L'Assemblée nationale adopte des mesures pour doper l'éolien en mer

  • AFP
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L'Assemblée a adopté mardi une série de mesures visant à accélérer l'installation de parcs éoliens en mer, en votant l'un des articles clés du projet de loi sur les énergies renouvelables, malgré les réticences d'une partie de l'hémicycle.

Comme au Sénat, la question d'une distance minimale d'éloignement pour ces grandes éoliennes offshore a animé les débats, mais tous les amendements en ce sens ont été repoussés lundi et mardi, comme l'espérait le gouvernement.

L'article 12 adopté mardi, avec 98 voix contre 65, vise à faciliter le lancement de nouveaux projets par des procédures de consultation moins complexes des acteurs locaux et instaure une planification de l'éolien en mer. Une première cartographie de zones "prioritaires" devra intervenir en 2024. Elles devront se situer prioritairement en zone économique exclusive, à 22 km au moins des côtes, mais il ne s'agit pas d'une obligation, au grand dam de députés de divers bancs.

Députés Modem et Horizons, appartenant au camp présidentiel, ont défendu en vain des amendements limitant au maximum la possibilité d'installer des éoliennes à une distance moindre, afin de garantir leur "acceptabilité sociale".

Les communistes, plus réticents que le reste de la gauche sur le sujet, ont eux aussi tenté sans succès de "sacraliser la bande côtière" jusqu'à cette limite de 22 km pour "donner un signal aux pêcheurs" inquiets, a fait valoir les députés Sébastien Jumel.

Quant aux députés LR, très hostiles aux éoliennes qui "défigurent" selon eux le littoral, ils ont essayé en vain de les repousser au-delà de la "ligne d'horizon" (50 km) ou encore de réintroduire la limite de 40 km, à laquelle leurs collègues sénateurs avaient fini par renoncer.

Les députés RN ont confirmé de leur côté leur hostilité totale au "cauchemar" des éoliennes en mer, qui "saccagent un patrimoine français".

Plusieurs amendements visant à interdire les éoliennes dans les zones maritimes protégées ont été repoussés. "Cela reviendrait tout simplement à mettre fin à la filière", a justifié le rapporteur Pierre Cazeneuve (Renaissance).

Emmanuel Macron a fixé l'objectif de déployer 50 parcs pour atteindre 40 GW à l'horizon 2050. C'est "l'équivalent de 20 centrales nucléaires" et "cela va nous permettre de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles", a insisté lors des débats la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

"J'ai toujours eu des positions pro-nucléaires", mais "il faut 15 ans pour construire un EPR", a-t-elle souligné, vantant avec l'éolien en mer "une énergie abondante et bon marché".

La ministre a assuré que les procédures de consultation prévues permettront de tenir compte des appréhensions des collectivités et de certains acteurs économiques, comme les pêcheurs.

Commentaires

Jean-Claude GARRIC

La Ministre devrait se renseigner avant de raconter des bobards : 50 parcs éoliens de 40 GW , ça ne fait pas "l'équivalent de 20 centrales nucléaires". CAR un réacteur REP c'est entre 0,9 et 1,45 GW, donc 20 fois cela fait entre 18 et 29 GW en puissance. Et en énergie produite cela fait encore plus d'écart, les éoliennes en mer produisent en fonction du vent à 40% du temps au mieux, à la différence des réacteurs qui eux produisent à 85% de leur capacité maximale et sont pilotables .... Alors, un peu de sérieux, et stop au grand n'importe quoi !

Herté07

Pour une fois l'ordre de grandeur est bon pour l'énergie produite! Il reste effectivement que les centrales nucléaires sont pilotables pas les éoliennes.

Serge Rochain

Non, les réacteurs nucl&aires ne sont pilotables que sur le papier et dans le fantasme des nucléophiles. On peur éteindre une centrale à gaz tous les soirs et la rallumer le lendemain matin, même s'il vaut mieux la laisser au ralenti la nuit pour gagner une peu de temps le lendemain, on ne peut pas faire ça avec un réacteur nucléaire, même au niveau de la semaine.
En dehors de cela l'estimation est effectivement correcte. Par ailleurs, une éolienne en mer ne produit pas 40% du temps mais 90% du temps à puissance variable ce qui lui donne un facteur de charge de 40% à ne pas confondre avec le temps de production comme l'a fait le premier commentateur.

Jean-Claude GARRIC

Certes, les centrales à gaz ont une plus grande souplesse dans le pilotage (la commande) que les réacteurs, mais ces derniers restent "pilotables" en ce sens qu'on peut les mettre en fonctionnement et maintenir celui-ci indépendamment de phénomènes naturels non contrôlables comme le vent et le soleil. Les réacteurs servent au fonctionnement en base, mais leurs possibilités de variation de charge progressent.
OK sur la différence entre facteur de charge et temps de fonctionnement, 40% est bien le max du facteur de charge des éoliennes en mer.

Rochain Serge

Ce n'est pas pilotable parce que c'est indépendant des conditions météorologique. Pilotable et en l'occurrence le bon terme pour un réacteur nucleaire est DISPATCHABLE permet de faire varier sa puissance en fonction du besoin. Or ce n'est pas le cas avec un réacteur nucleaire ce n'est qu'un argument de valorisation dont les nucleophiles se servent pour souligner la non pilotabilite des renouvelables variables.
En vérité il y a trois catégorie de génératrices d'électricité.
Les pilotables, les non pilotables, et les constants, et les réacteurs nucléaires sont de cette troisième catégorie.les centrales à flamme de la première et les éoliennes et ppv de la seconde.

Serge Rochain

Merci mais ce document de Lokhov n'a rien de nouveau, il a plus de 10 ans et il y a même mieux et plus récent, mais il montre justement l'inertie de la réaction d'un réacteur que ne sait réagir qu'en plusieurs heures sur quelques % de piuissance, alors que, le besoin c'est de zéro à 100% durant un temps inférieur à une heure.
C'est la raison qui avait motivé la décision de l'Allemagne d'abandonné le nucléaire des le début des années 2000, mais rien ne pressaitppour autant, ils n'ont rien fait en ce sens si ce n'est commencé à installé des éoliennes. Mais 10 ans après c'est l'accident de Fukushima qui a précipité les choses et ils ont en moins d e6 mois arrété la moitié de leur réacteurs nucléaires. Non le nucléaire n'est pas dispatchable au sens du besoin, cela reste théorique et il semble même que les multiples tentatives faites en France conduisent à des vieillissement accélérés des sircuits primaires soumis aux variations de pression et de température que ces opérations imposent. On constate que les autres pays qui n'utilisent pas leurs réacteurs comme des yoyos (dont l'Allemagne qui a cessé de le faire) ne connaissent pas les ennuis que nous avons en France. Le reste du monde, à commencer par les americains qui ont deux fois plus de réacteurs que la France utilise le nucléaire en mode de base (à leur puissance nominale) sans tenté de s'écarter de ce mode de fonctionnement, et personne ne connait nos problèmes, ce qui leur vaut d'avoir un facteur de charge de l'ordre de 80% alors que pour 2022, il faudra s'attendre pour l'année à un facteur de charge de l'ordre de 50%. Il baisse chaque année depuis 10 ans en France car nous renonctrons de plus en plus de problèmes, mais cette année sera la pire de toutesz celles jusqu"à présent. Je ne vois pas ce que vous voulez dire par mon message pas clair ?

Rblase

Il est inquiétant de confier le ministère de la transition énergétique à quelqu'un qui ne maitrise pas du tout la règle de trois.

chapuis

toujours les mêmes mensonges : l'équivalent de 20 réacteurs nucléaires !!!! c'est la puissance installée, la production c'est 4 fois moins

Serge Rochain

Non en mer c'est 40% de la puissance installée, pas 4 fois moins. Cela s'appelle le facteur de charge. Et sur terre en moyenne c'est 26%. Ce facteur de charge sert à savoir sur quoi on peut compter en investissant sur une technologie ou une autre. Le facteur de charge se recalcul chaque année et n'a aucune signification sur un délai court, comme le facteur de charge sur 2 jours ce que l'on voit quelque fois dans les commentaires. Pour le rendement financier, il importe peu qu'un dispositif ait un facteur de charge trois fois moins important qu'une technologie concurrente si elle coute 4 fois moins cher en puissance installée. Ce qui revient à répondre à la question : Pour un euro investi quel est celui qui produit le plus de wattsheures dans l'année par exemple ?
En général, le facteur de charge c'est le quotient de ce qu'à produit un dispositif sur ce qu'il aurait produit en fournissant toute l'année à sa puissance maximale, et pas autre chose. Mais lorsqu'il s'agit de dispositifs soumis aux régimes saisonniers on calcul un facteur de charge à la saison, généralement été/hiver, mais sa signification est alors toute autre. Il ne s'agit plus de savoir le rendement finencier d'un euro investi mais de savoir sur quelle production on peut compter dans une période donnée. Par exemple on comprend qu'en été les PPV fournissent environ trois fois plus qu'en hiver sous nos latitudes

Albatros

Pendant qu'elle y est, a-t-elle pensé à réformer les lois de la thermodynamique, cette Assemblée ?
Il est grand temps.
Rochain président !

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