Centrales à charbon: EDF mise sur la biomasse pour échapper aux fermetures

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe d'électricité EDF a présenté jeudi son projet de reconversion à la biomasse de sa centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique), développé pour lui permettre de fonctionner au-delà de 2022.

"L'idée est de remplacer le charbon de nos centrales par un combustible innovant et écologique, au bilan carbone neutre", issu de la biomasse peu valorisée, a déclaré Lionel Olivier, directeur des centrales thermiques du Havre (Seine-Maritime) et de Cordemais.

Ces deux centrales regroupent trois unités de production au charbon (une au Havre et deux à Cordemais), d'une puissance totale de 1 800 MW.

Pour réaliser cette reconversion énergétique, EDF planche depuis 2015 sur le projet "Ecocombust" qui prévoit l'utilisation de pellets, des granulés constitués pour un tiers de déchets issus de l'entretien des jardins et pour deux tiers de bois faiblement traité, selon le fournisseur.

En phase de test à la centrale de Cordemais, il va faire l'objet d'essais techniques, ainsi que d'études environnementales et économiques, avant un lancement industriel début 2022 s'il obtient les autorisations nécessaires.

La biomasse offrirait ainsi une porte de sortie aux centrales à charbon qui devaient initialement fermer d'ici à 2022, conformément à la promesse de campagne d'Emmanuel Macron.

Elles représentent environ 1,5% de la production d'électricité française, selon EDF, mais elles génèrent d'importantes émissions de CO2 et nécessitent d'importer du charbon.

Ce combustible pourra être utilisé dans les centrales à charbon du Havre et de Cordemais, avec une répartition 80% de biomasse et 20% de charbon, et dans d'autres installations thermiques, selon EDF.

Avec ce procédé, l'usine de Cordemais, principalement active l'hiver pour soutenir les pics de consommation "serait optimisée avec 800 heures de production par unité au lieu de 5 000 mais des rendements similaires, tout en polluant 20 à 25 fois moins", a avancé Éric Bret, directeur de la division thermique d'EDF.

EDF n'a toutefois donné aucun chiffre sur le coût de cette reconversion et ses conséquences sur l'emploi, invoquant des investissements de "plusieurs millions d'euros" qui doivent être "complétés par un soutien des pouvoirs publics" pour lancer cette filière. Le gouvernement a annoncé qu'il déciderait à l'automne 2019 de l'avenir de ce projet.

Commentaires

rochain
Ces unités souples d'emploi sont évidement nécessaires pour réguler le flux de la demande client d'une certaine variabilité face à la constance du flux fournisseur produit par les centrales nucléaires incapables de varier leur production.
dédé29
Bonjour Il faut vous renseigner sur le suivi de charge des centrales nucléaires qui font aussi bien que celles au fuel et au charbon (sauf en fin de cycle ). Et ce depuis 1982 ,par l'utilisation des barres grises . J'ai exploité ces 3 types de centrales et je connais bien la question .
AtomicBoy44
Certes, c'est faisable, et c'est même pratiqué, mais est-ce vraiment viable pour la longévité de faire cela d'une part (chauffes et refroidissements plus rapides contraignant alors davantage les matériaux), et pour la rentabilité d’autre part (autant de fission d'U235 perdues ...) ? NB : je ne suis pas spécialiste des calculs neutronique et des barres neutrophages, mais je pense que réguler avec les barres de contrôle est susceptible d'avoir un impact sur le combustible ET aussi sur le barres ou encore sur les injections boriques.
rochain
Allez, après 4 de vos messages sur le sujet, vous êtes un peu perdu dans vos convictions et je vois qu’au lieu de donner des arguments techniques pour les justifier vous vous tournez vers des « sachants de réputation », qui ne vous proposent que des affirmations sans démonstrations. J’ai pitié de vous mais Je ne vais pas vous faire un cours d’électrotechnique car cela irait très loin et je n’ai pas envie d’écrire un bouquin sur le sujet. On peut en effet « réguler » dans une certaine mesure, et ce n’est pas très simple la production électrique d’un alternateur Megawatt (de forte puissance comme c’est le cas pour les alternateurs de centrales électriques dont le rotor doit être alimenté en courant continu, ce qui est le cas) avec un convertisseur de fréquence régulé en courant qui permet d’assurer un rapport constant entre courant et inverse de la fréquence. Par injection bien dosée du courant continu dans les électroaimants du rotor (ça ne peut donc pas marcher avec des rotors à aimants permanents) on peut imposer un courant double ou moitié moindre en sortie dans un rapport 2 (*/) de sa vitesse de rotation avec automatiquement (x/)2 de la fréquence sortie, ce permet de maintenir les 50 périodes tout en ayant varier dans la proportion inverse le courant sortant de l’alternateur. Mais tous les intermédiaires ne sont pas permis car la fréquence ne peut pas être fractionnaire, c’est nécessairement un entier donc l’égalité du produit courant/fréquence se fait par paliers. Ce n’est pas le grouillot pilote de tranche qui est capable de procéder à ces opérations cela ne peut donc se faire avec un certain délai, l’ingénieur possédant la compétence pour ce genre de gymnastique ne campe pas sur le site et se fait par étape entre la production nominale et la production cible, en passant par les paliers intermédiaires qui doivent se stabiliser avant de passer au suivant. Les seuls arguments que je lis sur ces forums sont basés sur l’avancement ou le recul des crayons neutrophages pour réguler la puissance électrique ne sont que des bêtises qui aux yeux des naïfs de bonne fois semblent être des moyens évidents de régulation qu’ils répètent en bon perroquets sans rien comprendre au fonctionnement d’un alternateur et qui conseillent en plus aux autres, ceux qui ne savent pas évidemment, de s’informer. Si vous saviez ce que je peux recevoir comme leçons…… ! Une fois pour toutes : les crayons neutrophages ont un rôle de sécurité sur emballement qu’ils n’ont jamais réussi à tenir comme l’expérience l’a prouvé, et un rôle régulateur, mais pas celui qui est généralement cru. La réaction en chaine maitrisée veut dire que pour l’ensemble des neutrons émis lors de la rupture d’un noyau d’atome, un seul ira fracasser un autre noyau qui à son tour produira plusieurs neutron dont un seul ira ….. La régulation par les crayons neutrophages a seulement pour objet d’absorber les neutrons surnuméraires qui provoqueraient une multiplication des ruptures d’atomes conduisant à faire l’équivalent d’une bombe atomique (tout de même de moindre puissance car le mélange U235/U238 est beaucoup moins riche que dans une bombe.). Et cette régulation du coefficient multiplicateur n’a rien à voir avec la régulation du courant de sortie de l’alternateur. Et si on veut qualifier les réacteurs du terme de pilotable, ce n’est pas aussi souple que cela parait aux yeux des néophytes, rien à voir avec un rhéostat qu’il suffit de tourner dans le sens du + ou du – en fonction de ce que je vois sur le galvanomètre qui est au-dessus. Encore deux mots : La difficulté de pilotage d’un réacteur nucléaire n’est pas ce qui motive mon opposition la multiplication de cette source d’énergie électrique. Et le deuxième : En choisissant ce pseudo « d’atomicBoy » vous montrez votre parti pris d’origine et que votre conviction ne dépend donc pas de l’acquis de connaissances que vous pourriez avoir dans le temps mais n’est qu’une foi religieuse qui ne peut pas changer. Pour ma part je n’ai aucune foi, sur aucun sujet, seulement des prises de positions changeantes en fonction de l’évolution du domaine considéré et de ce que j’apprends sur lui. C’est ainsi que j’ai longtemps pensé que la fission nucléaire était une solution à la fourniture d’électricité pour tous les peuples de la planète. Serge Rochain
rochain
Si vous étiez le spécialiste que vous prétendez être, vous auriez un autre vocabulaire et ne soutiendriez pas de telles inepties. Ce sont les balivernes que l’on peut lire dans Tintin ou Sciences et vie. Mais c’est aussi ce que l’on raconte aux gens qui visitent une centrale nucléaire, le mot d’ordre c’est d’être rassurant, soyez tranquille, on maitrise. Vos barres grises sont les crayons neutrophages au cadmium dont la fonction est double. En grappe haute, pouvant être plongées rapidement par chute gravitationnelle entre les crayons actifs pour éviter l’emballement, mais qui ne fonctionne pas comme on n’a pu le voir dans trois accidents majeurs que vous connaissez bien, comme tout le monde. En modérateur pour réguler le flux neutronique afin de garder le coefficient multiplicateur K au niveau K=1. En effet, si K<1 on tend vers l’étouffement de la réaction en chaine, et si K>1 on risque l’emballement. Si K>>1 c’est la bombe. Alors, si vous croyez réduire la puissance électrique fournie en sortie de l’alternateur en diminuant K vous rêver. Il faudrait que la température baisse suffisamment rapidement pour que l’eau du circuit primaire dans la cuve communique sa température au circuit secondaire qui produirait moins de vapeur ce qui ralentirait la turbine laquelle transmettrait son ralentissement à l’alternateur en bout d’arbre lequel finirait par produire moins d’énergie électrique, Ouf. Et bien non, même si tout cela pouvait paraître une solution, ça ne peut pas marcher. Parce que l’alternateur à rotor bipolaire doit impérativement tourner à 3000 tours par minutes pour produire à 50 périodes, fréquence normalisée en France aujourd’hui  3000/60 = 50 il ne peut donc pas être question de réguler la production en variant la vitesse de rotation de l’alternateur. Ça c’est bon pour l’éclairage sur votre vélo, plus vous pédalez, plus la roue tourne vite et plus l’alternateur dont le rotor frotte dessus tourne vite et plus le phare éclaire, et moins vous pédalez moins il éclaire. La seule façon efficace du réguler une production d’origine nucléaire est de déconnecter l’alternateur d’un réacteur du réseau, ce qui conduit à des variations de puissances importantes, proportionnées au débit d’un réacteur. Les centrales à gaz, charbon, bois…. sont en cela beaucoup plus adaptées à répondre au besoin des petites variations, de même que les ENR.
AtomicBoy44
Bonne explication détaillée que je n'aurais pas forcément su exprimer aussi bien. bravo. Cependant, il me semble avoir entendu dans deux ou trois conférences de spécialistes de Mine énergie, SFEN et autres associations pro-nucléaire qu'il arrivaient à faire varier les production de 30% en 30 minutes. Soit 1% par minutes. je comprend bien ce que vous dites sur l'alternateur, mais je suppose que c'est la puissance thermique du réacteur dont il est question. effectivement pas la puissance électrique. Il faut aussi savoir que toutes les centrales thermiques (donc nucléaires et fossiles) sont obligés de maintenir une réserve de puissance permanente justement pour réguler les services systèmes que vous supputez dans votre commentaire, pour maintenir le 50 Hz. Il y a eu récemment, une baisse de fréquence en Bretagne a cause d'un arrêt prolongé de FLA2 il me semble. Arre^t prolongé a cause du combustible en cours de rechargement qui s'est probablement prolongé pour des raions techniques qui me sont inconnues. Il faudrait que fasse un recherche dans mon historique de navigateur. je vais voir ce que je peux retrouver sur COE
AtomicBoy44
Un article sur le sujet : http://www.energie.sia-partners.com/20180308/la-modularite-du-parc-nucleaire-francais-dans-la-transition-energetique-focus-sur-le-suivi "La taille du parc nucléaire français implique un ajustement de la production électrique sur la consommation des industries, des infrastructures publiques et des ménages, très variable selon les périodes de la journée et des saisons. Le suivi de charge d’un réacteur nucléaire se caractérise par deux rampes de puissance, l’une à la baisse, l’autre à la hausse, encadrant un palier bas ou un arrêt/démarrage. Le programme de charge le plus courant est le «12-3-6-3 » : 12 heures de fonctionnement à la puissance nominale (Pn) du réacteur, 6 heures en palier bas, et 3 heures de transition lente à la hausse et à la baisse (soit des rampes de puissance évoluant à un rythme de 0,5% de la puissance nominale du réacteur par minute). Le palier bas correspond généralement à la puissance demandée pendant la nuit ou en jour non ouvré lorsque l’activité économique est moindre[."
AtomicBoy44
A l'intention du site COE.org. En faisant cette requête "https://www.connaissancedesenergies.org/rechercher/%22suivi%20de%20charge%22%20nucl%C3%A9aire" sur votre site je ne trouve rien de probant. Auriez vous une fiche pédagogique a ce sujet ?
Connaissance d…

Bonjour, nous n'avons pas de fiche pédagogique portant spécifiquement sur ce point mais cela fait partie des sujets qui seront abordés prochainement.

FRANCOIS BACH
Toujours la gueguerre entre nucléo et ENR ! raz le bol ! pensez smartgrid, le problème ce n'est pas la production mais le stockage et on ne peut pas être ni tout nucléaire ni tout ENR
AtomicBoy44
Le stockage est actuellement surtout de l’hydroélectrique que l’Europe (commission + parlement de Bruxelles) oblige EDF a vendre aux privés aune fois qu'ils ont été amortis. privatisation des bénéfices et socialisation des pertes (ENRI électriques payés sur nos factures via la CSPE = socialisation de pertes) Et puis, vous en avez de belles avec les smartgrids. je ne sais pas sir vous êtes au courant, mais l’opposition au linky est massive dans le pays, et le relai médiatique est colossal. faites une simples recherche online, et vous trouverez quelques milliers d'articles, dont certains sont très récents. Nous sommes passé des ENR (Hydraulique, et vent surtout) pour les fossiles parce que la densité énergétique est supérieure. Revenir aux ENRi est juste une gabegie financière, paysagère, matérielle et surfacique qui satisfait l'égo d'un grand nombre d'escrolos bobo parigos qui ne voient des éoliennes que sur leurs écrans et dans les pages des journaux ou magazines... Quand au tout nucléaire, nous en sommes très loin...Ce slogan est caduque une fois que vous avez compris qu'il ne s'agit que d'électricité et que l’électricité c'est moins de 25% de notre consommation énergétique nationale métropolitaine. Et je ne compte même pas les ZNI ... Le rêve du stockage électrochimique conduit a retourner encore plus de terres pour en extraire le Lithium et le Cobalt des batteries Li-Ion et le Dysprosium associé au néodyme des aimants permanents des hyper méga machines éoliennes, monstres de béton et d'aciers ainsi que de fibres synthétiques. Le raffinage de ces terres "rares" produit aussi des efluents chimiques pas très recommandables, dont certains sont même radioactifs...Et consomment donc bcp d'énergie. Le stockage hydrogène est aussi un gaspillage d'électrons avec des rendements d'électrolyse inférieure a 40% pour un déploiement industriel de masse et 55% avec le platine, un métal rare et très très cher. Il semble que ces trois ou 4 dernières années, certains essayent de nous vendre le miracle hydrogène, comme Mr Hulot encore récemment, sauf que l'hydrogène c'est dangereux, comme le gaz naturel, avec lequel d’ailleurs, il est produit par crakcage à 95% (AIr Liquide), rejetant des quantités massives de CO2 pour extraire l’atome Pour terminer, un peu de lecture : Augmenter la part du nucléaire vers 50 % ? https://www.contrepoints.org/2019/03/10/338975-augmenter-la-part-du-nucleaire-vers-50 Je partage son avis. Constater que 50% de notre mix, ce n'est pas TOUT nucléaire ... Donc pas 100% comme vous le supposez. NB : Pardon pour les fautes toussssssaaaaa

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