- AFP
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L'augmentation de plus de 500% du prix du carburant à Cuba entrera finalement en vigueur le 1er mars, un mois après la date initialement prévue, a annoncé mercredi le gouvernement.
"A partir du 1er mars entrera en vigueur la mesure de mise à jour des prix de détail du carburant", a annoncé le ministre des Finances et des Prix, Vladimir Regueiro, cité par le quotidien d'Etat Granma sur son site internet.
M. Regueiro a également confirmé à partir de cette date une hausse de 25% de l'électricité pour les plus gros consommateurs. Ces décisions font partie d'une série de mesures annoncées en décembre par le gouvernement pour tenter de diminuer le déficit budgétaire du pays.
L'annonce brutale des prix du carburant, initialement prévue pour le 1er février, avait provoqué de longues files d'attente courant janvier devant les stations-service de La Havane.
Les autorités avaient finalement annoncé fin janvier le report sine die de la mesure, invoquant un "incident de cybersécurité dans les systèmes informatiques".
Quelques jours plus tard, le ministre de l'Economie, Alejandro Gil, avait été démis de ses fonctions.
Selon cette réforme, le litre d'essence ordinaire passera de 25 pesos cubains (20 centimes de dollar) à 132 pesos (1,10 dollar), soit une hausse de 528%, tandis que le litre de super, actuellement à 30 pesos cubains (25 centimes de dollar) coûtera 156 pesos (1,30 dollar), soit +520%.
En revanche, le prix du carburant pour les professionnels du transport reste inchangé. Une hausse du prix du gaz a également été reportée.
Fin décembre, le gouvernement avait reconnu ne pas pouvoir continuer à vendre du carburant à prix "subventionnés", alors que le pays, sous embargo américain, manque cruellement de devises.
Cette augmentation vise à garantir "un approvisionnement stable", avait justifié le ministre de l'Energie et des Mines, Vicente de la O Levy, dans un pays qui connaît des pénuries chroniques.
L'île de onze millions d'habitants connaît sa pire crise économique depuis trente ans, en raison des conséquences de la pandémie, du renforcement des sanctions américaines depuis quatre ans et des faiblesses structurelles de son économie centralisée.
Le Produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 2% en 2023, selon le gouvernement, et l'inflation a atteint 30%.