Nigéria : l'électricité est revenue à Maiduguri, deux mois après une attaque djihadiste

  • AFP
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Le courant électrique est revenu mercredi à Maiduguri, principale ville du nord-est du Nigeria, après deux mois d'interruption causée par le sabotage d'une ligne à haute tension par des jihadistes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La capitale de l'État du Borno et ses trois millionos d'habitants, berceau de l'insurrection jihadiste de Boko Haram depuis 2009, était plongée dans le noir depuis le 26 janvier.

Le courant est revenu en fin d'après-midi mercredi, ont constaté des journalistes de l'AFP. Peu après, dans une rue animée aux alentours du camp de Bakassi, où survivent plus de 30 000 personnes déplacées par ce violent conflit, les habitants exprimaient leur soulagement.

"C'est une bonne chose", assurait Sihiyina Chinde, une femme de 24 ans, assise sur un banc en bois, en préparant du riz et des haricots dans une marmite éclairée grâce aux lampadaires publics. "Je suis étudiante en mathématiques et en statistiques, et maintenant je peux étudier sans avoir à utiliser une lampe torche".

De l'autre côté de la rue, devant une échoppe qui vend des bouteilles d'eau glacé, les enfants se pressaient. "C'était vraiment difficile. Durant la saison chaude, nous avons vraiment besoin d'eau fraiche", expliquait Ibrahim Mustafa Goni, le gérant de la boutique.

La semaine dernière à Maiduguri, la température avoisinait les 42 degrés. Ces deux derniers mois, M. Goni a utilisé un générateur entre 6h00 et 22h00 pour garder ses boissons au frais. Mais cela lui a couté chaque jour 6 000 naira (13 euros).

"J'ai du augmenter le prix de mes produits et mes clients n'étaient pas contents", explique-t-il. Alors, "je suis heureux mais j'appelle le gouvernement à assurer notre sécurité pour que cela ne se reproduise pas", ajoute le commerçant.

La région subit des attaques quasi-quotidiennes perpétrées par les jihadistes de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap). Ils ciblent fréquemment les infrastructures électriques et de télécommunications.

Ces groupes multiplient également les attaques meurtrières contre l'armée et contrôlent une partie des routes du nord-est, périlleuses pour les civils, y compris les employés de maintenance de la compagnie électrique.

L'insurrection jihadiste qui a commencé en 2009 a fait au moins 36 000 morts et forcé plus de 2 millions de personnes à fuir leur domicile.

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