La Roumanie impose de nouvelles taxes aux producteurs de gaz offshore

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le Parlement roumain a adopté lundi soir un projet de loi créant de nouveaux impôts sur les revenus des sociétés qui produiront du gaz en mer Noire dont le gouvernement espère retirer 40 milliards de dollars d'ici 2040.

Les grands groupes pétroliers qui disposent de concessions en mer Noire, dont l'américain ExxonMobil, l'autrichien OMV Petrom et le russe Lukoil, ont aussitôt exprimé leur inquiétude avertissant que ce texte va "décourager les investissements" et limiter la production.

Ils ont insisté, dans un communiqué commun, sur le besoin de "stabilité et de prédictibilité de la législation en général et du régime fiscal en particulier sur toute la durée des contrats de concession".

La loi introduit des impôts progressifs sur les revenus des producteurs, qui seront en outre contraints de vendre au moins 50% du gaz sur le marché local.

Grâce à ces dispositions, "la Roumanie est en passe de devenir l'un des rares pays au monde bénéficiant d'une indépendance énergétique", s'est félicité le chef de la gauche au pouvoir, Liviu Dragnea.

La Roumanie produit localement près de 75% de l'énergie qu'elle consomme.

Avec une production annuelle de gaz pour l'instant presque uniquement onshore, elle fait figure d'exception par rapport à ses voisins proches bénéficiant d'une indépendance quasi-totale notamment vis-à-vis du gaz russe.

Selon des chiffres présentés par M. Dragnea, les nouveaux impôts devraient rapporter à la Roumanie 13,2 milliards de dollars (11,2 milliards d'euros) sur 20 ans. S'y ajouteraient 4,6 milliards de dollars de redevances et 2 milliards provenant d'autres taxes et impôts.

"Ces calculs portent uniquement sur les gisements connus", soit 200 milliards de mètres cubes, mais les réserves seraient "au moins deux fois plus importantes", a-t-il assuré, précisant que les recettes totales pourraient s'élever à 40 milliards de dollars, soit 34 milliards d'euros.

ExxonMobil et OMV Petrom avaient annoncé en 2012 la découverte dans le secteur roumain de la mer Noire d'un gisement de gaz "de 42 à 84 milliards de m3", estimant que l'extraction pourrait commencer en 2020.

Trois autres groupes qui mènent ensemble des forages dans un autre bloc du plateau continental --le russe Lukoil, l'américain Pan Atlantic Petroleum et le roumain Romgaz-- ont découvert en 2015 un gisement "pouvant dépasser 30 milliards de mètres cubes".

mr/smk

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