Macron réunit un conseil pour tenir "le cap" de la relance du nucléaire

  • AFP
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Emmanuel Macron réunit vendredi sa "cabine de pilotage" de la politique nucléaire pour tenir "le cap" et la cadence de la relance accélérée de la filière, un an après ce tournant voulu par le chef de l'Etat face aux crises énergétique et climatique.

Ce conseil de politique nucléaire se tient dans la matinée à l'Elysée avec la Première ministre Elisabeth Borne, plusieurs ministres et les représentants de l'Autorité de sûreté nucléaire et du Commissariat à l'énergie atomique.

Le 10 février 2022 à Belfort, le président, alors en campagne pour sa réélection, avait défini une politique énergétique qui consacrait son changement de pied sur le nucléaire civil, avec ce vaste plan de relance, ainsi que le développement des renouvelables, et une plus grande sobriété.

Depuis, l'adoption d'un projet de loi pour développer les énergies renouvelables est en bonne voie au Parlement, et le Sénat a voté en première lecture un texte pour accélérer et simplifier la construction de nouveaux réacteurs.

Le conseil de vendredi est donc un point d'étape pour respecter, justement, le calendrier de la construction promise de six nouveaux réacteurs et de petits réacteurs de type SMR.

Des "arbitrages" et des "orientations" sont attendus à l'issue de la réunion, qui doit aussi lancer des "travaux" et "études" pour que le gouvernement puisse se prononcer sur la prolongation de la durée de vie des réacteurs existants de 40 à 60 ans, comme le demande l'exploitant EDF.

- "Un chef à bord" -

Un conseiller présidentiel a évoqué un "enjeu de mobilisation" de tous les acteurs de la filière pour s'assurer que les délais seront tenus.

Et c'est un enjeu de taille.

L'année 2023 est cruciale pour l'avenir énergétique de la France qui doit inscrire dans la loi la part dévolue à chaque énergie, et notamment au nucléaire, pour sortir des combustibles fossiles et parvenir à la neutralité carbone en 2050.

Certains dans l'opposition se sont d'ailleurs offusqués de ce conseil présidentiel avant la fin du débat public en cours sur le système énergétique de demain et avant que le Parlement ne débatte de la future loi de programmation sur l'énergie et le climat, attendue pour l'été.

"Le président de la République piétine le débat parlementaire", ont protesté les députés socialistes dans un communiqué, affirmant que "c'est au Parlement de déterminer souverainement le futur mix énergétique de la France".

"On ne peut pas dire que d'un côté, il y a l'urgence climatique et de l'autre côté, repousser encore et toujours les décisions", notamment avec la crise énergétique amplifiée par la guerre en Ukraine, a répondu l'entourage d'Emmanuel Macron, assurant toutefois respecter "l'ordre" des décisions.

"Maintenant que le cap est clair, on a besoin d'une cabine de pilotage et d'un chef à bord", a plaidé l'Elysée.

La présidence a insisté sur le caractère historique de cet "immense chantier" pour les nouveaux réacteurs "qui pèse plus de 60 milliards d'euros", même si la question-clé du financement, qui doit encore être tranchée, ne sera pas à l'ordre du jour vendredi.

"C'est important qu'on ait un chef de chantier et qu'on puisse être en capacité de tenir l'intégralité des délais et des coûts", a dit un conseiller, précisant que cette mission serait "confiée à la Première ministre".

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