- Connaissance des Énergies avec AFP
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La compagnie de gaz ukrainienne Naftogaz a annoncé mardi avoir demandé à la Commission européenne de soumettre aux régles de la concurrence le projet de gazoduc Nord Stream 2 de Gazprom, accusé de donner une position dominante au géant russe sur les marchés européens.
La Commission européenne a confirmé à l'AFP avoir reçu la plainte de Naftogaz.
Le projet Nord Stream 2 "n'a pas d'explication économique rationnelle", et "son objectif ne peut qu'être anticoncurrentiel", accuse Naftogaz dans un communiqué.
Nord Stream 2, en cours de construction, est un gazoduc sous-marin de 1.230 kilomètres entre la Russie et l'Allemagne d'une capacité de 55 milliards de m3 par an. Il va s'ajouter au gazoduc Nord Stream 1 d'une capacité de 58 milliards de m3.
L'UE a acheté 169 milliards de m3 de gaz à la Russie en 2018, selon les données de la Commission européenne. 58 milliards de m3 ont été acheminés par Nord Stream 1 et 69 milliards de m3 par le réseau de gazoducs ukrainiens.
"Nord Stream 2 est destiné à contourner totalement le système de transport de gaz ukrainien, qui serait fortement marginalisé", accuse Naftogaz. L'Ukraine perçoit plusieurs milliards de dollars chaque année en droits de transit.
Le groupe ukrainien soutient par ailleurs que "Nord Stream 2 crée une puissante arme de dissuasion contre les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l'UE, car l'excédent menace la capacité des nouveaux projets de GNL à récupérer leurs coûts en capital".
"Gazprom, contrôlé par la Fédération de Russie, est un outil géopolitique et géo-économique. Le comportement de Gazprom n'est pas involontaire ou inopiné, mais s'inscrit dans une stratégie plus large visant à accroître la dépendance de l'UE au gaz russe", estime le groupe ukrainien.
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