Le stockage du CO2 ne doit « plus être considéré comme une solution sans limite »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Northern Lights

Installation de Norther Lights à Øygarden. (©Svein Ove Søreide-Equinor)

Les capacités de stockage géologique du CO2 dans le monde ne sont "pas illimitées", selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature, qui relativise le potentiel de cette technologie pour lutter contre le changement climatique.

Des estimations près de 10 fois inférieures à celles des industriels

Les techniques de capture et stockage du carbone (CCS en anglais) supposent de capter le CO2 sur des centrales de production d'électricité qui utilisent des énergies fossiles ou sur des sites industriels : sidérurgie, cimenterie, raffinage, chimie... Il est aussi possible de capter du CO2 directement dans l'atmosphère.

Le gaz peut ensuite être transporté et réinjecté dans des réservoirs géologiques hermétiques - par exemple d'anciens champs pétroliers - pour y être stocké définitivement.

Mais l'équipe internationale de chercheurs qui publie ses conclusions mercredi souligne que le potentiel de stockage avec cette technologie, par ailleurs très coûteuse, n'est "pas illimité". Ils ont écarté les endroits jugés trop dangereux, par exemple situés trop près de villes ou sur une faille sismique.

Les scientifiques estiment que quelque 1 460 milliards de tonnes de CO2 pourraient être stockés en toute sécurité dans des formations géologiques (les émissions mondes de GES liées aux activités humaines - hors UTCATF - représentaient l'équivalent de 53,8 milliards de tonnes de CO2 en 2022). C'est près de dix fois moins que des chiffres avancés par les industriels dans des estimations moins prudentes.

Les espaces de stockage, « une ressource rare »

"Cette étude devrait changer la donne pour le stockage du carbone. Il ne peut plus être considéré comme une solution sans limite pour ramener notre climat à un niveau sûr", a commenté un chercheur à l'Imperial College de Londres, co-auteur de l'étude, Joeri Rogelj.

"Les espaces de stockage géologique doivent être plutôt considérés comme une ressource rare qui doit être gérée de manière responsable", a-t-il poursuivi. Il exhorte à réfléchir aux secteurs et même aux générations appelées à utiliser ce potentiel en priorité.

La technologie du captage et stockage du CO2 est citée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) parmi les solutions pour réduire l'empreinte d'industries difficiles à décarboner telles que les cimenteries ou la sidérurgie.

Mais les auteurs de l'étude, compte tenu des limites mises en évidence, pensent que la séquestration du carbone ne pourrait limiter le réchauffement climatique que de 0,7°C. Là aussi, c'est beaucoup moins que de précédentes estimations.

Commentaires

EtDF
Tant que les gogos gouvernementeux donnaient les subventions "en veux tu en voila", un bobo ex-Giec a fondé une fortune sur les miracles à venir de l'enfouissement du CO2... = Limitation du réchauffement à 0,7°C, à quel prix, en compbien de temps.... .??? https://www.humanite.fr/environnement/climat/lintrigante-trajectoire-doliver-geden-le-scientifique-du-giec-devenu-apotre-des-solutions-technologiques-pour-sauver-le-climat... Faut dire que les Allemands ont du pain (CO2) sur la planche... carbonnée!
BEN SLAMA ROMDHANE
Il me semnle que la photo ne concerne pas l'-misson de CO2 mais de H2O de centrale nucléaire et lui aussi est un GES; qu'on se le dise !
Vincent
Il serait également intéressant de savoir ce qui serait atteignable en terme de flux. Parce que le stock reste gigantesque, largement suffisant pour s'en servir pendant une phase intermédiaire de la transition (en 2200, on aura alors largement assez d'électricité décarbonée pour se passer du CCS, ce qui ne sera pas le cas en 2050). C'est donc plus le flux que le stock en lui même qui va limiter l'intérêt du CCS. L'article aborde-t-il cette question ?

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