Hydrogène vert: TotalEnergies espère compléter ses choix d'approvisionnement d'ici "fin 2026"

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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TotalEnergies espère se déterminer sur la totalité de son approvisionnement en hydrogène vert "d'ici fin 2026", après avoir sécurisé 200.000 des 500.000 tonnes nécessaires à la décarbonation de ses raffineries européennes d'ici 2030, a indiqué le groupe mardi.

"Nous avons sécurisé quelque 200.000 tonnes d'hydrogène vert depuis le lancement de notre appel d'offres portant sur 500.000 tonnes en septembre 2023", a indiqué mardi Sébastien Bruna, directeur Hydrogène au sein de la branche raffinage-chimie de TotalEnergies, lors d'une rencontre avec la presse.

Les entreprises pétrolières utilisent l'hydrogène pour retirer le soufre des carburants produits dans leurs raffineries.

Pour réduire en 2030 de 40% ses émissions de CO2 liées à ses opérations par rapport à 2015, TotalEnergies a choisi de remplacer l'hydrogène "gris" - obtenu à partir de méthane, et très émetteur de gaz à effet de serre - par de l'hydrogène "vert", et ce pour ses six raffineries européennes: Anvers (Belgique), Leuna (Allemagne), Zeeland (Pays-Bas), Normandie (à Gonfreville-l'Orcher), Donges, et Feyzin (France), ainsi que dans ses deux bioraffineries françaises de La Mède et Grandpuits.

L'hydrogène vert est obtenu grâce à l'électrolyse de l'eau, c'est-à-dire la séparation de la molécule d'hydrogène de celle d'oxygène, avec une électricité elle-même verte, issue d'énergie renouvelable, éolienne ou solaire.

TotalEnergies a pour cela lancé un appel d'offres portant sur 500.000 tonnes, une ampleur inédite, qui devrait permettre à terme de "structurer une filière industrielle naissante", selon Jean-Marc Durand, directeur raffinage et pétrochimie Europe.

"Nous avons été sollicités par une centaine d'acteurs dans le monde et nous avons reçu plus d'une cinquantaine de propositions représentant plus de 5 millions de tonnes d'hydrogène vert au total, soit dix fois plus que ce que nous cherchions, dont 30% émanent d'Europe et 70% du reste du monde", a détaillé M. Durand.

Le groupe espère contractualiser la totalité de l'approvisionnement en hydrogène vert, soit les 300.000 tonnes restantes sur l'appel d'offres, d'ici "fin 2026", a précisé M. Bruna.

Pour les 200.000 tonnes déjà sécurisées, TotalEnergies a opté pour deux origines différentes, fabrication locale (130.000 tonnes) ou importée (70.000 tonnes).

"La voie importation et la voie production ressortent à peu près au même prix" a indiqué M. Durand, "c'est-à-dire trois fois le prix de l'hydrogène gris" traditionnel européen.

Au total, TotalEnergies prévoit ainsi 45.000 tonnes d'hydrogène en provenance de ses bioraffineries de La Mède et de Grandpuits, grâce à des partenariats avec Air Liquide.

70.000 tonnes sont achetées sous forme d'ammoniac au groupe américain Air Products, la molécule d'ammoniac étant ensuite transformée à l'arrivée en Europe pour obtenir de l'hydrogène. 60.000 tonnes vont être produits dans des électrolyseurs appartenant à d'autres industriels, où TotalEnergies a réservé une capacité d'électrolyse. C'est le cas notamment en Normandie, à Zeeland et Anvers via des accords avec le groupe français Air Liquide. Et 34.000 tonnes sont achetées à des acteurs allemands comme RWE ou VNG.

"Cet appel d'offres nous a permis de faire un état des lieux et de voir l'appétit du marché. Nous donnons un coup de boost à la filière", a estimé M. Bruna.

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