- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le feu vert donné par les autorités locales de Niigata au redémarrage de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa marque un tournant pour la politique nucléaire japonaise, plus de dix ans après l'accident de Fukushima.
Une étape décisive pour Kashiwazaki-Kariwa et pour Tepco
Une collectivité locale japonaise a approuvé vendredi la relance de la plus grande centrale nucléaire au monde, étape-clé pour la remise en service du site après la catastrophe de Fukushima en 2011 et la fermeture de tous les réacteurs japonais.
Hideyo Hanazumi, le gouverneur du département de Niigata (centre-ouest) où se trouve la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il "approuverait" la reprise des activités, qui devra encore recevoir l'aval final du régulateur nucléaire du pays et un vote de confiance de l’assemblée préfectorale attendu en décembre.
Située sur la côte de la mer du Japon, à cheval sur les communes de Kashiwazaki et Kariwa, la centrale comprend sept réacteurs à eau bouillante d’une puissance cumulée d’environ 8 212 MW, ce qui en fait la plus grande centrale nucléaire du monde en termes de capacité installée.
L’exploitant Tokyo Electric Power Company (Tepco) prévoit, dans un premier temps, de remettre en service les réacteurs 6 et 7, dont la puissance combinée atteint 2 710 MW, soit environ un tiers de la capacité totale du site. Il s’agira du premier redémarrage d'une centrale nucléaire par Tepco, l'opérateur de celle de Fukushima Daiichi, depuis la catastrophe.
Un parc nucléaire sous surveillance renforcée depuis Fukushima
Le Japon, pauvre en ressources énergétiques, avait renoncé à l'énergie nucléaire après le triple désastre – séisme, tsunami et catastrophe de Fukushima en 2011 – alors que la population exprimait son inquiétude face à cette source d'énergie. Après l’arrêt de ses 54 réacteurs, seuls 33 sont aujourd’hui considérés comme encore opérationnels, et 14 d’entre eux ont été redémarrés commercialement, principalement dans l’ouest et le sud du pays.
La centrale de Kashiwazaki-Kariwa est au cœur de ces enjeux de sûreté. En 2021, l’Autorité de régulation nucléaire (NRA) avait interdit à Tepco d’y déplacer du combustible nucléaire après une série de manquements graves aux dispositifs de protection physique. Cette restriction a été levée fin décembre 2023, la NRA estimant que le niveau de sûreté s’était significativement amélioré, tout en maintenant une surveillance renforcée du site.
La centrale reste toutefois scrutée de près : la NRA a encore signalé en 2025 des incidents de mauvaise gestion de documents confidentiels liés à la protection des matières nucléaires, sans fuite avérée d’informations vers l’extérieur mais avec poursuite des inspections sur place.