Le groupe japonais Mitsubishi se retire d'importants projets éoliens en mer

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le
Éoliennes

Le groupe japonais Mitsubishi a annoncé mercredi se retirer d'importants projets éoliens en mer jugés désormais non rentables, un revers pour une source d'énergie renouvelable que le pays considère comme son "atout majeur".

Un coût qui a « augmenté bien plus que prévu »

Dans le cadre des objectifs énergétiques du Japon, qui vise la neutralité carbone d'ici à 2050, un consortium mené par Mitsubishi avait été sélectionné en 2021 par le gouvernement nippon pour développer trois installations éoliennes au large des côtes de l'archipel.

Mais la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont depuis "considérablement modifié" l'environnement commercial de l'énergie éolienne en mer, perturbant les chaînes d'approvisionnement et faisant grimper les prix, a déclaré Mitsubishi.

Cela a incité l'entreprise à réévaluer le coût de l'initiative, qui a "augmenté bien plus que prévu", a estimé mercredi Katsuya Nakanishi, directeur général de Mitsubishi, lors d'une conférence de presse.

En conséquence, "nous avons conclu qu'il n'était pas possible d'établir un plan viable", a-t-il déclaré, qualifiant ce retrait de décision "déchirante".

Le retrait de Mitsubishi ne signifie pas que les projets eux-mêmes seront abandonnés, même si de nombreuses interrogations pèsent désormais sur leur avenir.

« Notre position reste inchangée »

Dans sa politique énergétique approuvée au début d'année, le Japon a déclaré que l'énergie éolienne offshore était un "atout majeur" dans sa volonté de faire des énergies renouvelables sa principale source d'électricité d'ici à 2040. Le plan stratégique énergétique présenté en févier fixe un objectif de 4 à 8% de la production via l'éolien d'ici là, contre environ 1% aujourd'hui.

L'éolien en mer "devrait occuper une part importante de notre approvisionnement en électricité à l'avenir, grâce à la réduction prévue des coûts", a estimé le ministère de l'Industrie dans sa déclaration de politique générale.

Celle-ci promet également des projets commerciaux à grande échelle offrant de nombreuses possibilités d'emploi, a déclaré le ministère.

"Notre position reste inchangée : pour un pays aussi pauvre en ressources que le Japon, l'énergie éolienne est une source d'électricité importante" et "nous continuerons à promouvoir une société neutre en carbone", a déclaré M. Nakanishi.

Près de 70% des besoins en électricité du Japon étaient couverts en 2023 par des centrales thermiques fonctionnant au charbon et aux hydrocarbures.

Le pays s'est fixé pour objectif de réduire l'apport des centrales thermiques à 30 à 40% de son mix électrique d'ici 2040.

"Le Japon était déjà en passe de manquer ses objectifs en matière d'énergies renouvelables pour 2030, et cette évolution éloigne encore davantage le pays de son objectif", a commenté Umer Sadiq, analyste chez BloombergNEF.

Commentaires

Rochain Serge
Pas si déchirante que ça cette décision de retrait ! C'est certainement plus viable de se rendre tributaire de l'étranger pour son approvisionnement en énergie .... je ne regrette pas de m'etre séparé de ma Mitsubishi Outlander PHEV, ils ne sont plus aussi intelligent qu'avant ces japonais.
ant
Il serait utile de préciser de quelle entreprise Mitsubishi parle-t-on : Mitsubishi Corporation ? Mitsubishi Heavy Industries ? Au Japon c'est important, les anciens conglomérats étant éclatés en de nombreuses entreprises indépendantes ayant conservées la même marque.

Ajouter un commentaire