En Inde, les financements pour le charbon ont chuté en 2019 pour la 2e année d'affilée

  • AFP
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Les financements pour des projets miniers dans le charbon en Inde ont chuté en 2019 pour la deuxième année d'affilée, rapporte mardi un centre de recherches financier au moment où le pays réaffirme son engagement envers l'accord de Paris sur le climat.

Les financements pour des projets miniers dans le charbon ont reculé de 82% l'an dernier par rapport à l'année précédente, après avoir déjà baissé de 90% en 2018, montre un rapport du Centre for Financial Accountability (CFA), centre de recherches indépendant basé à New Delhi.

Le rapport, qui analyse 50 prêts à 43 projets dans le charbon et les énergies renouvelables, relève parallèlement "une baisse significative" des financements étatiques de projets dans le charbon.

Malgré un recul de 6% des prêts aux projets d'énergies renouvelables, ces derniers ont constitué 95% du total des investissements dans l'énergie, selon le rapport.

L'Inde détient les quatrièmes réserves mondiales de charbon en importance mais est également le deuxième importateur mondial de charbon.

"Une baisse significative des projets de financement dans le charbon signifie que les institutions financières commencent à réaliser les risques qu'il y a à investir dans le charbon, d'un point de vue financier et pour leur réputation", déclare le directeur général de l'organisation Joe Athialy, cité dans un communiqué.

Le Premier ministre Narendra Modi a réaffirmé dimanche au sommet virtuel du G20 organisé par l'Arabie saoudite l'engagement de l'Inde à respecter les objectifs de l'accord de Paris de 2015.

"Non seulement l'Inde respecte ses objectifs fixés par l'Accord de Paris mais elle les dépasse", a déclaré M. Modi.

Il a ajouté que l'immense pays de 1,3 milliard d'habitants avait adopté des pratiques de développement bas-carbone et résilientes au changement climatique.

L'an dernier, l'Inde a figuré parmi les plus gros investisseurs mondiaux dans le domaine des énergies renouvelables auxquelles elle a consacré 9,3 milliards de dollars, selon un rapport conjoint du Programme des Nations unies pour l'environnement et de Bloomberg New Energy Finance.

Le rapport du CFA est publié quelques semaines après les premières enchères organisées en Inde pour l'exploitation de mines de charbon par le secteur privé après un demi-siècle sous contrôle étatique. Annoncées en juin par le gouvernement pour relancer l'économie mise à mal par la pandémie, ces enchères ont rencontré un accueil maussade.

La moitié seulement des 38 mines proposées ont été attribuées, et toutes à des investisseurs nationaux alors que le gouvernement avait autorisé la possibilité de rachat à 100% par des investissements étrangers.

"L'exploitation commerciale des mines a été libéralisée à un moment où le monde effectue une transition pour sortir du charbon et des énergies fossiles et aller vers des sources d'énergie propres", a commenté la semaine dernière l'agence de notation India Ratings & Research. "Dans le monde entier, les sources de financement pour les énergies fossiles ont baissé parce que les grandes institutions financières et les investisseurs en actions sont restés à l'écart du secteur".

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