Nucléaire : le redémarrage de l'EPR de Flamanville repoussé au 17 octobre

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Chantier de l'EPR de Flamanville

Chantier de l'EPR de Flamanville, devant les réacteurs de 2e génération en service. (©EDF-Alexis Morin) 

Le redémarrage du réacteur EPR de Flamanville, à l'arrêt depuis la fin du mois de juin, a été repoussé du 1er au 17 octobre, a indiqué l'énergéticien public Electricité de France (EDF) sur son site internet consulté dimanche.

« Avant la fin de l'automne »

Dans sa "liste des indisponibilités", EDF annonce que le réacteur ne produira aucune énergie jusqu'au 17 octobre, alors que le délai courait auparavant jusqu'au 1er du mois. En août, le groupe avait indiqué prévoir que le réacteur EPR de Flamanville atteindrait sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors qu'il espérait auparavant pouvoir franchir cette étape avant la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", indiquait le groupe électricien dans un message d'information sur son site internet.

Alors que le réacteur était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

22,6 milliards d'euros, « coût de financement compris »

L'exploitant nucléaire avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec 12 ans de retard par rapport à la date prévue. 

Après un chantier émaillé de déboires et d'aléas techniques, les coûts de Flamanville 3, premier réacteur nucléaire à démarrer depuis 25 ans, ont explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros. Selon un rapport de la Cour des comptes de janvier, EDF estime son coût total à 19,3 milliards d'euros aux conditions de 2015, et même 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023, "coût de financement compris".

Commentaires

Héra Rude
Voilà un gadget pour polytechnicien qui ressemble beaucoup à Superphénix : budget allègrement dépassé, retards s'accumulant, impossibilité à produire du courant et j'en passe tellement le parallèle est évident. Et si on fermait immédiatement ce truc qui n'a déjà que trop coûté afin de consacrer tous ces milliards aux sources d'énergie (ou aux formes de stockage) qui nous rendront vraiment indépendants des importations ? Si le nucléaire est vraiment relancé, quel sera le prix de l'uranium ? Ce sont vraiment des gadgets construits avec l'état d'esprit qui a amené à l'actuelle situation de crise, et dont on n'en sortira qu'avec d'autres idées (merci au plus illustre des physiciens). Combien aurions-nous économisé en fermant Superphénix plus tôt ? Ne pas lancer l'EPR aurait épargné 22 milliards mais, soyez rassurés, polytechniciens et staliniens seront d'accord pour augmenter les impôts afin de financer gadgets des X et sinécures des stals. Trime et bosse pauvre gueux, Rien pour nous et tout pour eux...
Gilles
Hélas Héra Rude, vous avez tellement raison. Cet échec programmé des EPR s'est toujours vu comme le nez au milieu de la figure, sauf par les aveugles évidemment.
brocard
la centrale Phenix à neutrons rapides a fonctionne pres de 40 ans produisant 26 milliards de kWh, combien aurait produit Superphenix arrété pour des raisons politiques et non industrielles! on serait les champions des centrales à plomb fondus -devant les Russes- et on serait en mesure d'en exporter. concernant les EPR ils fonctionnent très bien en Chine où les contraintes administratives et les protocoles redondants n'existent peut etre pas!
Rochain Serge
Mon pauvre Monsieur Brocard, vous n'y êtes pas du tout. les intermittants ce ne sont pas l'éolien et le solaire largemant battu par superphénix qui est loin d'avoir produit durant 40 ans comme vous le prétendez mais seulement 12 et par intermitence : https://www.lesechos.fr/1996/10/superphenix-un-echec-industriel-a-60-milliards-842368 Cout 66 milliards francs (1996) et production de 3,5 milliards de KWh durant 4 ans de fonctionnements par petit bouts, étalés sur 12 ans (84/96) soit 18,86 F le KWh de 1996, ou 2,87 € le KWh, soit encore 4€ actualisé 2022 le KWh. Le KWh le plus cher du monde avec un record toujours pas battu en 2025. Oubliez ce que racontent les nucléophiles qui croyaient chaque matin qu'un miracle allait se produire. Vous êtes très loin de la véritable histoire des réacteurs à neutrons rapides, un beau reve qui a motiné les américains, les anglais les itamiens et les français et abandonné par tous devant les difficultés insurmontables du principe lui-même, qui doit se tenir dans un étroit corridor de contraintes avec un équibre impossible à tenir dans la durée sans heurter plus ou moins rapidement les cloisons du corridor. Enrico Fermi, l'inventeur du procédé, avait fini par ne plus y croire lui-même tant la marge de manoeuvre est étroite et sujette à des variations que l'on ne maitrise toujours pas aujourd'hui Rien que pour la France il n'y a pas eu que SP mais 8 reacteurs à neutrons rapides. 1957 Rapsodie 1961 Rachel 1965 Harmonie 1966 Masurca 1968 Phénix 1968 Prospero 1970 Caliban 1986 Superphénix 2010 Astrid Projet de 2010 avec demande de budget de 5 G€ arrêtée avant le début de la nouvelle catastrophe Rapsodie (20 MW thermique) est le premier réacteur nucléaire expérimental français de la filière à neutrons rapides et à caloporteur sodium, conçu à la fin 1957 par le département des études de pile du CEA à Cadarache produit sa première réaction nucléaire en 1967. Il a fonctionné de 1967 à 1978 sans toutefois produire les résultats espérés et son arrêt définitif fut acté en avril 1983. Onze ans plus tard, dans la tentative de démantèlement, en 1994, un accident tua une personne et en blessa quatre. Le démantèlement fut aussitôt arrêté, et depuis la zone est interdite d’accès. Croyez vous sincerement que vous savez de quoi il s'agit ?
Rochain Serge
Et le 16 octobre on apprendra que c'est repoussé à quelle date ? En vérité ça ne nous interesse plus, EDF nous ballade depuis 2012, date de la mise en service prévue pour cet engin. Pour ma part je n'ai fait que des prototypes dans ma vie, mais toujours avec un budget et un délai de réalisation !!! Si j'avais seulement dépassé l'un ou l'autre du 1/10 de ce que prévoyaient les budgets et délais de ces opérations j'aurais été rapidement remercié de n'avoir fait que ce que j'ai pu !
Etienne Leroy
Rochain, Tu ressors ton disque rayé : délais, budgets, « fiasco », comme si on construisait un grille-pain géant. L’EPR de Flamanville, c’est une première mondiale sur sol français après 25 ans sans construction, avec un chantier qui a essuyé toutes les normes post-Fukushima, des contrôles accrus et des pièces uniques. Forcément, ça prend plus de temps et ça coûte plus cher. Mais le vrai point, c’est la finalité : une fois en service, ce réacteur va produire plus d’électricité bas-carbone que tout le parc éolien français installé en mer à ce jour, de façon stable et pilotable. Contrairement aux moulins météo-dépendants que tu défends, lui ne s’arrêtera pas parce qu’il fait nuit ou que le vent tombe. Alors oui, on a eu du retard. Mais EDF ne « balade » personne : on procède à des essais, on corrige, on fiabilise. C’est la différence entre une industrie de haute sécurité et les bricolages subventionnés que tu appelles « transition ». Quand l’EPR tournera à pleine puissance, il le fera pour 60 ans. Rappelle-moi combien de temps durent les prototypes éoliens de ta génération ?
Marfaing Francois
Quand je lis ce commentaire, les bras m’en tombent. J’ai l’impression d’être au siècle dernier. Quid dans vos propositions de la guerre en Ukraine et de la capture des unités de production électrique documentée à souhait sur cette plateforme (Zaporojié par exemple) ? Quid d’America first qui nous oblige à acheter son énergie sous peine de sanction ? Quid de la main mise russe sur l’approvisionnement en Uranium, le Niger est passé sous pavillon russe. Orano a perdu 3 mines performantes. Le premier producteur d’uranium mondial, le Kazakhstan doit tout livrer via Saint Pétersbourg ? On a souvent ici dénigré les Allemands, à juste titre, pour leur dépendance au gaz russe, pas cher. Devons-nous faire pareil avec le nucléaire? Remarquez que les Allemands, bons camarades européens, ne demandent l’arrêt de la coopération nucléaire avec la Russie. Étonnamment, la part de la Russie dans l’approvisionnement de l’Union européenne, tant en uranium naturel qu’en services de conversion et d’enrichissement, a cessé d’augmenter depuis 2021 et l’invasion de l’Ukraine n’a rien changé. Un arrêt définitif du commerce d’uranium entre Paris et Moscou aurait inévitablement des conséquences sur une filière du retraitement et pourrait conduire, à terme, à ce que l’uranium issu des combustibles usés soit considéré comme un déchet supplémentaire à gérer, et non comme de la matière pouvant être réutilisée. Oui la France a du stock de combustible pour 3 ans mais pas pour 60 ans. Ce qui reste à prouver selon Orano : il faut "se donner de la visibilité sur dix, vingt ou trente ans" pour "garantir la souveraineté de l'ensemble de la filière. Quid des progrès phénoménaux des énergies renouvelables ? Aujourd’hui le photovoltaïque associé à une batterie est compétitif par rapport au nucléaire historique français. En 2024, la flotte nucléaire mondiale a eu un facteur de charge moyen d’environ 83 % • Etats-Unis environ 92,8 % • France 68% cherchez l’erreur ! Le pilotable ? Non le nucléaire n’est pas pilotable puisqu’il faut au moins 48 heures selon EDF pour redémarrer un réacteur. Or comme vous le savez sûrement, RTE “commande” quotidiennement (et même seconde par seconde) pour équilibrer le réseau électrique français, mais pas en tant qu’acheteur final — plutôt en tant qu’arbitre technique entre offre et demande. Donc ce sont des renouvelables ou des centrales à gaz qui prennent le relai. Quand je vous lis : « ça coute cher ! » Vous êtes donc prêt à faire payer aux français des KWh type Flamanville à 140, 160, ou 180 euros pour satisfaire vos caprices technologiques ! Pour élargir votre champ de réflexion je vous conseille l’excellent rapport de la société allemande Roland Berger de ce mois : Die Rolle der Dezentralen Lösungen im gesamtkosteneffizienten Energiesystem. En français : Le rôle des solutions décentralisées dans un système énergétique globalement rentable.
Rochain Serge
Oui Monsieur Marfaing, les reacteurs nucléaires américains et ailleurs dans le monde aussi, à part la France, qui tient à démontrer que le nucléaire est pilotable sur des périodes de plusieurs heures, afin de marquer la différence avec l'éolien et le solaire dont ils veulent faire croire qu'ils ne sont pas pilotables. La vérité c'est que RTE démontre régulierement que ces renouvelables sont bien plus pilotables que le nucléaire, et de jour comme de nuit et sur des variations de puissances de plusieurs GW en quelques secondes, ainsi qu'en attestete le site éco2mix de RTE à la page des productions par filières, par exemple, aux dates suivantes pour ne remonter que dans un proche passé de ce mois : 15 septembre; 16 septembre, 22 septembre ; et 23 septembre en pleine nuit avec compensation par l'éolien. Les nucléophiles refusent de plus en plus l'évidence de cette réalité et ne font que réciter un bréviaire.
Etienne Leroy
Ce qui me sidère, c’est cette capacité étonnante à découvrir soudainement que le monde est dangereux — guerre en Ukraine, dépendance énergétique, diplomatie du chantage — et à en conclure qu’il faudrait se priver de la seule énergie qui justement garantit notre souveraineté à long terme. On agite la peur de l’uranium russe comme épouvantail, alors qu’il représente moins de 15 % de l’approvisionnement européen, que les stocks couvrent plusieurs années et que les sources alternatives existent (Kazakhstan, Canada, Australie). Dans le même souffle, on vante des technologies qui elles sont dépendantes à 95 % des chaînes d’approvisionnement chinoises. Il faudrait choisir : soit on est contre les dépendances, soit on arrête de remplacer Moscou par Pékin en se donnant des airs de stratège. On me récite ensuite l’éternel couplet des “progrès phénoménaux des renouvelables”, avec le fameux solaire+batterie qui serait soudain “compétitif”. Compétitif… tant qu’on oublie que les panneaux ne produisent qu’une poignée d’heures par jour, que les batteries doivent être remplacées tous les huit ans, et surtout que le système ne tient pas en hiver à 18h quand tout le monde allume le chauffage. Le nucléaire produit quand on en a besoin, pas quand le ciel le décide. Et qu’on ne vienne pas me dire que le nucléaire “n’est pas pilotable” parce qu’un réacteur met 48h à redémarrer : c’est confondre ajustement de cadence et extinction complète. Ce n’est pas parce qu’une centrale ne fait pas du breakdance toutes les cinq secondes qu’elle est “rigide” ; en revanche, une éolienne sans vent ne produit pas même un watt, aussi “flexible” qu’on la déclare sur PowerPoint. On m’agite aussi des chiffres hors contexte : “facteur de charge de la France à 68 % en 2024 !”. Oui, parce que l’on force la baisse de production nucléaire pour laisser la priorité aux renouvelables subventionnés, même quand ceux-ci déstabilisent le réseau. Aux États-Unis, pays qui assume le nucléaire, le facteur de charge est à plus de 90 %. Conclusion logique : quand on assume la filière, elle fonctionne. Chez nous, on la sabote et on s’étonne qu’elle boite. Et pour finir, les donneurs de leçons osent parler de “caprice technologique” à 140 €/MWh, tout en passant sous silence que les pays 100 % renouvelables paient leur électricité 300 €/MWh en hiver. Je préfère mille fois un système pilotable, local et stable, plutôt qu’un système importé, instable et dépendant de la météo comme d’une loterie quotidienne. Bref, à force de contorsions idéologiques, on finit par défendre des dépendances plus graves, des coûts plus élevés et une fragilité accrue — tout en prétendant défendre l’inverse. C’est l’art de jouer les pompiers en versant de l’essence sur les braises, le sourire aux lèvres.
Marfaing Francois
Quand et combien de temps avez-vous eu un prix de 300 Euros le MWh? 2022? Quand la France nucléaire était en panne? Polémique stérile et pas convaincante ! Une fois les panneaux solaires acquis pas besoin de combustible! Si l’Allemagne de Merkel n’avait pas volontairement sabordé d’abord le photovoltaïque puis l’éolien nous aurions aujourd’hui une production européenne. Et si c'était la loterie comme vous dites, pourquoi de très nombreux pays s'engagent-t-il dans les énergies renouvelables? 14 pays en Europe sont à plus de 60% de renouvelables en 2025, et je ne vois pas de catastrophes à venir. Vous pouvez continuer à défendre le modèle centralisé à la française. C'est votre droit mais cela c'est une exception en Europe! Ignorer les performances croissantes des EnR est soit une malhonnêteté intellectuelle soit un aveuglement idéologique. Et puis vous ne dîtes rien sur les 60 ans d’une énergie à plus de 140 Euros le MWh au cours actuel ?
Studer
En effet, on peut moduler la puissance d'une éolienne ou d'un panneau solaire en ouvrant le disjoncteur qui le relie au réseau : sa puissance passe instantanément à 0. Est-ce sérieux, et est-ce cela que Rochain appelle de la "modulation" ?? Rochain, répondez à cette question toute simple, en nous épargnant vos aboiements : quand le réseau a besoin de davantage de puissance, comment faire pour contraindre les éoliennes ou panneaux solaires à le satisfaire ? En envoyant un SMS aux dieux Eole ou Hélios ?
ThB
Dans ces 22 000 000 000 d'euros n'est pas compté tout le nécessaire en logistique pour maintenir des despotes aux pouvoirs afin d'acheter l'uranium à vil prix. Appauvrissant ainsi les peuples qui n'ont d'autres choix que de migrer vers des contrées plus faciles. Ne pas oublier aussi les coûts de toutes les polices chargées de surveiller nos frontières ect, etc.
Rochain Serge
Exactement comme on fait en beaucoup moins réactif avec un réacteur nucléaire qu'on ralume quand on va avoir besoin de plus de puissance....dans deux jours. Et quand c'est à des échéances plus proches bien que necessitant quelques heures en remttant 'les gaz' d'un ou plusieurs réacteurs en fonction du surcroit de puissance nécessaire, que l'on gardait en puissance dégrader pour parrer au besoin de fournir plus de puissance. C'est donc exactement la même chose avec les renouvelable que ce soit la nuit ou le jour comme TRE l'a fait par exemple le lundi 15 septembre, d'abord de nuit, puis quelques heures plus tard, en journée. Vous voyez.... je rapplelle cela régulierement et ça fait certainement déjà une bonne cinquantaine de fois mais il y a toujours des pervers pour reposer la même questions et qui sont assez bêtes pour croire que j'aurais peut-être oublié comment on y repond.

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