Londres renonce à un méga-projet d'énergie verte acheminée depuis le Maroc

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le gouvernement britannique, souhaitant privilégier les projets nationaux, a annoncé jeudi qu'il renonçait à un méga-projet destiné à acheminer au Royaume-Uni de l'énergie solaire et éolienne produite au Maroc, via 4 000 km de câbles sous-marin, afin d'alimenter 7 millions de foyers en électricité.

« Extrêmement surpris et profondément déçus »

"Le gouvernement a conclu qu'il n'est pas dans l'intérêt national du Royaume-Uni de poursuivre" ce projet, qui "ne s'aligne pas clairement" avec sa volonté de développer une "électricité locale", explique-t-il dans une déclaration ministérielle. Il existe aussi, selon lui, des risques élevés en matière de livraison, d'exploitation et de sécurité.

L'entreprise britannique Xlinks, chargée du projet, avait sollicité le soutien du gouvernement avec un contrat sur 25 ans garantissant un prix fixe de l'électricité, fournie grâce à des installations solaires et éoliennes dans la province de Tan-Tan (sud-ouest du Maroc).

"Nous sommes extrêmement surpris et profondément déçus", a réagi dans un communiqué le président de l'entreprise, Dave Lewis. Le projet avait été désigné en 2023 "comme projet d'importance nationale" par le Royaume-Uni, a-t-il rappelé. "Nous travaillons désormais à débloquer (son) potentiel" et "à en maximiser la valeur pour toutes les parties, par une autre voie", a-t-il ajouté.

Objectif neutralité carbone en 2050

Environ 7 millions de foyers, soit 8% des besoins du Royaume-Uni, aurait dû être alimentés par cette énergie, qui devait permettre de faire baisser les prix de gros de l'électricité de 9% et de réduire les émissions de CO2 du secteur britannique d'environ 10%, selon Xlinks.

Grâce à l'éolien, aussi bien terrestre qu'en mer, le Royaume-Uni est l'un des pays les plus en avance sur les énergies renouvelables en Europe mais reste derrière les pays scandinaves qui tirent une très large partie de leur électricité du vent et des barrages hydroélectriques.

Le pays vise une réduction d'au moins 81% de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2035 par rapport à 1990 et cible la neutralité carbone en 2050. Le gouvernement a récemment promis plus de 30 milliards de livres pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, jugée indispensable pour sa sécurité énergétique et ses ambitions climatiques.

Commentaires

Serge Rochain
Le RU est loin d'avoir exploiter les ressources éliennes que sa situation géographique lui permet. Par ailleurs le solaire est lui même sous exploité sa latitude ne l'axclu pas de cette solution. L'idée de l'importation marocaine n'était pas tres réaliste avec 4000 Km de câble sous-marin ????
Olivier DE BOI…
je crois qu'il existe des lobbyes industriels des cables sous marins et des stations de conversion (CC/AC et AC/CC) qui poussent l'europe à créer des liens "d'interconnexions" en CC à des prix très élevés et des risques technologiques avérés, pour des bénéfices douteux, en terme de rendement global et de Bénéfice/Invt. Je suis d'accord avec vous Serge, sur le fait que le soleil arrive aussi au RU !
Silicate
le RU a le premier parc éolien d'Europe( souce CdE), notamment éolien en mer
Goldorak
1er parc en mer peut etre, pas 1er parc éolien. l'Allemagne est largement devant sur la partie terretre. pour 2023, la production Uk est de 82TWh contre 140TWh en Allemagne
Serge Rochain
Exact mais l'important est l'orientation, et non pas le concours à qui a la plus grosse. Ces deux pays comme bien d'autres vont dans le bon sens mais surtout l'Allemagne qui a eu le courage de s'affranchif du nucléaire en le payant au prix fort pour avoir choisi les arréts anticipés tant des centrales nucléaires que des centrales à charbon et donc condamnés à payé deux fois chaque KWh d'électricité, une fois aux entreprises qui le produise aujourd'hui avec ces moyens du renouvelable et une fois sous forme d'indemnité de résiliation de contrats aux propriétaires de ces centrales mises à l'arret, le second sous forme d'une taxation exorbitante sur chaque KWh consommé, qui ajoutés aux autres taxes en font un prix supérieur au prix de l'électricité elle même. Je salue le courage de cette décision qui me font bien comprendre que malgré tous les bruits qui circulent sur un retour au nucléaire des allemands c'est totalement impossible apres avoir accepté un tel sacrifice. Les espagnols et les italiens ont également renoncé au nucléaire mais ils n'ont pas eu ce courage et ont préférés laisser les contrats arriver jusqu'à leur terme, se contentant de s'engager à ne plus construire de nouveaux réacteurs nucléaires. Quant aux anglais, fines mouches, ils préférent ne prêter que leur sol et laisser le financement de la construction des nouveaux reacteurs à la charge du constructeur contre un prix déjà arrété aujourd'hui du MWh sur des EPR que l'on ne peut espérer couter effectivement ce qu'ils sont estimés aujourd'hui, lorsque les réacteurs produiront.... dans un certain délai. C'est à ce prix que l'on fait courir le bruit que les reste du monde (le anglais) se ruent sur nos EPR..... c'est bon pour notre image, vis à vis des seuls français qui y croient, et qui a permis à Macron de mobiliser de nombreuses voix abusées lors de sa réélection réussie de 2012 en grande partie grace à ces voix. Vous voyez une autre raison à cette décision de relancer le nucléaire ? S'il avait cru à l'avenir du nucléaire, sachant les délais de mise en oeuvre, c'est la premiere chose qu'il aurait faite en arrivant au pouvoir en 2017, non ?
Serge Rochain
Il existe des lobbys dans tous les domaines, chacun essayant de tirer la couverture à lui. Mais les interconnexions font partie du principe de secours mutuel au niveau de l'Europe et cela permet de faire marcher le commerce de l'electricité. En revanche le secours évoqué en premier à ces limites car il ne fonctionne qu'en cas de normalité. Lors du crash reseau espagnol du 28 avril, l'interconnexion entre la France et l'Espagne n'a servi à rien car le reflexe français a été de deconnecter aussitôt la liaison avec l'Espagne pour protéger notre propre réseau. C'est aussi ce qu'on fait tous les producteurs Espagnols sans concertations de leur coté en réaction à une élevation annormale de la puissance sur leur réseau. Donc échange internationnaux OUI mais quand tout va bien. Pour l'instant nous en profitons beaucoup car nos voisins qui ont choisi les renouvelables et dont les productions ne sont pas encore très homogènes ont de nombreuses périodes de sous-productions qui font notre affaire mais dans l'avenir cela se rarefiera et notre exportation sera de moins en moins juteuse, profitons en.
Brigitte Bertin
Bonne décision! Halte ae nouveau colonialisme énergétique "vert".

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