- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Les cours du pétrole reculent légèrement vendredi, le marché estimant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) pourrait ajouter davantage de barils que prévu lors de sa réunion qui aura lieu la semaine prochaine.
"L'Opep+ semble susceptible d'augmenter sa production de 400.000 barils par jour en juillet", contre 137.000 prévus par le plan actuel, affirme Bjarne Schieldrop, analyste chez PVM.
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, perdait 0,47% à 64,14 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, chutait de 0,47% à 60,91 dollars.
Les raisons du changement de stratégie de l'Opep+, passé d'une défense des prix à un gain de parts de marché, "ne sont pas encore claires", souligne Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management.
Officiellement, le groupe justifie ses hausses par un marché équilibré et à des réserves mondiales à un niveau faible, mais "cette explication est accueillie avec scepticisme", explique l'analyste, notamment au vu d'inquiétudes sur la demande liée à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Officieusement, l'Arabie saoudite chercherait à mettre la pression sur les membres du cartel qui ne respectent pas leur quota de production, et pourrait également vouloir faire plaisir à Donald Trump, qui avait explicitement demandé à l'Opep de produire davantage à l'occasion d'une intervention en visioconférence au forum de Davos.
Le Kazakhstan, qui produit bien plus que ce qu'il devrait selon ses engagements au sein de l'Opep+, est un "problème majeur" pour le groupe car "il ne semble pas avoir l'intention de réduire sa production" jusqu'à sa limite imposée, explique M. Schieldrop.
Dans ses conditions, "l'Arabie saoudite ne peut pas revenir sur ses menaces de punir les tricheurs sans perdre sa crédibilité, ce qui ne lui laisse pas le choix", jugent les analystes de DNB Carnegie.
Par ailleurs, l'Iran et les Etats-Unis se retrouvent à Rome vendredi pour un cinquième cycle de pourparlers sur le nucléaire iranien sous médiation omanaise.
Si la poursuite des négociations est plutôt un signe favorisant l'hypothèse d'un accord, et donc d'une offre de pétrole iranien éventuellement plus importante qui ferait baisser les cours, le marché se montre particulièrement prudent car les négociations semblent buter sur la question de l'enrichissement d'uranium.