Énergies renouvelables : tout reste à faire dans le transport et le chauffage, souligne le réseau d'experts REN21

  • AFP
  • parue le

Le développement des énergies renouvelables dans la production d'électricité ne doit pas occulter le manque de progrès dans les secteurs essentiels du chauffage ou des transports, met en garde le réseau d'experts REN21 mardi.

La demande énergétique dans le monde a continué à augmenter ces dernières années et la part des renouvelables dans la demande totale d'énergie finale a très faiblement progressé (de 9,6% en 2013 à 11% en 2018), indique REN21 dans un rapport.

Les renouvelables se sont certes fait une place dans le secteur de l'électricité (avec une part de 26%) mais restent encore marginales dans la production de chaleur et de froid (10%) et, plus encore, dans les transports (3%).

"L'électricité renouvelable a fait des progrès fantastiques", mais ces derniers "ne représentent qu'une petite partie de l'équation", souligne ainsi Rana Adib, directrice exécutive de REN21, citée dans un communiqué. "Nous devons également cesser de chauffer nos maisons et de conduire nos voitures avec des combustibles fossiles", affirme-t-elle. "Ne pas changer l'ensemble du système énergétique, c'est se voiler la face", selon elle.

Pour les experts de REN21, la pandémie du Covid-19 n'a pas occasionné le changement de cap nécessaire. Ils relèvent que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit certes une chute de 8% des émissions mondiales de CO2 du secteur énergétique cette année. Ils soulignent toutefois qu'elle est temporaire et pas suffisante : il faudrait selon eux maintenir une baisse annuelle des émissions d'au moins 7,6% au cours des dix prochaines années pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat.

"Même si les confinements perduraient une décennie, la réduction des émissions de CO2 ne serait pas suffisante", juge Rana Adib. Elle appelle désormais à des plans de relance véritablement "verts", axés par exemple sur les investissements dans les énergies renouvelables ou l'efficacité énergétique des bâtiments.

"Beaucoup de ces plans de relance comprennent précisément des propositions qui nous enfermeront toujours plus dans un système polluant basé sur les énergies fossiles", regrette-elle. "D'autres, bien que revendiquant un caractère écologique, construisent le toit mais en oublient les fondations", ajoute Rana Adib. Elle cite ainsi les véhicules électriques ou l'hydrogène : "ces technologies ne sont vertes que si elles sont alimentées par les énergies renouvelables".

Commentaires

Schricke

Je cite Rana Adib: ""Même si les confinements perduraient une décennie, la réduction des émissions de CO2 ne serait pas suffisante" . Elle appelle désormais à des plans de relance véritablement "verts", axés par exemple sur les investissements dans les énergies renouvelables ou l'efficacité énergétique des bâtiments."
Sans aucune provocation, j'aurai tendance à ajouter, parmi les énergies qui n'émettent pas de GES, l'énergie nucléaire, qui permet déjà à la France, en dépit des cris d'orfraie des "écolos", antinucléaires par idéologie, de se classer parmi les meilleurs élèves, en matière d'émissions de GES par Kwh, bien meilleure, en tous cas que l'Allemagne, championne des ENR,.... qui vient de mettre en service une nouvelle centrale au charbon !... Avec un coût de kwh bien supérieur au coût Français !

Jean-claude LE MAIRE

ATTENTION : "les véhicules électriques ou l'hydrogène : "ces technologies ne sont vertes que si elles sont alimentées par les énergies renouvelables"
Même si les deux types de véhicules sont électriques, il faut dissocier le véhicule à batterie qui placé sous une ombrière va recharger directement sa batterie et transmettre 80 % de l'énergie à la roue.
Par contre le véhicule à H² va nécessiter au préalable que l'électricité soit utilisée pour l'électrolyse de l'eau, ensuite la compression et le stockage du gaz H², puis son transport jusqu'à la station, le transfert dans le réservoir de la voiture et enfin la conversion de l'H² en électricité par la pile à combustible pour alimenter le moteur. Bilan énergétique final , ce n'est plus que 20 à 25% de l'énergie électrique .initiale qui arrive à la roue.
En terme de sobriété et efficacité énergétique le VE à batterie est donc 3 à 4 fois supérieur au VE à hydrogène.
Ne parlons même pas du VE à H² alimenté par de l'H² obtenu par craquage des hydrocarbures comme c'est le cas à 90 % actuellement.
https://levejeveux.blogspot.com/2020/06/les-voitures-electriques-reelle…

Jacques BOISSEAU

Il existe des solutions de transport bas carbone qui ne sont jamais évoquées. Pourquoi avoir abandonné le projet d'autoroutes ferroviaires pour acheminer le fret qui est actuellement sur la route. Bien sur les transporteurs routiers sont puissants et peuvent engager des moyens d'actions très perturbants pour l'économie. Cette transition vers le ferroviaire ne peut donc se réaliser qu'avec leur concours et leur adhésion. Il est aussi important de rappeler qu'avec le train électrique il n'y a pas de problème de batterie, autre source de pollution.

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