Le groupe russe Loukoïl espère vendre sa raffinerie en Sicile avant la fin de l'année

  • AFP
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Le géant pétrolier russe Loukoïl est en négociations pour vendre sa raffinerie située à Priolo en Sicile et ces discussions pourraient aboutir d'ici la fin de l'année, a indiqué lundi le dirigeant du site industriel, Eugene Maniakhine.

Le gouvernement nationaliste dirigé par Giorgia Meloni avait décidé jeudi de mettre la raffinerie sous "administration provisoire" de l'Etat pour éviter sa fermeture et garantir la continuité de l'approvisionnement énergétique national.

La raffinerie ISAB contrôlée par Loukoïl, l'une des plus grandes en Europe, risquait de devoir arrêter sa production en raison de l'entrée en vigueur le 5 décembre de l'embargo de l'Union européenne sur l'importation de pétrole brut russe par voie maritime. "Nous pensons que l'accord de vente peut être conclu en un temps record, probablement dans le courant de l'année en cours", a déclaré M. Maniakhine dans un entretien accordé au quotidien économique Il Sole 24 Ore.

Selon le Financial Times, Loukoïl est en train de négocier un accord avec le fonds d'investissement américain Crossbridge Energy Partners en vue d'un rachat de la raffinerie, dont la valeur est estimée entre 1 et 1,5 milliard d'euros.

Malgré l'entrée en vigueur lundi de l'embargo de l'UE sur l'importation de pétrole russe acheminé par voie maritime, "la raffinerie est entièrement préparée pour fonctionner sans interruption dans ces nouvelles conditions de marché", a assuré M. Maniakhine. En l'absence de risque d'arrêt de la production, il a jugé "ni juste ni utile" que le gouvernement mette sa décision en application et nomme un commissaire de l'Etat pour gérer la raffinerie.

Une telle démarche pourrait "contribuer à la fermeture de l'usine et créer des obstacles à la vente au nouveau propriétaire", a prévenu M. Maniakhine. "Pour nous, l'exploitation d'une raffinerie ne relève pas de la compétence de l'État", a-t-il ajouté.

Le ministre italien des Entreprises, Adolfo Urso, avait déclaré samedi que "le gouvernement assume la responsabilité de mener à bien une administration extraordinaire temporaire en faisant également appel à une compagnie pétrolière" qui pourrait être Eni, afin de "garantir la continuité de la production".

La raffinerie ISAB, l'une des plus grandes en Europe, a une capacité de raffinage annuelle de dix millions de tonnes de pétrole brut pouvant atteindre jusqu'à 14 millions de tonnes et fournit plus de 20% des besoins nationaux. "Nos réserves de brut sont suffisantes pour assurer le fonctionnement de la raffinerie pendant plusieurs mois", a affirmé M. Maniakhine, directeur général d'ISAB. Quant à l'embargo sur le pétrole russe, "ce n'est pas un problème pour nous de fournir une quantité suffisante de brut non-russe pour ISAB", a-t-il assuré.

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