L'association de défense des consommateurs CLCV lance une action de groupe contre le fournisseur d'électricité Mint

  • AFP
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L'association de défense des consommateurs CLCV a annoncé lancer une action de groupe contre le fournisseur d'électricité Mint Energie, accusé d'avoir imposé à des clients une offre moins avantageuse que celle qu'ils avaient souscrite.

"Les faits visés concernent le remplacement en novembre par la société Mint d'une offre d'électricité indexée sur l'évolution du tarif réglementé de vente par une autre offre indexée sur la moyenne mensuelle du marché de gros", explique dans un communiqué la CLCV, qui indique avoir lancé cette action auprès du tribunal de Montpellier. Ce changement a été effectué "sans le consentement express et préalable des consommateurs", selon elle.

L'association chiffre le préjudice à plusieurs centaines d'euros pour de nombreux clients du petit fournisseur. "Plusieurs dizaines de milliers" de consommateurs sont concernés, a précisé à l'AFP François Carlier, le directeur général de la CLCV.

Les prix sur le marché de gros de l'électricité ont en effet flambé depuis plusieurs mois, une tendance exacerbée plus récemment avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie. La hausse du tarif réglementé de vente (TRV) a en revanche été limitée à 4% cette année par le gouvernement. C'est EDF (outre quelques entreprises locales) qui vend des contrats au tarif réglementé, mais de nombreux concurrents y indexent leurs propres offres.

Le Médiateur de l'énergie a été saisi l'an dernier d'un nombre record de litiges, avait-il indiqué dans son rapport annuel en mai. Mint Energie figurait parmi les mauvais élèves, avec un taux de litiges bien supérieur à la moyenne. Mint Energie, lancé en 2017, est une marque de la société Mint (ex-Budget Telecom), basée à Montpellier.

La CLCV avait déjà lancé en mars une action de groupe contre deux filiales du groupe Casino, CDiscount et GreenYellow, accusées de harceler des clients pour qu'ils renoncent à une offre de gaz à prix fixe avantageuse contre une indemnité modique.

Dans un contexte de flambée des cours de l'énergie, l'association tire aussi mercredi un bilan plus général de la surveillance du fonctionnement des marchés de détail par l'État, accusé de regarder "ailleurs". "C'est avec amertume que nous avons pu constater la très grande faiblesse de l'action de l'État pour protéger les consommateurs", écrit la CLCV. Elle reproche notamment à l'administration d'avoir laissé entrer sur le marché des dizaines d'opérateurs virtuels sans vérifier leur solvabilité et de ne pas assez réprimer les pratiques déloyales.

Commentaires

Jean FLUCHERE

Tous ces prédateurs de l'ARENH achètent en complément sur le marché de gros. Donc aujourd'hui leur prix de vente est largement supérieur au tarif réglementé de vente. Il faut que ces sociétés fictives qui ne créent aucune valeur ajoutée soient dissoutes pour le plus grand bien des français.
Il y a pire. Deux sociétés ont pu se voir allouer une partie de 20 TWh d'ARENH additionnels de ce début d'année. Comme EDF avait déjà prévendu ces TWh et qu'elle devait les acheter sur le marché de gros, ces sociétés qui ont acheté à 46,5 €/MWh ne les ont pas revendus à leurs clients mais à EDF à 240 €/MWh. Que fait la CRE ?

Schricke

La fameuse "libéralisation des marchés de l'énergie", imposée par l'Europe en 2005, était censée entraîner une baisse du coût de l'électricité pour les consommateurs !...
Or, nous constatons que cette opération se solde par un échec cuisant, dont, en fait, fait les frais l'opérateur historique, contraint de vendre à perte une part importante de sa production nucléaire à ses concurrents (dispositif AREHN), et de prendre en charge l'essentiel du "chèque énergie" du gouvernement...
Le prix de l'électricité n'a jamais autant augmenté que depuis 2005, permettant, au passage, à certains distributeurs "alternatifs" sans scrupules (qui, pour la plupart ne produisent rien !) de faire des bénéfices considérables...
Et pendant ce temps-là, EDF s'écroule sous les dettes !
"Qui veut noyer son chien...." Le vieil adage reste toujours d'actualité... depuis La Fontaine !

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