Gaz de schiste : le Royaume-Uni loin de ses objectifs

  • AFP
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Le projet de développement du gaz de schiste au Royaume-Uni grâce à la fracturation hydraulique a du plomb dans l'aile, en raison de l'impact environnemental et de l'inquiétude du public, selon un rapport officiel publié mercredi.

Le National Audit Office (NAO), organe chargé de contrôler les dépenses gouvernementales, estime que cette technique controversée de fracturation hydraulique, utilisée pour extraire les hydrocarbures enfouis dans les sous-sols, met plus longtemps que prévu à faire ces preuves dans le pays.

Le gouvernement conservateur avait espéré en 2016 que 20 puits puissent être ouverts d'ici la mi-2020. Mais à ce jour seuls trois puits ont été forés, sans qu'aucune exploitation de gaz de schiste n'ait débuté et sans que les pouvoirs publics ne sachent quelles quantités pourraient être extraites à terme.

Le NAO remarque que le soutien de la population est faible et s'est réduit au fil du temps, en raison des risques pour l'environnement et la santé publique, du fait des émissions de gaz à effets de serre, de la pollution des eaux souterraines ou encore des risques de secousses sismiques.

Le procédé de fracturation hydraulique consiste à créer des fissures souterraines et y infiltrer un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l'extraction de gaz capturé dans la roche.

Le gouvernement entend développer le gaz de schiste tout en respectant ses objectifs sur le climat, mais n'a pas encore développé les technologies nécessaires, observe le rapport.

Toujours selon le NAO, les professionnels du secteur expliquent quant à eux le retard pris par une réglementation trop stricte au Royaume-Uni concernant les secousses sismiques induites par la technique de fracturation hydraulique. Cette réglementation prévoit, entre autres, de suspendre la fracturation temporairement, lorsqu'un tremblement de terre supérieur à 0,5 sur l'échelle de Richter intervient du fait des opérations de forage.

C'est d'ailleurs à la suite d'une vive secousse en août dernier que la société Cuadrilla a décidé de suspendre indéfiniment son forage près de Blackpool (nord-ouest de l'Angleterre), qui était le seul projet en cours au Royaume-Uni. Le NAO remarque en outre que la fracturation hydraulique se révèle coûteuse pour les autorités locales et les forces de l'ordre, en raison des nombreuses manifestations qu'elles suscitent, des perturbations du trafic routier et de la nécessité d'assurer la sécurité sur les sites.

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