- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe électricien EDF a annoncé mardi des changements pour certains de ses postes-clés de direction, avec l'espoir "d'accélérer les prises de décision" liées à "la relance du nucléaire et de l'hydroélectricité."
Devrait notamment être mise en place une "organisation regroupant la sûreté nucléaire, la sûreté hydraulique, la sécurité et la santé", a indiqué EDF dans un communiqué.
Le groupe a également intégré à son comité exécutif le directeur des programmes nucléaires Xavier Gruz, qui aura un rôle en lien avec la "maîtrise d'ouvrage du nouveau nucléaire", la directrice d'EDF Hydro Emmanuelle Verger, chargée des barrages, et d'autres directeurs et directrices liés au nucléaire.
Pour le PDG d'EDF Bernard Fontana, cité dans le communiqué, "cette évolution (...) au service de la relance du nucléaire et de l'hydroélectricité" va notamment permettre de "clarifier les responsabilités" et "d'accélérer les prises de décision".
Ces annonces traduisent "une volonté de simplification au niveau du nouveau nucléaire notamment", a commenté auprès de l'AFP Amélie Henri, secrétaire nationale de la CFE-CGC chez EDF, premier syndicat au sein de l'entreprise, tout en estimant que ces nominations au "goût d'inachevé" concernant le sort d'autres directions devraient être "annonciatrices de futures évolutions".
Amélie Henri a par ailleurs salué le fait que "l'hydraulique remonte au coeur des préoccupations du Comex", avec la promotion de la patronne d'EDF Hydro, "une excellente nouvelle qui va renforcer le positionnement de l'hydraulique au sein du groupe" et "au coeur des enjeux et de l'avenir énergétiques de la France".
Cette décision confirme l'attention portée par le nouveau PDG, nommé officiellement début mai, à la relance des investissements dans les barrages avec l'ambition d'augmenter les capacités du parc hydroélectrique d'EDF de 20%, pour atteindre 24 GW.
Cette réorganisation au sommet d'EDF intervient quelques semaines après la signature par le gouvernement français du contrat de filière nucléaire pour la période 2025-2028, qui a acté le programme EPR2 de construction de six nouveaux réacteurs de grande puissance, annoncé par Emmanuel Macron en 2022. La mise en service du premier de ces réacteurs, initialement prévu en 2035, a déjà été retardée, en mars, à 2038.
La relance du nucléaire, qui devra être inscrite dans la prochaine Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), consacre la rupture avec la précédente adoptée en 2020, qui actait notamment la fermeture de 14 réacteurs, dont les deux de Fessenheim.
La programmation énergétique de la France suscite un débat politique tendu, avec une opposition frontale des partisans du tout nucléaire aux énergies solaire et éolienne au motif notamment qu'elles coûteraient trop cher à la collectivité.