Énergies renouvelables : le Conseil constitutionnel censure la modification rétroactive de contrats de rémunération

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Le Conseil constitutionnel a censuré des dispositions modifiant rétroactivement les contrats de rémunération entre les producteurs d'énergie renouvelable (ENR) et EDF, et qui visaient à corriger les "effets d'aubaine" lors de la crise des prix de l'énergie en 2022 et 2023.

« Effets d'aubaine » lors de la flambée des prix de l'énergie

EDF n'est toutefois pas tenue de rembourser les sommes récupérées grâce à ces dispositions de la loi de finances 2024, selon cette décision rendue publique vendredi.

Le Conseil juge que ces dispositions, en modifiant sur toute leur durée les contrats de complément de rémunération bénéficiant aux producteurs d'ENR, portent "une atteinte disproportionnée au droit au maintien des conventions légalement conclues".

Ces contrats, mis en place depuis 2015 pour soutenir les énergies renouvelables, prévoient qu'EDF verse une prime aux producteurs d'ENR lorsque le prix auquel ils vendent leur production est inférieur à un tarif de référence. Et à l'inverse, que les ENR versent à EDF le montant correspondant, sous la forme d'une "prime négative", lorsque leur prix de vente est supérieur à ce tarif de référence.

Ce dispositif était destiné à soutenir la production d'électricité renouvelable mais il a créé des "effets d'aubaine" lors de la flambée des prix de l'énergie en 2022 et 2023, que les pouvoirs publics ont cherché à corriger afin d'en atténuer "l'effet préjudiciable" sur le consommateur final, souligne le Conseil.

La date d'abrogation des dispositions contestées reportée fin 2025

"Ce faisant, (le législateur) a poursuivi un objectif d'intérêt général", reconnaît-il. Mais il aurait dû s'en tenir là.

Car les disposition contestées portent sur la totalité des contrats, qui sont d'une durée de 20 ans, ce qui revient à priver les producteurs d'électricité de la totalité des gains dont ils auraient dû bénéficier, qu'ils découlent d'une hausse tendancielle des prix de l'électricité ou d'une hausse imprévisible liée à une crise énergétique, souligne-t-il.

Le Conseil prend soin de rappeler qu'il est possible d'aller rechercher ces bénéfices extraordinaires, nés de l'explosion des prix de l'électricité, mais il constate que le législateur ne s'est pas borné à faire ça : il a bouleversé l'économie des contrats sur toute leur durée, explique un expert du Conseil constitutionnel.

Pour éviter les "conséquences manifestement excessives" de sa décision, qui ouvrirait la voie à des contestations en justice des montants de reversements à EDF, le Conseil reporte toutefois au 31 décembre 2025 la date de l'abrogation des dispositions contestées afin de "permettre au législateur de tirer les conséquences de la déclaration d'inconstitutionnalité des dispositions contestées".

Les juridictions saisies doivent par ailleurs attendre l'entrée en vigueur d'une éventuelle nouvelle loi ou fin 2025 pour prendre toute décision liées à ces dispositions.

Commentaires

Serge Rochain
Voilà comment EDF comptait gagner de l'argent, avec les ENR sur le dos des investisseurs, qu'il gaspille par ailleurs dans l'hypothétiques EPR2 toujours aussi mystérieux. le principe de l'entourloupe est simpliste On fait une convention équitable qui reste applicable tant qu'elle est favorable à EDF mais ne s'applique plus dès qu'elle devient favorable aux investisseurs. En bref, une tentative d'escroquerie. L'effet d'aubaine est inverse car EDF achète moins cher aux investisseurs de l'électricité qu'il revend plus cher aux client sans avoir lui même investi le moindre centimes dans les installations renouvelables, tout le profit qu'EDF en tire est donc un effet d'aubaine.
Guillaudeux
Bonjour Par contre la vente de la production nucléaire à perte dans le cadre de l'ARENH pour qu'une concurrence artificielle puisse existée ne gène personne !!!! Les ENR intermittentes ne sont qu'une aubaine commerciale qui ne pourraient pas durer sans un système qui leur est très favorable. Le merit order, la priorité à l'injection, les surcoûts d'investissement réseau pour le rendre bi directionnel...
Serge Rochain
Quant à dire que les renouvelables ne pourrait pas exister sans un systeme qui leur est très favorable, cela ne relève que de votre opinion, laquelle semble assez sélective, car aucun systeme n'est plus favorisé en France que le nucléaire lui-même subventionné depuis sont apparition il y a plus de 60 ans. Je ne connais aucun systeme qui pourait dans le monde concurentiel quand il coute 7 fois le prix auquel il avait été autorisé à être construit avec un retard de 4 fois la durée de construction qu'il lui était alloué, qui partout où il existe dans le monde à dépassé ses budget de construction et ses délais de construction et ou les dépassement de couts sont assumés par les contribuables français, et qui, malgré toutes ses abérations et son échec planétaire bénéficie d'une commande de 6 exemplaire supplémentaires sur la décision d'un seul hommes en quête des voix des populations abusées et manipulées comme vous l'êtes vous même en croyant que nous sommes en avance sur le reste du monde qui, lui,développe les renouvealbles avec les meilleurs succes et dont certains sont déjà à près de 100% dans leur mixe électrique, même et surtout si en France ces exploits sont passés sous silence comme celui de l'Uruguay déjà à 98% de renouvelable dans le mixe électrique, par exemple : https://korii.slate.fr/tech/uruguay-98-pour-cent-electricite-energie-verte-renouvelable-transition-energetique-fossile Sortez donc de votre systeme d'information complétement fagocitté par le lobby nucléaire dont le seul interet est de pouvoir faire des bombes particulierement destructrices.
Serge Rochain
Cet ARENH était une abération, mais pas pour les raisons que vous croyez. D'abord parce que, contrairement à ce que vous dites, il n'y avait aucune vente à perte, seulement en dessous du prix du marché. Une vente à perte est une vente en dessous de son prix de revient ce qui n'était pas le cas. En revanche, c'était un dispositif créé pour aider les investisseurs qui se lançait dans la production d'électricité. Le bénéfice de cette disponibilité d'une électricité à un prix inférieur au prix du marché, aurait du être une assorti d'une obligation de produire une quantité d'électricité en proportion de la quantité obtenu par le dispositif ARENH et d'investir en consequence. Sans cette compensation c'était surtout une incitation à ne rien produire du tout car pourquoi se casser la tête à produire en investissant un capital alors qu'on peut se contenter de revendre plus cher ce que l'on achète moins cher ?? Mais je crois que c'était effectivement le but recherché et inavouhé avec l'ARENH, éviter de susciter des concurrents à EDF ! ! De vrais concurrents, des concurrents qui produisent ! ! Et ça a marché, il y a eu en France très peu d'entreprises qui ont investies dans des installations de production comparé avec ce qui s'est passé dans des pays vosins, comme l'Espagne, ou l'Allemagne, par exemple.
Alain LAURENT
Pille je gagne, façe tu perd! Avec le LINKY déjà... il n'y a à ma connaissance que EDF pour se permettre ce genre d'embrouille, et heureusement car je tremble à l'idée de devoir rembourser mes gains à l'Euromillion que j'ai dilapidé, si vient l'idée à la Française des jeux de faire comme EDF!

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