Nucléaire : accroître la capacité des piscines de La Hague est une solution « transitoire », insiste l'IRSN

  • AFP
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Le projet d'augmentation des capacités de stockage des piscines recevant des combustibles nucléaires usés sur le site Orano de La Hague (Manche), est "convenable" du point de vue de la sûreté, mais cette solution ne peut être que "transitoire" pour EDF, a prévenu l'IRSN lundi.

"Les options de sûreté retenues pour la densification de l'entreposage des assemblages combustibles en piscines C, D et E sont globalement convenables", juge l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dans un avis. Ces piscines reçoivent des combustibles usés, très chauds et radioactifs, où ils sont entreposés avant leur éventuel traitement.

Mais les piscines de La Hague risquent d'arriver à saturation autour de 2030. EDF doit pour sa part construire une nouvelle piscine d'entreposage centralisée pour recevoir des combustibles, mais ce projet a pris du retard et elle ne sera pas mise en service avant 2034.

"Nous sommes aujourd'hui sur un calendrier de 2034 et il faudra trouver des parades pour aller de 2030 à 2034. Nous n'avons pas été prudents", a regretté en avril le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk. L'augmentation des capacités des piscines existantes à La Hague est donc une "parade" envisagée pour continuer à pouvoir entreposer des combustibles usagés jusqu'à la nouvelle piscine d'EDF.

L'IRSN donne son avis sur ce projet pour le compte de l'ASN, qui devra ensuite donner ou non son feu vert. L'institut formule une série de recommandations techniques pour Orano, mais n'a "pas de remarque" à ce stade sur les gros sujets identifiés, liés au rapprochement des combustibles ou encore à l'augmentation de la température des piscines. L'IRSN insiste toutefois sur le fait que "cette parade ne saurait être envisagée que comme une solution transitoire dans l'attente de la mise en service" de la nouvelle piscine. Cette dernière "constitue pour EDF la solution de référence pour l'entreposage".

EDF a de son côté confirmé à l'AFP que la "densification des piscines de La Hague" est "une disposition de court/moyen terme d'ajustement de la capacité d'entreposage du combustible usé au besoin, notamment autour de 2030". "Elle ne se substitue pas au projet de piscine d'entreposage, qui permet d'assurer un entreposage de long terme des combustibles usés", a souligné une porte-parole.

Elle a confirmé qu'EDF vise toujours la date de 2034 et "privilégie" une implantation à La Hague, sur un terrain qui serait racheté à Orano.

Commentaires

Thomas

Les termes employés par IRSN et ASN sont bien policés... "globalement convenable" "nous n'avons pas été prudents".
Je croyais que le sujet des déchets était traités et qu'on pouvait circuler sans se poser de questions... il faut croire que non. Et si ce n'est pas prêt à temps, que fait-on? On arrête des centrales? ou on évacue ces déchets ailleurs?

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