- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le géant russe Gazprom, qui a réduit ces derniers jours ses livraisons de gaz vers l'Allemagne et l'Italie, va également fournir moins de gaz au groupe autrichien OMV, a fait savoir ce dernier jeudi.
"Nous pouvons confirmer que nous avons été informés par Gazprom d'une réduction des volumes de livraisons", a indiqué OMV dans une déclaration transmise par courriel à l'AFP, précisant toutefois que l'approvisionnement de ses clients est "assuré pour le moment".
Et "en cas de nécessité, étant donné qu'il y a actuellement une demande nettement plus faible, ces volumes peuvent être remplacés par des volumes stockés et des volumes du marché au comptant", a ajouté le groupe autrichien qui n'a pas dévoilé l'ampleur de la réduction de gaz en provenance de Gazprom.
Les exportations de gaz russe vers l'Europe sont en baisse constante depuis le début des sanctions occidentales contre la Russie décidées depuis l'invasion de l'Ukraine fin février.
En réaction, Gazprom a interrompu ses livraisons de gaz à plusieurs clients européens ayant refusé de payer en roubles.
Gazprom a ainsi réduit mardi de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l'Allemagne et a diminué de 15% ses livraisons de gaz au groupe italien Eni pour la journée de mercredi.
Et jeudi Eni a annoncé que Gazprom ne lui livrerait pour la journée que 65% des quantités réclamées.
Si Gazprom a justifié ces baisses par des raisons techniques, Berlin a dénoncé mercredi, avant l'annonce d'une deuxième réduction envers l'Allemagne, une "décision politique" de Moscou, dans un contexte de vives tensions avec les pays occidentaux à cause du conflit en Ukraine.
Gazprom a indiqué mercredi que les exportations vers les pays ne faisant pas partie de la Confédération des États indépendants, un groupe réunissant neuf anciennes républiques soviétiques, avaient baissé de 28,9% du 1er janvier au 15 juin par rapport à la même période l'an dernier.
Mais les revenus de la Russie n'ont eux pas été affectés, du fait de l'envolée des prix du gaz. Le Kremlin n'a de cesse d'affirmer dès lors que les décisions des dirigeants européens touchent avant tout leurs propres populations.
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