En Irak, pénuries d'essence et files d'attente devant les stations-service à Mossoul

  • AFP
  • parue le

Mossoul et sa province de Ninive, dans le nord de l'Irak, connaissent une pénurie d'essence avec de longues files d'attente vendredi devant les stations-service, les autorités estimant que la crise est due à la contrebande vers le Kurdistan voisin.

Depuis près d'une semaine, des dizaines de voitures font la queue pendant de longues heures devant les stations de Mossoul, dont certaines étaient gardées vendredi par des soldats pour éviter tout débordement, ont rapporté des correspondants de l'AFP.

"On passe notre vie à faire la queue, on part, on revient faire la queue, c'est devenu la routine", déplore Abdel Khaliq al-Moussali, chauffeur de taxi qui patiente devant une station dans la grande métropole du nord.

La province de Ninive est régulièrement confrontée à des pénuries sporadiques, même si grâce aux subventions publiques l'essence se vend à environ 500 dinars irakiens le litre (environ 30 centimes d'euros). Elle se vend pratiquement deux fois plus cher dans la région voisine du Kurdistan, autonome depuis 1991.

Interrogé jeudi par une télévision locale sur "la crise de l'essence", le gouverneur de la province de Ninive, Nejm al-Jibbouri, a évoqué "des informations" faisant état de "contrebande touchant une partie" du carburant.

Il a assuré avoir donné des instructions aux forces de sécurité pour "renforcer (la vigilance) aux barrages de contrôle pour empêcher la sortie de la province des produits pétroliers".

Libérée en 2017 des jihadistes du groupe Etat islamique (EI), Mossoul, encore largement en ruine après les batailles destructrices, se trouve à environ 1h30 d'Erbil, capitale du Kurdistan.

La province de Ninive reçoit quotidiennement plus de deux millions de litres d'essence, "la quantité la plus élevée après Bagdad", indique à l'AFP Ihsane Moussa Ghanem, adjoint au directeur de l'agence irakienne de distribution des produits pétroliers, qui réfute toute "crise".

"Le prix de l'essence au Kurdistan est 40% plus élevé que dans les autres provinces et cela a mis la pression sur la province de Ninive: de nombreux habitants du Kurdistan viennent y faire le plein", dit-il.

L'Irak, qui dispose d'immenses réserves d'hydrocarbures, exporte près de 3,5 millions de barils par jour, et l'or noir représente plus de 90% de ses revenus.

Commentaires

APO

Les pénuries d'essence dans certains pays pétroliers non dotés d'infrastructures correctes et/ou ayant des régimes un peu mégalo sont assez courantes :
- Vénézuéla (très apprécié par une petite partie de nos hommes politiques ...)
- Congo Brazza
- Nigéria
- USA durant quelques mois vers1970-1972...
- etc... (des plus fins connaisseurs d'autres pays pétroliers complèteront la liste ...)

Le pétrole c'est quand même la "merde du Diable" comme disait un ministre vénézuélien du pétrole il y a près de 50 ans. C'est une "drogue à accoutumance" qui est magique et fabuleuse mais qui nous emmène vers des lendemains tragiques (dus au pic de CO2 et au pic de production tout court!!!) si nous ne faisons rien pour nous en passer et nous sevrer le plus possible et le plus rapidement possible...
Pour parler très succinctement du "Pic pétrolier" qui a l'air de vraiment de se réaliser en ce moment malgré que l'humanité ait fouillé quasi partout pour en trouver du "bon" et pas trop cher à exploiter (et avec des moyens techniques colossaux...). Nous ne sommes plus en 1970 où avec somme toute pas grand chose les géologues de l'époque avaient déjà fait des "miracles", mais restaient limités dans certaines recherches...

Et finalité, on vend plein de gros "SUV" sympa en France et en Europe !!! (mais qui consomme malgré les progrès techniques tout de même beaucoup de pétrole pour leur usage moyen et ils devraient durer une bonne dizaine d'année...). Bientôt les pénuries risquent d'être chez nous...

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