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Le gouvernement ukrainien a limogé mercredi Andriï Koboliev, le patron du groupe énergétique national Naftogaz et un champion de la guerre du gaz avec le géant russe Gazprom, décision qui risque d'être mal vue par les soutiens occidentaux de Kiev.
Le gouvernement a invoqué dans un communiqué le travail "insatisfaisant" de la direction du groupe qui a enregistré l'an dernier des pertes consolidées d'environ 570 millions d'euros au lieu d'un bénéfice planifié de plus de 340 millions d'euros.
"J'ai appris mon limogeage des bulletins d'informations. Ne peux rien commenter", a écrit sur Facebook M. Koboliev, 42 ans, qui dirigeait Naftogaz depuis 2014. Il a été remplacé par Iouri Vitrenko, 44 ans, un ancien directeur exécutif de Naftogaz, qui occupait ces derniers moins le poste de ministre de l'Énergie par intérim.
Considéré comme le chouchou de Washington, M. Koboliev a pris la direction du groupe juste après l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée, peu avant l'éclatement d'une guerre avec les séparatistes prorusses dans l'est du pays. Il s'est battu avec succès pour réduire la dépendance de l'Ukraine des livraisons de gaz russe, parvenant également à réformer le groupe, considéré jusqu'alors comme extrêmement corrompu, afin de renforcer sa transparence et sa rentabilité.
Sous sa direction, Naftogaz a mené une longue bataille juridique contre Gazprom devant les juridictions internationales n'hésitant pas à demander la saisie de ses biens en Europe. Après bien de tergiversations, le groupe russe a fini en 2019 par accepter de payer 2,9 milliards d'amende et pénalités à son homologue ukrainien.
Selon des experts, le limogeage de M. Koboliev risque d'entraver les relations de Kiev avec ses soutiens occidentaux qui saluaient son travail. "Le conseil d'observation a également été renvoyé, cela pourrait être un peu difficile à expliquer au FMI", le Fonds monétaire international, bailleur de fonds crucial pour l'Ukraine, a commenté sur Twitter l'analyste Timothy Ash, expert de l'Ukraine basé à Londres.
"Le gouvernement n'a plus besoin d'argent de partenaires occidentaux", a ironisé sur Facebook Sergui Sydorenko, rédacteur en chef du site d'information Evropeïska Pravda, spécialisé dans les affaires étrangères de Kiev.
