Cartel du bioéthanol en Italie: un milliard d'euros d'amende pour six compagnies pétrolières

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Six compagnies pétrolières opérant en Italie, dont Eni, ont écopé de près d'un milliard d'euros d'amende au total pour s'être entendues pendant trois ans sur le prix du bioéthanol intégré aux carburants, a annoncé vendredi l'Autorité italienne de la concurrence.

"L'enquête, lancée grâce à un lanceur d'alerte, a montré que les principaux opérateurs pétroliers se sont coordonnés pour déterminer la valeur du composant bio inclus dans le prix du carburant", a précisé l'Autorité italienne de la concurrence (AGCM) dans un communiqué.

Eni, Esso, Ip, Q8, Saras et Tamoil ont été sanctionnées à hauteur de 937 millions d'euros, dont 336 millions pour le géant Eni.

Concernant Iplom et Repsol, citées dans l'enquête, leur participation au cartel n'a pas été démontrée, précise l'AGCM dans sa décision.

"La décision de l'Autorité italienne de la concurrence sur un prétendu cartel de biocarburants (est) incompréhensible et infondée, basée sur une présentation totalement erronée des faits et du marché", a réagi Eni dans un communiqué, annonçant son intention d'attaquer la décision en justice.

Selon l'Autorité, les entreprises ont mis en oeuvre des "augmentations de prix parallèles - largement coïncidentes - déterminées par des échanges directs ou indirects d'informations entre les entreprises concernées".

L'entente a débuté le 1er janvier 2020 et s'est poursuivie jusqu'au 30 juin 2023. La valeur de cette composante importante du prix du carburant est passée d'environ 20 euros/m3 en 2019 à quelque 60 euros/m3 en 2023.

L'entente a été facilitée par la communication de la valeur du bioéthanol dans de nombreux articles publiés dans le journal spécialisé "Staffetta Quotidiana", selon l'AGCM.

"Outre le préjudice résultant d'une amende injuste, qui est d'un montant énorme, la mesure d'aujourd'hui constitue également un autre grave préjudice à la réputation d'Eni", poursuit le géant pétrolier, annonçant qu'il se défendra "auprès de toutes les instances compétentes", comme il l'avait fait dans l'affaire du diesel "vert".

En janvier 2020, le gendarme italien de la concurrence avait infligé à Eni une amende de 5 millions d'euros pour "publicité mensongère" concernant son diesel "vert". Une décision qui a été annulée par le Conseil d'Etat italien en avril 2024.

tsz-jra/vk

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