Une première unité de production d'hydrogène à partir de biomasse à Strasbourg en 2021

  • AFP
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Strasbourg accueillera en 2021 la première unité au monde de production d'hydrogène à partir de biomasse, a-t-on appris mardi auprès des porteurs du projet, le distributeur de gaz local R-GDS et la PME française Haffner Energy.

L'unité, qui sera installée dans les ateliers de R-GDS à Strasbourg, commencera dans deux ans à produire environ 110 tonnes annuelles. Elle est toutefois dimensionnée pour produire à terme 216 tonnes/an, a exposé Martine Mack, directrice générale de R-GDS. L'installation représente un investissement de 7 millions d'euros en études, construction et frais divers, a complété Mme Mack auprès de l'AFP.

Selon les deux partenaires, elle aura vocation à faire rouler des véhicules à l'"hydrogène vert" non émetteur de CO2. La première application pressentie est l'alimentation d'une trentaine de bus pour le transport urbain à Strasbourg, qui seraient rechargés la nuit, une fois arrivés au bout de l'autonomie évaluée à 300 kilomètres, ont précisé les dirigeants de R-GDS et de la CTS (Compagnie des transports strasbourgeois), lors de la cérémonie de lancement du projet lundi soir.

La biomasse est la matière organique issue du bois et de déchets agricoles et forestiers. Pour commencer, le procédé utilisera des plaquettes forestières, qui sont les bois laissés en forêt après la récolte, a précisé Mme Mack. Le procédé, développé et breveté par Haffner Energy, une PME de Vitry-le-François (Marne), diffère des deux principales techniques actuelles : la transformation d'énergie fossile (à plus de 90%) et l'électrolyse de l'eau.

"Unique au monde, il repose sur la thermolyse (chauffage) de la biomasse et la gazéification, de façon à obtenir "l'hydrogène renouvelable le plus compétitif qui soit", "pur à 99,97 %", a exposé Philippe Haffner, président de Haffner Energy.

À la différence de l'hydrogène d'origine fossile, sa production ne rejette pas durablement de CO2 dans l'atmosphère car celui-ci est immédiatement piégé, et son coût - 5 euros pour 1 kg d'hydrogène au stade actuel de mise au point -, est moindre que l'électrolyse, a-t-il ajouté.

La technologie présente aussi l'intérêt de pouvoir produire un gaz utilisable en chaleur, si la demande en hydrogène pour véhicules était insuffisante, a relevé Mme Mack. Son efficacité, prouvée sur un prototype dans les locaux d'Haffner Energy, doit à présent être confirmée à "échelle industrielle", a rappelé Mme Mack. Pour créer l'unité industrielle, R-GDS et Haffner Energy ont constitué en juillet une société commune, R-Hynoca (Réseau Hydrogen no carbon), ont-ils précisé.

Commentaires

Médard de Char…

J'aurais apprécié un peu plus de détails techniques tels que le taux d'H2 produit par ce cracking, ou le rendement du procédé comparé à ceux de l'électrolyse ou du cracking du méthane ? Je n'ai pas trouvé de réponse immédiate sur internet autre que ce que l'entreprise en dit qui, si c'est vrai, devrait conduire Air Liquide à un sérieux coup de bourse ou à minima à la disparition de McPhy.

AtomicBoy44

100% d'accord, de belles promesses pour obtenir le pognon des subventions et une production marginale au détriment des forêts locales ...

Par exemple, avec quoi chauffent t-ils ?
Ou est stocké le CO2 récupéré ? Est-ce que ce système produit d'abord du CH4 et détourne temporairement l'H2 produit pour le stocker sous forme liquide compressée a 200 bars de temps en temps ?

Et les bois B (les bois récupérés en déchetterie) ?

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