Le lancement du chantier de 6 nouveaux EPR justifie le vote de « mesures d'exception », affirme Agnès Pannier-Runacher

  • AFP
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Le lancement du chantier de six nouveaux EPR justifie le vote de "mesures d'exception", a affirmé lundi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, à la veille de la présentation au Sénat d'un projet de loi sur l'accélération du nucléaire.

"La construction de six nouveaux EPR est le plus grand projet industriel lancé en France depuis les années 1970 et l'un des plus gros dans le monde aujourd'hui. Notre législation n'a pas été conçue pour ce genre de projets. Cela justifie des mesures d'exception, comme il y en a eu pour les Jeux olympiques", a plaidé Mme Pannier-Runacher dans un entretien publié par Le Figaro.

"Les procédures ne doivent pas faire obstacle au projet industriel. Gagner un ou deux ans, peut-être plus, cela compte", a ajouté la ministre, qui doit défendre ce texte simplifiant les procédures administratives à partir de mardi à la chambre haute du Parlement.

Une majorité de sénateurs y sont favorables, même si certains ont déploré qu'il arrive avant le projet de loi de programmation énergétique, fixant les trajectoires de la France dans chaque énergie, et espéré en juin.

"On sait déjà qu'il va falloir consommer beaucoup moins d'énergie et en produire beaucoup plus sur notre territoire, si on veut sortir des énergies fossiles qui représentent deux tiers de l'énergie que nous consommons (...) Nous ne pouvons pas perdre une minute pour produire plus. Et c'est l'objet de ces textes", a ajouté la ministre, en référence aussi au projet de loi sur l'accélération des énergies renouvelables.

Le président Emmanuel Macron a annoncé son intention de construire six nouveaux réacteurs et veut que soient lancées les études pour huit autres. Le début de la construction du premier est prévu en 2027 pour une mise en service à l'horizon 2035-2037.

Alors que l'EPR de Flamanville a accumulé les retards - il devrait entrer en service à la mi-2024, 12 ans après l'objectif initial - et vu son coût quadrupler à 13,2 milliards d'euros, Mme Pannier-Runacher a aussi défendu la technologie de l'EPR2, réacteur de nouvelle génération, qui "semble être le meilleur choix". "Ce que nous demandons à EDF et à la filière pour ce programme historique, c'est de nous proposer un réacteur robuste, dont la construction en série permettra la standardisation, pas un bijou technologique conçu pour la science!", a remarqué la ministre.

 

Commentaires

MAILLOT

Bonjour,

Quel revirement depuis l'annonce de la Présidence concernant les SMR !

D’après la Société française d’énergie nucléaire, un module de Nuward (consortium EDF, CEA, Naval Group et Technicatome.) de 170 MWe de puissance pourrait être construit en trois ans, après avoir consolidé l’ensemble des phases du projet (basic design, detailed design et licensing). Cela nous mènera en 2030 pour le premier béton en France et une commercialisation pour l’export.

La technologie est éprouvée (Sous-Marins, PA...), et répond aux besoins de nombreux pays aux réseaux de transport d’énergie en filigrane. Plusieurs pays africains se tournent ainsi vers Rosatom.

APO

Et si vous comptez les DOM-TOM français (très émetteur en GES avec la Nouvelle-Calédonie en tête) il y a du potentiel pour vraiment décarboner ces territoires...

Dans l'attente de leur mise en chantier rapide... Un premier site pourrait être à proximité de l'ile Longue dans la Rade de Brest, une paire serait bienvenu pour arrêter de faire tourner la Centrale à Gaz de Landivisiau en quasi continu (avec tout le vivier industriel des SNLE dans la zone et le personnel des SNLE qui une fois retraité de la Marine pourrait avoir le choix d'y opérer sans déménager... ).

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