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Un homme suspecté d'avoir modifié des centaines de compteurs Linky pour le compte de "clients" en promettant de faire baisser leur facture d'électricité a été interpellé à Valenciennes et est poursuivi pour vol au préjudice d'Enedis, a-t-on appris vendredi auprès de la gendarmerie.
« Une manipulation assez simple »
Suspecté d'avoir agi sur tout le territoire national, cet homme a été interpellé le 14 septembre à Valenciennes alors qu'il se déplaçait pour réaliser "une intervention", a indiqué à l'AFP le lieutenant-colonel Vincent Audon, adjoint à la Section de recherche (SR) de Lille.
Âgé d'une trentaine d'années, commercial de profession et domicilié en Seine-et-Marne, il été identifié par l'antenne spécialisée dans la cybercriminalité de la gendarmerie, a précisé le lieutenant-colonel Audon. Celle-ci avait repéré son profil Snapchat "plutôt bien référencé" qui "proposait ses services de manière assez ouverte".
Moyennant "200 à 400 euros", il effectuait une manipulation sur le compteur Linky qui permettait de réduire la facture d'électricité", a détaillé le gendarme.
"C'est une manipulation assez simple, malheureusement", conduisant à ce que le compteur ne capte pas toute la consommation de l'habitation concernée, a expliqué le lieutenant-colonel Audon. L'homme promettait à ses clients une baisse de leur facture de 50 à 70%.
Le suspect actif depuis fin 2022
Cette manipulation ne passait pas seulement par les boutons du compteur, "il y avait de la connectique et des câbles", ce qui "peut être très dangereux", a souligné le lieutenant-colonel Audon. Les enquêteurs estiment que cet homme "était actif depuis fin 2022".
Dans leur opération, les gendarmes ont été appuyés par Enedis qui avait mis à disposition des techniciens pour vérifier les compteurs.
Le suspect est convoqué devant le tribunal correctionnel de Valenciennes le 4 février 2025, pour "vol aggravé par deux circonstances, accès frauduleux et maintien frauduleux dans un système de traitement automatique de données et atteinte à un système de traitement automatique de données avec risque de mise en danger d'autrui".
Selon le lieutenant-colonel Audon, désormais "un gros travail va incomber à Enedis" pour vérifier les adresses des clients de l'opérateur collectées par les enquêteurs. Contacté par l'AFP, le parquet de Valenciennes n'était pas joignable dans l'immédiat.