La PPE « pas écrite à l'avance », rassure François Bayrou au Sénat

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La feuille de route énergétique de la France pour les dix prochaines années "n'est pas écrite à l'avance", a assuré mardi François Bayrou devant le Sénat, promettant aux parlementaires de les "écouter attentivement" avant la publication d'un décret à l'été.

« Toutes les analyses prises en compte »

"Cette programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) n'est pas écrite à l'avance. Toutes les analyses seront prises en compte avant sa rédaction finale", a insisté le Premier ministre devant la chambre haute.

Il s'exprimait dans le cadre d'un débat au Parlement, dont le premier volet avait déjà eu lieu le 28 avril à l'Assemblée nationale, alors que de nombreux partis politiques, Rassemblement national en tête, mettent la pression sur le gouvernement par rapport à sa stratégie énergétique.

Devant un hémicycle dominé par une alliance droite-centristes qui le soutient et plaide de longue date une relance plus résolue du nucléaire dans le pays, M. Bayrou a à nouveau décliné les objectifs gouvernementaux pour la période 2025-2035, qui doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050.

Il a surtout assuré que le décret définissant cette PPE 2025-2035, un temps attendu au printemps, ne serait publié qu'après l'examen par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi du sénateur Les Républicains Daniel Gremillet, a priori à partir du 16 juin.

Socle nucléaire

Le chef du gouvernement en a profité pour dire tout le bien qu'il pensait de ce texte déjà adopté au Sénat, "qui porte une programmation ambitieuse mais réaliste pour notre pays". Il a notamment salué une "convergence" majeure entre gouvernement et Sénat : le "socle de notre mix électrique doit être la production d'énergie nucléaire", a-t-il dit.

Le projet de planification prévoit à ce stade de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique d'environ 60% en 2023 à 42% en 2030, puis 30% en 2035.

En rupture avec la précédente PPE, qui prévoyait de fermer des réacteurs, le nouveau texte acte une relance de l'atome, avec la construction de six nouveaux EPR2. L'ambition du rythme de déploiement des renouvelables est confirmée, en particulier pour l'éolien en mer.

François Bayrou a également saisi cette opportunité pour réagir à la panne électrique géante survenue en Espagne et au Portugal le 28 avril dernier, estimant que la France était "structurellement moins à risque" que ses voisins, en raison notamment d'une part "bien moindre" des énergies renouvelables dans son mix énergétique, ou encore de sa "situation géographique", source de "plus grandes et utiles interconnexions".

Selon lui cette panne a montré "qu'il est dangereux de concentrer sur une seule source d'énergie l'ensemble de la consommation".

Commentaires

Vilcoyote
"Selon lui cette panne a montré "qu'il est dangereux de concentrer sur une seule source d'énergie l'ensemble de la consommation"." ça tombe très bien, 50% de l'énergie en France c'est du carburant importé que propose-t-il pour diversifié cela?
Denis Margot
C’est vrai que le propos est curieux. Dépendre d’une unique source n’est pas un problème, en autant que cette source présentent suffisamment d’avantages. Le Québec devrait-il renoncer à ses 90% d’hydro ou la France à ses 70% de N ? Et pour répondre à votre question, importer le combustible nucléaire n’est pas vraiment un problème, les avantages du N surpassant largement cet inconvénient.

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