Nucléaire : le CEA envisage d'implanter un SMR dans son centre de Cadarache

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

La start-up nucléaire Calogena a annoncé mardi la signature d'une lettre d'intention avec le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour étudier la faisabilité d'une implantation de sa chaudière alimentée au combustible d'uranium dans le centre du CEA à Cadarache (Bouches-du-Rhône).

Un SMR de 30 MW thermiques

"Calogena et le CEA ont signé une lettre d'intention relative à l'étude de l'implantation d'un module Calogena sur le centre du CEA de Cadarache et de son raccordement au réseau de chaleur du centre", ont indiqué la start-up et le CEA dans un communiqué conjoint.

Calogena, filiale du groupe industriel Gorgé, développe un petit réacteur modulaire (PRM, ou SMR, small modular reactor, en anglais) d'une puissance de 30 MW thermiques nommé CAL30.

Ce PRM n'a pas pour fin de produire de l'électricité, mais est spécifiquement conçu pour alimenter les réseaux de chaleur urbains en énergie décarbonée et réduire leur dépendance aux énergies fossiles.

La start-up nucléaire avait annoncé le 5 novembre dernier le dépôt de sa demande d'homologation pour son projet de chaudière alimentée au combustible d'uranium, auprès de l'autorité de sûreté nucléaire (ASNR), procédure toujours en cours, a indiqué mardi Calogena, contactée par l'AFP. "Les options de sûreté sont en cours d'instruction à ce stade", a dit la start-up, qui est également "en phase de pré-instruction avec l'équivalent de l'ASNR en Finlande, le STUK".

Absence de risque d'une fusion du cœur

Ce réacteur qui a vocation à être implanté près des centres urbains sera doté d'une "multitude de barrières de sûreté" excluant "la possibilité de fusion du cœur", avait assuré la direction de Calogena lors du dépôt de la demande d'homologation.

Son réacteur, moins puissant que les réacteurs traditionnels, est présenté comme "150 fois plus petit qu'un réacteur (de nouvelle génération) EPR".

Avant Calogena, seul le projet Nuward porté par l'électricien national EDF avait déposé un dossier d'option de sûreté, en juillet 2023, suivi du projet de la start-up Jimmy, passée directement à la phase de dépôt d'une DAC (demande d'autorisation de création) en avril 2024. Mais celle-ci a été contrainte de revoir la conception de son projet, selon des informations de La Tribune en juillet.

Auparavant, EDF avait annoncé à l'été 2024 revoir les plans de Nuward pour travailler à un autre "design".

Commentaires

ROYANT JEAN-JACQUES
OU EN EST ON EN FRANCE DE LA REALISATION DES PETITES UNITES. LA MOITIE DU MONDE EN AURAIT BESOIN MAIS ON NE VOIT PAS DE REALISATION. IL Y AURAIT UN MARCHE EXTRAORDINAIRE POUR NOTRE INDUSTRIE
Rochain Serge
Quand nous avons équipé nos redoutables autant que terribles sous-marins de SMR, ils ont été jugé bien trop chers pour le monde civile qui n'est pas, comme le militaire, pour qui rien n'est trop cher.... mais il s'est produit un miracle depuis ?
Florian
L'amalgame entre SMR civils et chaufferies pour la propulsion navale est un mensonge éhonté ou traduit une méconnaissnace terrible du milieu. Vu votre activité sur les sujets, je plaide pour la première option. Mais je me permes d'éclairer ceux qui n'auraient pas ces connaissances. Les chaudières du monde civil n'ont rien à voir avec celles du monde militaire et il n'a jamais été question de reproduire une chaufferie militaire à terre pour autre chose que des essais. Les besoins militaires sont très spécifiques : - La compacité est l'enjeut principal en militaire alors que, à terre, même pour un SMR on peut pousser un peu les murs si c'est plus commode et moins cher que de se contraindre trop à ce niveau-là. Par contre, on ne peut pas pousser la coque d'un sous-marin... - En propulsion navale, on doit avoir la capacité à mettre pleine puissance à tout moment quel que soit le passif d'utilisation. Cette contrainte n'est pas partagée par le nucléaire civil qui peut lisser sa production, les accoups étant encaissés par l'hydraulique ou les énergies fossiles. Je ne rentre pas dans le détail des poisons neutroniques qui permettent de piloter un réacteur (bosse Xénon, Bore ou pas) mais c'est là que réside le fossé entre les 2 mondes. Ces 2 différences (qui ne sont pas les seules) expliquent les contraintes plus grandes et donc le coût plus important du monde militaire. En résumé, les SMR civils font appel à des technologies différentes et spécifiques qui rédpondent à un besoin différent et spécifique.
Rochain Serge
Inutile de faire des circonvolutions pour tenter de crédibiliser les SMR civil, la seule exigence qui disparait du Civil c’est que l’on n’est pas contraint par la taille mais alors pourquoi prétendre faire des SMR puisque sans problème de taille on a déjà les réacteurs conventionnels et c’est précisément ce que les SMR se proposent de réduire ! La spécificité inhérente aux SMR équipant nos sous-marins comme les deux qui équipent le porte-avions Charles de Gaulle est l’objet de leurs utilisations, dont la principale est d’assurer la motorisation silencieuse des bâtiments qu’ils équipent. Quant à la pleine puissance à tout moment, le nucléaire civil aimerait bien pouvoir en profiter aussi, cela lui éviterait de recourir à d’autres sources d’énergie quand il s’agit d’augmenter brusquement de plusieurs GW en quelques secondes ce que ne permet aujourd’hui de faire que les ressources renouvelables dont on se plait à dire qu’elle ne sont pas pilotable, mais que RTE dément en permanence comme il est possible de le voir sur son site eco2mix à la page des productions par filières, par exemple à la date du dimanche 24 août dernier, lorsqu’à 16 heures, la demande d’exportation au profit de nos voisins est passée de 5647 MW à 9162 MW en quelques minutes, soit l’équivalent de la puissance de près de 4 de nos réacteurs conventionnels du modèle le plus répandu, exploit hors de portée du nucléaire et même des solutions à flamme comme de l’hydraulique ! Etre un champion de l’exportation d’électricité impose d’être capable de réagir à la demande des clients que sont nos voisins et qui varie brusquement dans de fortes proportions comme on peut le constater. Heureusement que la souplesse de connexion/deconnexion de parcs éoliens ou solaires entiers permet de résoudre ce genre d'accoup. Quant à ce que vous appelez les poisons neutroniques, plus couramment appelés neutrophages dont vous dressez une liste restreinte (bien que le rôle de ces derniers soient plutôt de se protéger du poison neutronique) ce n’est pas une prérogative des réacteurs SMR puisque c’est le même moyen qui permet de réguler la réaction en chaîne dans les deux types de dispositifs, SMR ou conventionnels. Mais la plus grande différence est pourtant bien là, entre un réacteur conventionnel est un SMR, car dans ces derniers il est bien plus difficile de se protéger des neutrons surnuméraires qui peuvent s’échapper de l’enceinte de la cloche dans un milieu aussi exigu que peut l'être un sous-marin. Pour tenter d’être crédible vous pourriez m’opposer cette difficulté supplémentaire qui aurait élevé le prix des SMR de sous-marins et qui tombe avec les SMR quand on a l’espace pour régler le problème…. Mais cela ne semble pas vous être venu à l’idée ! Je vous laisse à vos fantasmes de SMR qui permettront surtout à un coût plus élevé de multiplier les risques de façon proportionnée à leur éventuel succès.
Rochain Serge
Justement, on est d'accord ! alors fermez là ! Car c'est bien l'argument qui avait été donné dans les années 60 quand les sous-marins avait étés équipés de SMR

Ajouter un commentaire