- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les betteraviers français ont vu leur récolte baisser encore en 2019, conclusion au diapason d'une terrible année de crise et de prix bas, marquée par des fermetures d'usines.
La CGB, syndicat professionnel des betteraviers français, évalue à 38,6 millions de tonnes la récolte de racines, en raison notamment d'une baisse des surfaces de l'ordre de 7%, résultat de la chute des prix payés aux producteurs, conséquence elle-même d'une déprime des cours mondiaux qui a coïncidé avec la fin des quotas européens.
Le rendement moyen, qui se situe à 85,5 tonnes de betteraves par hectare, soit l'équivalent de 12,6 tonnes de sucre à l'hectare, a souffert de la sécheresse estivale et de fortes pluies automnales. Il a malgré tout légèrement progressé par rapport à l'an dernier, année noire avec 83 tonnes/hectare.
"Faibles rendements, prix bas et coûts de production élevés mettent les betteraviers cette année dans le rouge pour la seconde année consécutive avec des pertes moyennes qui pourraient s'élever à 300/400 euros/hectare, avec de grandes disparités selon les régions", a indiqué la CGB.
"La perspective de prix (du sucre) encourage à une hausse, mais dans tous les cas, vu que tous les groupes étaient dans le rouge, ce n'est pas la future campagne, cette année, qui fera les bons prix, ça c'est sûr, c'est vraiment la campagne d'après", a déclaré Franck Sander, président de la CGB, lors d'un entretien à l'AFP.
"Les résultats déficitaires, il faut qu'ils soient digérés, (...) je ne connais pas le pourcentage de sucre qui a été contractualisé sur plusieurs années lorsque les prix étaient bas. Par contre, on sait qu'il y a de la contractualisation, donc tout le monde ne va pas profiter de la même manière de la hausse", a ajouté M. Sander.
Des motifs d'optimisme existent tout de même, pour M. Sander, qui cite pèle-mêle le succès grandissant du bioéthanol, autre débouché de transformation de la betterave, la remontée des cours du sucre et le dépôt au ministère d'un plan de filière pour redonner de la compétitivité au secteur et mieux valoriser la production des planteurs.