- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe danois Ørsted, l’un des plus grands acteurs mondiaux de l’éolien en mer, a annoncé mercredi 3 juillet renoncer « dans sa forme actuelle » au projet Hornsea 4, un parc éolien offshore de 2 400 MW qui devait compléter son emblématique cluster au large des côtes britanniques de la mer du Nord.
Les obstacles soulignés par Ørsted
Hornsea 4 aurait vu le jour à proximité des parcs Hornsea 1, 2 et 3, déjà en service ou en cours de développement par Ørsted. Avec une puissance combinée dépassant 5 GW, ce complexe devait devenir la plus grande zone éolienne offshore du monde en exploitation.
Mais Ørsted indique dans son communiqué que « le projet Hornsea 4 a été confronté à plusieurs évolutions défavorables, notamment la hausse continue des coûts de la chaîne d’approvisionnement, l’augmentation des taux d’intérêt et une hausse des risques liés à la construction et à l’exploitation (…) qui ont accru le risque d’exécution et détérioré la création de valeur du projet ».
Ces difficultés reflètent un mouvement global dans le secteur de l’éolien offshore ces derniers mois : de nombreux développeurs – dont Vattenfall, BP ou Iberdrola – ont été contraints de revoir ou d’abandonner certains projets, affectés par l’envolée des coûts (acier, câbles, navires, etc.) et le niveau des taux d’intérêts.
Difficultés d'Ørsted aux États-Unis
Alors que le groupe Ørsted est confronté à la suspension ou à la reconfiguration de plusieurs de ses projets outre-Atlantique, en particulier dans le New Jersey (« Ocean Wind 1 et 2 »), la décision annoncée ce mercredi aura pour conséquence financière directe un impact sur l’EBITDA estimé entre 3 et 3,5 milliards de couronnes danoises, qui sera comptabilisé au 2e trimestre 2025, selon le groupe.
Lors de la présentation de ses résultats du premier trimestre, Ørsted affichait néanmoins un bénéfice net quasiment doublé à 4,8 milliards de couronnes (655 millions d’euros). Son chiffre d’affaires a progressé de 8% sur un an pour atteindre 20,7 milliards de couronnes, bien que ce montant soit inférieur aux attentes du marché (consensus de Factset à 21,73 milliards).
L’avenir de l’éolien offshore britannique en question
La direction souligne que le projet Hornsea 4 n’est pas abandonné. « Nous conserverons les droits du projet Hornsea 4 dans notre portefeuille de développement et nous chercherons à le développer ultérieurement d'une manière qui soit plus créatrice de valeur pour nous et nos actionnaires », a précisé Rasmus Errboe, président Europe chez Ørsted.
Le coup d’arrêt d’Hornsea 4 interroge toutefois sur la capacité du Royaume-Uni à tenir ses ambitieux objectifs : le pays vise 50 GW éoliens offshore installés d’ici 2030 selon la stratégie énergétique nationale. La filière européenne appelle à des ajustements politiques pour plus de flexibilité dans les appels d’offres et une prise en compte accrue de la hausse des coûts.