Climat : l'Arabie saoudite freine l'adoption du rapport de l'ONU sur l'océan

  • AFP
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L'Arabie saoudite retardait mardi matin l'adoption d'un important rapport sur le dérèglement climatique, voulant écarter les références à une précédente évaluation soulignant la nécessité de réduire drastiquement les émissions de CO2 pour limiter le réchauffement, a-t-on appris auprès de participants.

Les scientifiques et diplomates des 195 États membres du GIEC sont réunis à Monaco depuis vendredi pour approuver ce rapport qui doit dresser un tableau très sombre de l'état de santé des océans et des zones glacées de la planète victimes du réchauffement. Mais alors que la réunion à huis clos devait se terminer lundi soir, mardi matin, les discussions étaient toujours en cours, comme en témoignaient les photos de lever de soleil postés sur Twitter par plusieurs participants.

La faute à l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, ont indiqué plusieurs sources à l'AFP. "Les Saoudiens veulent discréditer la science sur laquelle se base le rapport. C'est méprisable (...) On dirait qu'ils ne sont venus à cette réunion juste pour empêcher toute référence au rapport 1,5°C ou à la baisse des émissions de CO2", a déclaré un participant sous couvert d'anonymat.

Le GIEC a adopté en octobre dernier un rapport capital lançant un véritable coup de semonce aux dirigeants de la planète. Il montre les grandes différences d'impacts entre un monde à + 1,5°C et à + 2°C, et explique qu'il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 50% d'ici 2030 pour rester sous + 1,5°C, objectif idéal de l'accord de Paris sur le climat de 2015.

Mais même si le rapport a été adopté par consensus, plusieurs pays n'acceptent pas ses conclusions. Lors de la réunion climat de l'ONU à Katowice en décembre dernier (COP24), États-Unis, Arabie saoudite et Russie avaient ainsi refusé la mention "accueille favorablement" ce rapport dans la décision finale. Depuis, à chaque occasion, les Saoudiens rejettent les références à ce texte. "Ils font de l'obstruction", a confirmé mardi matin un autre participant à l'AFP.

Une fois adopté, le contenu du rapport, qui passe en revue les effets catastrophiques du réchauffement sur les océans, les calottes glaciaires, les banquises ou les glaciers, ne doit être rendu public que mercredi matin.

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