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Le prix du pétrole a fini en nette hausse mercredi, alors que l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a confirmé que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) respectait ses promesses de baisse de production, reléguant au second plan la hausse des stocks aux États-Unis.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'est apprécié de 1,19 dollar ou 1,9% pour terminer à 63,61 dollars à Londres. À New York, le baril américain (WTI) pour le contrat de mars a gagné 80 cents ou 1,5% pour clôturer à 53,90 dollars. "L'OPEP a bien abaissé sa production en janvier, et l'Arabie saoudite a fait du zèle par rapport à ses promesses, donc ceux qui parient sur une offre peu abondante sont contents", a résumé Jasper Lawler, analyste de London Capital Group.
Au lendemain de la publication du rapport mensuel de l'OPEP, l'AIE a publié mercredi ses propres données pour le mois de janvier. Et selon l'organisme, l'offre mondiale a chuté de 1,4 million de barils par jour (Mb/j) en janvier à 99,7 Mb/j. Cette baisse est notamment due à la mise en oeuvre de l'accord de Vienne entre les pays de l'OPEP et leurs partenaires, dont la Russie, qui ont décidé début décembre de se fixer des objectifs de production plus bas qu'auparavant.
Importations au plus bas depuis 1997
L'AIE souligne que si l'Arabie saoudite fait du zèle, la Russie ne respecte pas pour l'instant son objectif. Le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak, a d'ailleurs affirmé aux agences russes que son pays allait encore limiter sa production en février. "Ajoutez les sanctions américaines contre le Venezuela et tout à coup, l'offre mondiale a moins de marge", a ajouté M. Lawler.
Les analystes de Goldman Sachs préviennent cependant que l'abondante production américaine pourrait faire rebasculer le marché au second semestre. Certains producteurs de schiste, dont la production peine actuellement à se vendre en raison d'un manque d'infrastructures de transport, vont profiter de l'ouverture de nouveaux oléoducs, ont-ils estimé.
Les cours du brut ont toutefois un peu limité leur progression après la diffusion du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'informations sur l'Energie (EIA) montrant une hausse des stocks de brut à leur plus haut niveau depuis novembre 2017, d'essence et de produits distillés (fioul et gaz de chauffage).
Alors que la production est restée au niveau record de 11,9 millions de barils par jour, la cadence des raffineries s'est par ailleurs fortement ralentie en raison des travaux de maintenance, en fonctionnant en moyenne à 85,9% de leurs capacités, contre 90,7% la semaine précédente.
Autre élément marquant du rapport: les importations américaines de brut ont chuté à leur plus bas niveau depuis 1997. A un brouillard persistant sur les côtes du Golfe du Mexique freinant l'activité des bateaux, se sont ajoutés divers éléments entravant les importations comme les sanctions contre le Venezuela et la volonté de l'Arabie saoudite de limiter ses exportations.