Le port de Barcelone va s'équiper en 2024 d'un réseau de froid récupéré sur son terminal méthanier

  • AFP
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Le terminal méthanier du port de Barcelone va s'équiper en 2024 d'un procédé de récupération du froid résiduel pour climatiser notamment le Palais des congrès, a annoncé vendredi le groupe français Veolia, partenaire du gestionnaire gazier espagnol Enagas pour cette installation.

Cette "Cold Box", qui a fait l'objet d'un brevet espagnol selon Veolia, permet de récupérer l'énergie libérée lors du processus traditionnel de regazéification du gaz livré sous forme liquide par bateau et d'alimenter un réseau urbain de froid desservant, outre le Palais des congrès, plusieurs sites tertiaires et industriels, et le grand marché alimentaire Mercabarna, tous situés dans la zone portuaire.

"Sa mise en service est prévue pour le 2e trimestre 2024", a précisé dans un communiqué le groupe français qui parle de "première mondiale".

"Les premières études entre Veolia et Enagas remontent à 2019", a précisé à l'AFP Veolia, qui estime qu"il y a un potentiel en France" et indique avoir "d'autres prospects à l'international", sans pouvoir préciser dans quels pays ni le montant investi à Barcelone.

"Cette solution permettra de générer 131 GWh d'énergie locale, abordable et respectueuse de l'environnement, par an", vante le groupe qui ajoute que "ce processus permet d'éviter les émissions liées à la production d'énergie qui aurait été nécessaire en l'absence d'énergie récupérée", soit 42 000 tonnes de CO2 évitées annuellement.

Le groupe semi-public gestionnaire du réseau gazier espagnol Enagas est propriétaire de l'installation, tandis que Veolia rachète le froid et le revend localement via sa boucle.

Pour ses clients, cela revient moins cher que s'ils avaient eux-mêmes produit du froid avec une autre source d'énergie, selon Veolia qui assure que "non seulement, c'est décarboné, mais c'est compétitif".

Sur un terminal méthanier, le gaz naturel liquéfié (GNL) est acheminé par bateau sous une forme liquide, dans des cuves où il est stocké à -160°C. Lors des opérations de regazéification, il est ramené à une température ambiante de -2°C ou à 0°C pour être injecté à l'état gazeux dans le réseau. "Le froid généré au cours de ce processus est généralement rejeté dans la mer, et donc perdu", rappelle Veolia dans son communiqué.

L'Espagne compte six terminaux de regazéification, plus que n'importe quel autre pays en Europe.

Spécialiste du traitement de l'eau et des déchets, Veolia se renforce d'année en année dans l'énergie avec une production chiffrée à 44 térawattheures en 2022 et environ un quart de son chiffre d'affaires annuel (42,9 milliards d'euros en 2022): réseaux de chaleur et de froid, cogénération, valorisation des boues d'épuration (sous forme de biogaz) ou des eaux usées (sous forme de chaleur), optimisation énergétique, etc.

Commentaires

Christian Méda…

"Cette solution permettra de générer 131 GWh d'énergie locale, abordable et respectueuse de l'environnement, par an", vante Véolia qui ajoute que "ce processus permet d'éviter les émissions liées à la production d'énergie qui aurait été nécessaire en l'absence d'énergie récupérée", soit 42 000 tonnes de CO2 évitées annuellement.

En l'absence de réchauffement climatique, on aurait tempéré ce bâtiment par ventilation. Cela n'est évidemment plus envisageable. Quel raccourci saisissant de Véolia qui voit dans cette (néanmoins) astucieuse récupération du froid du GNL ce 42 GT de CO2 récupéré.

C'est du Gaston Lagaffe qui produit de l'électricité avec son ventilateur installé sur le toit de sa voiture.

Et Véolia s'en vante. Ils nous prennent toujours pour des imbéciles. J'imagine qu'ils vont revendre ces crédits carbone, sans autre forme de procès. Ceci est une escroquerie intellectuelle.

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