Journée unitaire d'action dans l'énergie: coupures ciblées et risques sur le gaz dans le Sud-Est

  • AFP
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La journée d'action intersyndicale dans l'énergie pour défendre le pouvoir d'achat des salariés du secteur s'est traduite jeudi par des "coupures ciblées" et la "mise en exergue" des risques pesant sur l'approvisionnement en gaz dans le quart sud-est, a-t-on appris auprès de la CGT.

Les cinq fédérations du secteur (FO, CFDT, CFE-CGC, CGT et CFTC) avaient appelé mardi les salariés à se mobiliser, fustigeant un revirement du patronat sur la compensation de la hausse de la CSG, ainsi qu'une proposition de hausse collective des salaires (0,2%) "très loin de l'inflation prévue", après le gel salarial de l'an dernier.

Après déjà deux réunions, les syndicats attendaient des réponses à leurs revendications lors d'une rencontre jeudi. Mais celle-ci n'a été conclusive sur aucun dossier et un nouveau rendez-vous est programmé la semaine prochaine, a indiqué à l'AFP la CFDT.

Concernant la compensation de la hausse de 1,7 point de la CSG au 1er janvier, l'intersyndicale demande qu'elle soit effective en 2018, et non étalée sur deux ans comme le propose en dernier ressort le patronat, a précisé Vincent Rodet (CFDT). Celle-ci passerait par une revalorisation de la grille salariale.

De plus, pour les employeurs, l'Etat n'accorderait qu'une exonération de 0,8% sur les cotisations patronales de sécurité sociale, et uniquement en 2018, selon la CGT et la CFDT. Une mesure "non pérenne et qui ne compense pas la revalorisation de la grille", a regretté M. Rodet.

Selon la FNME-CGT, première organisation syndicale dans l'énergie, la mobilisation a donné lieu à une baisse de charges sur les sites de production d'électricité de "plus de 5.000 mégawatts", des "coupures ciblées" et le passage en heures creuses de "milliers de foyers".

Parmi les zones visées, "200 postes électriques coupés" en Normandie, qui ont affecté une cimenterie et des usines pharmaceutiques, ou le site R&D d'EDF à Saclay, en région parisienne, a indiqué à l'AFP Laurent Heredia (CGT). L'alimentation de "beaucoup de magasins Carrefour" a aussi été coupée, "en solidarité" avec la manifestation organisée par la CGT du groupe, a-t-il ajouté.

Quant à l'approvisionnement en gaz, le mouvement a "mis en exergue" la "fragilisation" du réseau dans le quart sud-est, avec "un risque fort de délestage", a expliqué M. Heredia. La CGT dénonce depuis plusieurs semaines un stockage de gaz trop bas à l'approche de l'hiver.

Les terminaux méthaniers de Fos-sur-Mer étant utilisés pour "pallier le déficit de stockage", les grévistes ont réduit le débit de gaz à Fos pour montrer que cela "fragilisait le réseau", a-t-il précisé.

A RTE, où s'ajoutait une mobilisation spécifique contre une "décision unilatérale" de la direction qui, selon les syndicats, remettrait en cause le système de classification/rémunération en vigueur dans la branche, 49% à 50% de grévistes sur l'effectif présent ont été recensés sur la journée selon la CGT et la CFDT. L'entreprise a compté 36,85% de grévistes et "deux heures de grève en moyenne par salarié gréviste".

sp/cel/LyS

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