Les forces de Haftar annoncent s'être emparées d'un important champ pétrolier dans le sud de la Libye

  • AFP
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L'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Khalifa Haftar a annoncé mercredi soir s'être emparée sans combats de l'un des plus grands champs pétroliers en Libye, où la production est à l'arrêt depuis près de deux mois.

Le porte-parole de l'ANL, Ahmad al-Mesmari, a indiqué que l'ANL a pénétré mercredi dans le champ d'al-Charara (sud-ouest), géré par la compagnie Akakus, une joint-venture entre la Compagnie nationale de pétrole (NOC), l'espagnol Repsol, le français Total, l'autrichien OMV et le norvégien Statoil.

L'ANL est entré dans le champ pétrolier après avoir négocié avec des groupes qui y sont présents, a déclaré M. Mesmari, sans donner d'autres détails. La NOC n'a pas commenté cette annonce dans l'immédiat.

Le champ d'al-Charara, situé dans la région d'Oubari, environ 900 km au sud de Tripoli, produit 315 000 barils par jour, soit près d'un tiers de la production globale libyenne.

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA, basé à Tripoli) et reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle installé dans l'est et soutenu par le puissant maréchal controversé Khalifa Haftar. Une myriade de milices armées, qui changent d'allégeance selon leurs intérêts, et des jihadistes, font régner un climat d'insécurité chronique dans ce pays riche en pétrole.

Le champ d'al-Charara était ainsi contrôlé par des groupes armés de la région qui bloquaient la production sur le site pour protester, selon eux, contre la marginalisation de leur région par le GNA. À la tête du GNA, Fayez al-Sarraj s'était rendu récemment sur ce site, promettant le déblocage d'importants fonds pour le développement de la région.

Pour autant, la NOC avait indiqué que toute reprise de la production pétrolière devrait attendre que le champ al-Charara serait sécurisé. Elle avait aussi demandé à ce que les groupes le contrôlant soient remplacés par une brigade des "Gardes des installations pétrolières", qui dépendent du GNA.

L'annonce de l'ANL mercredi intervient au lendemain de celle d'Oussama Jouili, un responsable militaire du GNA, qui avait affirmé avoir envoyé une force pour sécuriser le champ pétrolier. L'ANL a lancé mi-janvier une offensive dans le sud où les réseaux jihadistes et de contrebande pullulent, assurant vouloir la "purger (...) des groupes terroristes et criminels". Elle contrôle déjà les plus importants terminaux pétroliers, dans l'est du pays, dont la gestion a été confiée à la NOC, qui tente tant bien que mal de garder sa neutralité entre les camps rivaux.

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