- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe français Mersen, fabricant d'équipements en graphite et de spécialités électriques, a réalisé un exercice 2017 solide, marqué par la hausse des ventes et du bénéfice net, et vise en 2018 une nouvelle année de croissance, tirée par des marchés porteurs et l'Asie.
Mersen a publié mercredi un bénéfice net de 40 millions d'euros, plus que décuplé, soutenu par la hausse de ses volumes vendus et l'amélioration de la performance opérationnelle.
Le chiffre d'affaires, qui avait déjà été publié auparavant, s'élève à 809,2 millions d'euros, en hausse de 6,6% par rapport à 2016 , et en croissance organique de 8%.
La publication a déçu à la Bourse de Paris: l'action Mersen a terminé en baisse de 3,10% à 37,50 euros dans un marché en hausse de 0,34%.
Le directeur général de Mersen, Luc Themelin, cité dans un communiqué, a salué une année "marquée par la croissance", soulignant notamment la progression "très significative" de la marge opérationnelle courante qui atteint 9,2%, en hausse de 1,7 point.
Mersen se donne pour objectif cette année d'améliorer à nouveau cet indicateur de la performance du groupe, attendu entre 9,6% et 10,1% du chiffre d'affaires. Les ventes devraient également continuer à croître, entre 3% et 6% en organique.
La croissance de l'activité a été "soutenue dans toutes (les) grandes zones géographiques" du groupe et particulièrement en Asie et en Amérique du Nord où elle s'est améliorée trimestre après trimestre, a commenté le directeur financier, Thomas Baumgartner, lors d'une conférence téléphonique, en parlant d'une "dynamique très positive".
Cette tendance devrait se poursuivre en 2018, estime la direction de Mersen, qui table sur "une nouvelle année de croissance" dans un environnement économique favorable.
Plusieurs éléments confortent cette confiance, dont la présence de Mersen sur des marchés porteurs, comme les énergies renouvelables et notamment le solaire, l'aéronautique et les transports urbains, ainsi que l'électronique, a indiqué Thomas Baumgartner.
Autre facteur favorable, la diversification géographique avec une zone Asie en forte croissance, en premier lieu la Chine, mais aussi le Japon, l'Inde et la Corée. L'Asie représente aujourd'hui 28% du chiffre d'affaires contre 20% il y a 5 ans, dont 11,5% pour la Chine, deuxième pays du groupe après les Etats-Unis (30%).
L'enjeu du véhicule électrique
Mersen prévoit aussi de passer des augmentations de prix en 2018, dans un contexte de demande soutenue et pour compenser les hausses de matières premières, en particulier dans sa division Matériaux avancés, qui pèse plus de la moitié des ventes. Le groupe en attend même "un effet net plutôt positif".
Pour Mersen, 2018 sera d'autre part "une année clé pour le véhicule électrique", un secteur "où nous allons structurer davantage nos équipes", a dit le directeur financier.
Le groupe a développé un fusible hybride pour protéger les batteries de forte puissance. Un nouveau produit qu'il voudrait "qualifier d'ici 12 mois auprès de plusieurs constructeurs", c'est à dire fin 2018 ou début 2019. Les premières livraisons "un peu significatives" sont espérées en 2020, a précisé M. Baumgartner.
Dans ce contexte, les investissements seront en hausse, entre 45 et 50 millions d'euros, en lignes de production et en recherche et développement.
Mersen prévoit d'achever en 2018 son plan de compétitivité, comportant une nouvelle organisation interne et une révision de l'implantation industrielle. Parallèlement, le groupe a lancé il y a deux ans un programme d'amélioration opérationnelle mettant en avant la qualité, l'efficacité et des livraisons plus rapides aux clients. Ces initiatives doivent contribuer à l'amélioration du résultat opérationnel.
En 2017, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ressort à 114 millions d'euros, en hausse de près de 20% par rapport aux chiffres 2016 retraités. La marge d'Ebitda s'élève à 14,1% du chiffre d'affaires. Enfin, Mersen restera attentif à des petites acquisitions ciblées dans des domaines très techniques.
