Cryogénie et transition énergétique : la société française Absolut change d'échelle

  • AFP
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La société française Absolut, spécialisée dans les technologies cryogéniques, change d'échelle avec la montée dans son capital du groupe VOL-V, spécialisé dans la transition énergétique, ont annoncé les intéressés lundi.

VOL-V a décidé d'investir 12 millions d'euros pour permettre à l'entreprise basée à Grenoble de prendre un virage industriel, avec notamment un ambitieux projet de surveillance satellitaire des fuites de méthane dans le monde.

Créée en 2010 par trois ingénieurs venus d'Air Liquide, Absolut développe et commercialise des solutions cryogéniques (l'utilisation du froid entre -180°C et -271°C) pour la recherche et l'industrie, avec des clients comme Airbus ou Safran.

"Avec son envergure internationale et son implication dans de nombreux projets stratégiques (H2 Hub Airport, Copernicus...), Absolut participe à développer la souveraineté française dans les domaines du spatial, du contrôle environnemental et des nouvelles énergies (fusion nucléaire, hydrogène)", soulignent les deux groupes.

En particulier, sa filiale Absolut Sensing développe un programme de détection des émissions de méthane, le plus puissant des gaz à effet de serre.

L'objectif est d'envoyer progressivement, à partir de 2024, 24 caméras dans l'espace, chargées de repérer les fuites de ce gaz invisible grâce à une précision de la photo permise par la cryogénie. Les données recueillies seront vendues aux sites industriels concernés, aux assureurs ou tout autre intéressé.

D'autres applications sont aussi proposées pour la liquéfaction de l'hydrogène ou le refroidissement des petits réacteurs nucléaires (SMR) aujourd'hui en développement dans le monde, décrit pour l'AFP Cédric de Saint-Jouan, président cofondateur de VOL-V, pionnier des énergies renouvelables depuis 25 ans.

La cryogénie permet aussi d'accroître la vitesse de calcul des ordinateurs quantiques ou la capacité de conduction des câbles électriques ce qui pourrait permettre par exemple de réduire la forte empreinte des data centers en énergie et en métaux, ajoute l'entrepreneur.

"Cette technologie se situe aux confins de nombreuses bascules qui auront un impact sur l'avenir et concernent de nombreux sujets décisifs pour la transition énergétique", explique l'entrepreneur, qui, avec VOL-V, entend soutenir les entreprises de pointe "dont les applications peuvent avoir un impact décisif en matière environnementale".

Commentaires

Denis Margot

Le méthane n'est pas le « plus puissant des gaz à effet de serre », il est juste plus impactant que le CO2 (environ 25 fois), mais il y en a de bien pires (N2O : 300; SF6 : 25000).

Olivier DE BOISSEZON

Très juste M. Denis MARGOT.
Et je trouve bizarre que l'AFP se permette d'écrire une telle phrase sans relecture : "En particulier, sa filiale Absolut Sensing développe un programme de détection des émissions de méthane, le plus puissant des gaz à effet de serre."
En tout cas, ce programme de surveillance aérienne des émission de méthane devrait être utile, avec notamment les gisements de clathrate qui vont libérer du méthane en quantité importante, forcément avec le réchauffement des mers.

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