- Connaissance des Énergies avec AFP
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La direction et les quatre syndicats représentatifs d'EDF n'ont pas trouvé d'accord lors des négociations salariales annuelles et la CGE CGC, seule à avoir validé une proposition d'augmentations individuelles de 1,7%, craint désormais que des conditions "inférieures" s'appliquent, a appris l'AFP mardi.
Une décision de la direction « dans les jours qui viennent »
La CFE CGC, la CGT, la CFDT et FO étaient appelées à se positionner en début de semaine sur "deux accords proposés par la direction" concernant des augmentations individuelles en 2026, l'un pour les salariés relevant du statut des industries électriques et gazières et l'autre pour les non statutaires, indique la CFE Energies dans un communiqué transmis à l'AFP.
Elle a pour sa part signé "l'accord relatif aux salariés statutaires", prévoyant 1,7% d'augmentation individuelle, mais indique que les autres organisations n'ont rien signé.
"Dans ce contexte, ces deux accords sont réputés non valides" et la direction va prendre des "décisions unilatérales de l'employeur (DUE)" pouvant se traduire par des augmentations "inférieures à celles proposées dans les accords soumis à signature", poursuit la CFE CGC, qui s'attend à être fixée "dans les jours qui viennent".
Contactée mardi, la direction d'EDF n'a pas souhaité commenter.
Plan d'économies et éventuelles cessions d'actifs
"À 77%, les adhérents CFDT ont voté contre la signature du projet d'accord", indiquait la veille la CFDT dans un communiqué transmis à l'AFP. L'organisation dit vouloir "compter sur l'esprit de responsabilité de la direction, qui après avoir refusé la proposition à 1,80%, ne peut prétexter l'absence de signature pour prendre le risque social de punir les salariés un peu plus encore".
De son côté, FO Energie indiquait dès la mi-décembre ne pas vouloir signer le projet d'accord, critiquant une "politique salariale d'austérité" qui est "une insulte pour les salariés d'EDF".
L'énergéticien public est engagé dans une chasse aux économies qui, conjuguée à un management jugé autoritaire du nouveau PDG Bernard Fontana, a tendu le climat social.
Alors que les rumeurs bruissaient depuis quelque temps, la direction a déclaré mi-décembre envisager "d'éventuelles cessions" d'actifs, en parallèle de son plan d'économies de 5 milliards d'euros sur cinq ans. Le groupe espère ainsi réduire une dette abyssale de 54,3 milliards d'euros à fin 2024.
La Cour des comptes s'est inquiétée dans un rapport publié en septembre des perspectives financières d'EDF, "confronté à d'importantes incertitudes sur sa capacité de financement à long terme".