- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le pétrole est stable jeudi dans un marché sans direction, alors que, d'un côté, l'inflation et l'ultimatum de Donald Trump à la Russie soutiennent les prix et que, d'un autre côté, les perspectives d'une baisse de la demande à cause de la guerre commerciale des Etats-Unis plombent les cours.
Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, cédait 0,17% à 68,35 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en août, était stable à 66,38 dollars.
Confronté à de nombreux facteurs, "le marché est à la recherche d'une direction", a souligné Janiv Shah, analyste chez Rystad Energy, bien que "la Russie constitue actuellement le plus grand choc potentiel".
Le président américain Donald Trump a donné lundi 50 jours à Moscou pour parvenir à un accord de paix avec l'Ukraine, sous peine de sanctions sévères.
Des droits de douane secondaires de 100%, applicables sur les partenaires commerciaux de Moscou, ont été évoqués.
Or, la Russie est le deuxième exportateur mondial de pétrole, derrière l'Arabie saoudite. L'Inde et la Chine comptent parmi ses principaux acheteurs d'or noir.
Si les menaces de Donald Trump sont vues par le marché comme un moyen de pression, elles font peser le risque d'une contraction de l'offre, ce qui soutient les prix du brut.
Le pétrole profite aussi de l'accélération de l'inflation aux Etats-Unis, car les investisseurs, notamment institutionnels, se tournent généralement vers l'or noir "afin de se couvrir contre l'inflation", a relevé John Evans, analyste chez PVM.
L'indice des prix à la consommation (CPI), publié mardi aux Etats-Unis, a atteint en juin 2,7% sur un an, encore loin de l'objectif de 2% de hausse des prix prévu dans le mandat de la banque centrale américaine.
Cependant, ces facteurs haussiers sont largement contrebalancés par des prévisions de demande en berne à partir de septembre en raison des incertitudes économiques liées aux droits de douane.
Rystad Energy "prévoit que la demande mondiale diminuera de 230.000 barils par jour en glissement trimestriel" au quatrième trimestre de l'année, avec la fin de l'été dans l'hémisphère nord, qui est une période de forte demande, a précisé M. Shah.
Dans le même temps, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a fortement augmenté ses quotas de production, faisant craindre une trop forte abondance de barils, ce qui plombe les cours du pétrole.