigilants pendant ce chassé-croisé, conseillant de "rouler plus tôt le matin ou tard le soir", de protéger les enfants et de prendre de l'eau.
Très présente sur le terrain médiatique, la ministre veut montrer la mobilisation de l'État pour conjurer le spectre des catastrophes de 2003 et 2006, où les canicules avaient causé la mort de plusieurs milliers de personnes.
Patrick Pelloux, président de l'association des urgentistes de France, a toutefois tiré jeudi la sonnette d'alarme, assurant sur RMC/BFM TV qu'il y avait "déjà une saturation des services des urgences" et prédisant une "sur-saturation" avec la poursuite de la canicule.
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), assurant jeudi ne pas constater "à ce stade" de suractivité liée à la canicule, a noté que "ses impacts sanitaires pourraient se manifester dans les prochains jours".
Corollaire de cette canicule, un épisode de pollution à l'ozone est prévu vendredi dans plusieurs départements, notamment en Île-de-France et dans la vallée du Rhône. Cet épisode pourrait se poursuivre samedi.
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