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Pékin coopère à l'enquête menée par Helsinki sur le gazoduc entre la Finlande et l'Estonie récemment endommagé par "une intervention extérieure", a annoncé jeudi le Premier ministre finlandais Petteri Orpo, alors qu'un navire chinois est au coeur des investigations.
Les autorités finlandaises ont établi que la fuite du gazoduc Balticconnector, qui a entraîné sa fermeture le 8 octobre, avait été provoquée par "une force mécanique extérieure", laissant craindre un possible sabotage.
La police finlandaise a précisé la semaine dernière enquêter sur un navire battant pavillon de Hong Kong, le "Newnew Polar Bear", dont les mouvements coïncidaient "avec l'heure et le lieu où le gazoduc a été endommagé".
"Nous coopérons avec la Chine pour déterminer le rôle de ce navire chinois qui se trouvait dans la zone" de l'incident, a déclaré M. Orpo, à son arrivée pour un sommet européen à Bruxelles.
La Chine "a promis une bonne coopération" avec l'enquête finlandaise, a-t-il insisté.
La police finlandaise a indiqué avoir repéré "un objet lourd" à proximité du gazoduc, qu'elle va tenter de récupérer pour voir si celui-ci est lié au choc qui a endommagé la conduite.
Selon le gestionnaire du gazoduc, les travaux de réparation prendront "au moins cinq mois", obligeant la Finlande à s'approvisionner via son terminal de gaz naturel liquéfié flottant à Inkoo (sud).
Par ailleurs, la Suède a annoncé lundi qu'un câble de télécommunications sous-marin entre la Suède et l'Estonie avait été endommagé par "une force extérieure" ou une "manipulation", probablement au même moment que le gazoduc Finlande-Estonie.
Ces incidents interviennent sur fond de fortes tensions entre les États baltes et scandinaves, et la Russie voisine.
L'Otan a annoncé qu'elle intensifiait ses patrouilles en mer Baltique. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré que l'organisation apporterait une "réponse déterminée" s'il s'avérait que la rupture du gazoduc résultait d'une attaque délibérée.
La Finlande a rejoint l'Alliance cette année, et la Suède est en voie de l'intégrer.
Il y a plus d'un an, en septembre 2022, d'énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines s'étaient produites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, conduites qui acheminaient l'essentiel du gaz russe vers l'Europe. La responsabilité du sabotage n'a pas été définitivement établie.