Nucléaire : Orano veut entreposer plus de combustibles irradiés dans ses piscines de la Hague

  • AFP
  • parue le

Orano, anciennement Areva, veut être autorisé à entreposer plus de combustibles irradiés dans trois de ses piscines de la Hague (Manche), a indiqué jeudi la direction du site qui concentre le plus de matière radioactive en Europe.

"Ce projet de densification permet un gain de 30% des capacités de ces trois bassins. C'est une disposition technique jusqu'à la mise en œuvre de la piscine qu'EDF a prévu de mettre en service en 2034", à La Hague, a indiqué Jean-Christophe Varin le directeur adjoint de ce site de retraitement de déchets nucléaires.

Les quatre piscines d'Orano à la Hague sont menacées de saturation à l'horizon 2030. En attendant la nouvelle piscine, Orano projette ainsi de "réduire l'espace" entre les différents paniers qui comprennent les combustibles en cours de refroidissement et de "réduire la taille des paniers", pour en mettre plus par piscine.

M. Varin s'exprimait lors d'une commission locale d'information (CLI) qui réunissait à La Hague élus locaux, syndicats, associations, industriel et autorités.

Les trois piscines concernées passeraient ainsi d'une capacité totale de 12 000 tonnes de combustibles à 15 600 tonnes. Le site comprend quatre piscines d'une capacité totale de 14 000 tonnes environ, selon Orano. Près de 9 710 tonnes de combustibles refroidissaient fin avril dans les piscines de La Hague, vers laquelle convergent tous les combustibles irradiés dans les centrales nucléaires françaises.

Orano espère un début de mise en service de ces nouvelles capacités début 2025, si l'entreprise obtient le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) après un dépôt de dossier espéré en juillet 2022.

"Densifier c'est augmenter la quantité de radioactivité qu'il y a dans une piscine. La température de l'eau va passer de 45 à 55 degrés. L'enjeu c'est le refroidissement", s'est inquiété le chargé des questions nucléaires en France Yannick Rousselet interrogé par l'AFP.

Orano a elle assuré à l'AFP qu'avec la densification la température de l'eau serait maintenue à un niveau inférieur à 50 degrés contre 45 aujourd'hui. "Pour satisfaire aux exigences de sûreté, des moyens de refroidissement complémentaires seront ajoutés", précise l'entreprise. "Rapprocher les combustibles" est certes un "risque" mais ce ne serait "pas un enjeu technique majeur" car "Orano va changer le matériau du panier", a expliqué M. Varin lors de la CLI.

"L'ASN a une pression très très forte. Elle va se retrouver à se dire comment on fait puisque la piscine, on ne l'aura pas avant 2034, est-ce que je suis pas obligée d'accepter cette densification ?", a estimé M. Rousselet durant la CLI.

 

Commentaires

Serge Rochain

Mais non, les déchets ne sont pas un problème.....depuis le temps qu'on vous le dit

Serge Rochain

Comme d'habitude et depuis 60 ans le nucléaire c'est en première phase le mensonge et aussitôt suivi de la politique du fait accompli afin qu'on ne puisse pas revenir en arrière.
On nous le joue depuis 60 ans mais ils sont nombreux à n'avoir pas encore compris.

Denis Margot

Personne ne dit que les déchets ne posent pas de problèmes.
Cela dit, 10000 t en 40 ans d’exploitation, ça fait 2 ou 3000 m3, c’est gérable (et géré).

L’erreur serait de croire que les ENRi, par contraste, ne génèrent pas de déchets. C’est évidemment totalement faux et elles en génèrent beaucoup, beaucoup plus. Le choix cornélien est entre peu de déchets très toxiques (mais dont le risque est contrôlé) ou une montagne de déchets peu toxiques. Si on ajoute les GES dans le portrait, déchets compris, on obtient 6g/kWh pour l’atome, 15 g pour l’éolien et 55 g pour le PPV. Et si on ajoute l’intermittence, EPPV grimpe bien au-delà de 100 g, peut-être 200. Quand on sait que le problème majeur des décennies à venir, ce sont les GES (et non les déchets nucléaires), il est sain de ne pas minimiser le problème, mais de ne pas le surestimer non plus. Ne juger l’atome que sur son point faible est une attitude peu légitime.

Chantal Bourry

Personne ne dit que les déchets ne posent pas de problèmes… si, vous ! vous affirmez c’est gérable (et géré). La seule existence de l’Andra prouve qu’il y a problème. Comme vous le savez, l’Andra est l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, un établissement public de plus de 600 personnes. Un tel établissement est inutile pour les déchets des énergies renouvelables. Il n’est pas non plus utile de chercher à enfouir ces derniers à 500 m sous terre, comme il est envisagé de le faire pour les déchets nucléaires les plus radioactifs, où ceux-ci occuperaient plus de 200 km de galeries, avec une gestion sur des centaines d’années.
Les déchets des énergies renouvelables, ce n’est vraiment pas grand-chose en comparaison des déchets nucléaires. Les déchets nucléaires et ceux des renouvelables sont tellement différents par leur nature, que leur toxicité n’est en rien comparable.
Quant au CO2, mieux vaut avoir dans son jardin un tas de charbon qu’un seul petit gramme de plutonium (dose létale). Et il y aurait 50 tonnes de plutonium à La Hague.
Les chiffres de GES que vous citez sont contestables. Si on considère tout leur cycle de vie, les renouvelables restent énergies dites « décarbonées », comme le nucléaire ; elles seraient même encore plus décarbonées, je vous invite à relire dans ce sens l’article publié il y a quelques mois, intitulé « Le nucléaire est moins efficace que les renouvelables pour réduire les émissions de carbone » : https://www.revolution-energetique.com/le-nucleaire-est-moins-efficace-….
En France, déchets nucléaires et GES sont des problèmes majeurs, les premiers ne sont pas moins importants, loin de là, ne les minimisez pas

Denis Margot

Vous ne m’avez pas bien lu. Bien sûr que les déchets nucléaires sont un problème, c’est évidemment la talon d’Achille de cette énergie. Cela dit, la rhétorique qui prétend « qu’on ne sait pas quoi faire de ces déchets » est fausse. Cela doit bien faire 60 ans « qu’on ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires », et pourtant ils sont traités ! Il ne faut pas confondre risque et danger. Les déchets sont dangereux, mais le risque (pour les citoyens) est extrêmement faible. Aucune personne n’est en contact avec ces déchets, les normes et contrôles sont très stricts. C’est pour cela que l’on peut dire que ce risque est gérable et géré. Et, fort heureusement, personne ne se trouve avec 1 g de plutonium dans son jardin (d’ailleurs, un tas de charbon dans votre jardin vous exposerait sans doute à un niveau d’irradiation non négligeable, vu ce qui se trouve dans le charbon).

Les chiffres que je cite sont ceux de l’ADEME (agence peu susceptible de faire une fleur au nucléaire) et ils incluent l’ensemble du cycle de vie, bien que pour les ENRi, ils sont probablement optimistes, puisque l’intermittence des ENRi oblige à recourir aux énergies fossiles en absence de vent et de soleil.
Les déchets produits par les ENRi sont, certes, moins toxiques, mais à cause de la faible densité de ces énergies, ils sont en très grand nombre. Il y a typiquement un facteur 10 entre la somme des matériaux utilisés par les ENRi et le nucléaire, et tous ne sont pas recyclés. On est donc bien dans un contexte de comparaison entre peu de déchets très toxiques (dangereux mais à faible risque) et beaucoup de déchets peu dangereux (mais peu ou pas contrôlés). Je ne suis pas sûr que la gestion des déchets ENRi soit moins risquée que celle du nucléaire. Il serait intéressant aussi d’inclure les énormes quantités de déchets de mines pour produire les matériaux consommés par les ENRi, ainsi que les à-côtés (solvants, pollution des terres et rivières…), mais je n’ai pas trouvé de travaux sur ces points.

Il m’est déjà arrivé de consulter le site révolution énergétique, mais ce site présente tellement de biais et de parti pris que sa crédibilité est trop entachée pour être convaincante.

Quant au choix entre GES et déchets nucléaires, vous avez raison. Lesquels sont les plus problématiques ? Tout dépend de la métrique que vous utilisez. Si c’est le taux de radioactivité, ce sont les déchets nucléaires. Si c’est le nombre de morts actuels et à venir, ce sont incontestablement les GES.
Enfin, je ne veux pas minimiser le problème des déchets nucléaires, mais il ne faut pas se leurrer. Aucune source d’énergie n’est inoffensive ni innocente. Il convient d’ajouter les + et les – en d’en faire le bilan. Juger le nucléaire uniquement sur ses déchets est intellectuellement plus que suspect.

Chantal Bourry

Vous croyez toujours qu’on vous a mal lu, mais rassurez-vous, nous savons lire. Comme le dit fort bien M. Rochain, arrêtez de prendre les autres pour des imbéciles.
Cela dit, vous parlez de « traitement » alors qu’il s’agit de conditionnement différent. Parler de traitement dans le cas présent constitue un abus de langage. Un démantèlement de centrale nucléaire, c’est prendre les différents matériaux pour les stocker ailleurs. Et même cela, du fait de la radioactivité, est très compliqué. Si panneaux solaires et éoliennes se démontent très facilement, et sont en grande partie recyclables (et le reste sans danger), il en est tout autrement du nucléaire. Les travaux de démantèlement de la toute petite centrale bretonne de Brennilis sont toujours en cours, depuis 1985, et sans doute jusque vers 2040…
Jusqu’à présent, nous avons eu de la chance, ni actes de terrorisme, ni de trop importants aléas climatiques. Et pourtant, notre pays étant truffé de lieux où sont entreposées ou stockées des tonnes d’éléments radioactifs (notamment la soixantaine de piscines contenant des combustibles usés), il y a lieu de s’inquiéter. Malgré vos pseudo normes et contrôles « très stricts ».
Avant la catastrophe de Tchernobyl, les Russes disaient que la centrale était si sûre qu’elle aurait pu être construite sur la Place rouge de Moscou. Avant le drame de Fukushima, les Japonais étaient très fiers du nucléaire ; le Premier ministre en 2011, Naoto Kan, milite maintenant pleinement pour la sortie du nucléaire et le développement des énergies renouvelables.
Les précédents présidents de l’Autorité de Sûreté nucléaire française ont tous deux reconnu qu’un accident majeur ne peut être exclu en France.
Que ce soit les lieux de déchets ou les centrales nucléaires, les risques sont là, et ils sont énormes pour nous, les citoyens. De toute évidence, c’est pour cette raison et avec raison que sont développées les énergies renouvelables.
Vous faites tout à l’envers : vous prétendez que le nucléaire n’est pas risqué et vous vous méfiez des énergies renouvelables.
Quant à Révolution énergétique, c’est un excellent site, très bien sourcé.

Denis Margot

Eh bien retournez à l’école et apprenez à lire, ou quittez votre chapeau EELV en lisant les gens qui expriment des avis différents des vôtres. À aucun moment je ne me permet d’insulter les gens ou de les « prendre pour des imbéciles », contrairement à votre modèle qui passe son temps, lui, à insulter ses interlocuteurs (je suis régulièrement, et je ne suis pas le seul : un pauvre type, un vaniteux, un idiot, un vantard, un ignorant, la bêtise personnifiée, je profère âneries sur âneries, j’ai une mentalité de tricheur…). Si c’est prendre les gens pour des imbéciles parce qu’on n’est pas d’accord avec eux, alors vous avez un gros problème de démocratie.
Je ne prétends pas que le nucléaire n’est pas risqué (d’ailleurs, tout est risqué, un simple institut de virologie peut virer à la catastrophe), je ne me méfie pas des ENRi et l’avis que je donnais sur les risques concernait uniquement les déchets (c’est d’ailleurs le thème de l’article) et je pense que les risques posés par ces déchets, compte tenu des dispositions prises, sont très faibles.
Je maintiens aussi que juger le nucléaire sur le seul critère de la dangerosité des déchets (que je ne nie pas, apprenez à lire), est intellectuellement suspect, pour ne pas dire plus. Il faut bien sûr regarder l’ensemble du portrait, les avantages et les inconvénients, et ceci vaut autant pour le nucléaire que pour EPPV. Et à ce jeu, et avec ma propre grille de lecture (et je suis sûr que la vôtre est différente), je ne suis pas convaincu que EPPV soit un choix très pertinent (pour tout un tas de raisons que j’ai déjà eu l’occasion d’exprimer sur ce site). Et je n’insulte pas les gens qui pensent que ce choix est pertinent.
Quant à Révolution Énergétique, c’est un site militant qui peint en vert les bons côtés d’EPPV, qui oublie ses mauvais côtés, et qui broie du noir en entendant le mot nucléaire. C’est son droit, je le respecte, mais vous ne pouvez pas à la fois militer et informer.

Chantal Bourry

Ouh la ! vous vous énervez… et vous avez – comme d’ordinaire – le ton insultant (retournez à l’école, votre répétitif « apprenez à lire », etc.) en disant – comme d’ordinaire – que vous n’insultez pas. Mais c’est vrai, vous n’êtes pas à une contradiction près…
Les risques sont toujours faibles… avant la catastrophe. S’ils étaient si faibles que cela, l’État ne dépenserait pas des sommes toujours plus considérables pour essayer de l’éviter. Il ne dépenserait pas des fortunes pour les déchets radioactifs, n’essaierait pas de les enfouir à 500 mètres sous terre. Tout le monde sait bien, même l’Autorité de Sûreté nucléaire, que déchets et centrales nucléaires sont éminemment dangereux. La filière nucléaire est un mépris pour les générations futures, et au fond de vous-même, vous le savez très bien ; et c’est sûrement ce qui vous énerve.
Révolution énergétique est avant tout un site informatif, très intéressant, il ne correspond en rien à votre description.
Par ailleurs, chacun peut parler écologie sans être affilié à un parti, EELV ou autre. Être favorable à la sortie du nucléaire ne signifie pas de facto adhérer à EELV, chacun ses choix personnels politiques.
EELV, pas « EEPV », ne confondez pas avec photovoltaïque… ou église évangélique ?

Denis Margot

Lorsque vous m’accusez de prendre les autres pour des imbéciles pour des propos que je n’ai pas tenus, j’ai tendance à croire que votre lecture est biaisée et je vous le dit avec fermeté au bout de la seconde fois.
Mais, désolé, je ne voulais pas heurter votre susceptibilité. Je retire donc ce que j’ai dit : vous savez bien lire. J’attire cependant votre attention sur le fait que, dans le court message en question, je n’ai pas écrit EEPV, comme vous l’avez lu, mais EELV (le parti) et EPPV (pour Éolien et panneaux photovoltaïques). Je sais maintenant que cette erreur est due à une erreur de transmission entre mon clavier et votre écran et non à une erreur de lecture, puisque vous savez parfaitement lire.
Et pardonnez-moi si j’ai pu vous offenser en citant EELV, ceci n’implique aucune affiliation politique, mais il me semblait que votre positionnement était plus en phase avec ce parti que, disons, le RN ou LR.
Je vous remercie pour votre analyse psychologique, mais je vais m’en passer. La filière nucléaire n’est pas sans reproches, mais elle offre une énergie quasiment décarbonée, et c’est une qualité essentielle pour que les générations futures ne vivent pas dans un monde climatiquement chaotique et, voyez-vous, je pense que mon respect pour nos enfants et petits-enfants vaut bien le vôtre.
Que RE publie des informations exactes, c’est le moins qu’on puisse attendre d’un tel site, mais cela ne suffit pas. Bernard Deboyser ne se cache nullement de son engagement pro ENRi et de son refus du nucléaire. Ses publications sont orientées en ce sens, ce qui n’est ni surprenant ni condamnable, mais pour une information objective, on repassera.

Au plaisir,

Serge Rochain

Oui je sais, ce n'est pas un problème..... l'ensemble des autres problèmes de l'atome n'en sont pas non plus, la preuve c'est que vous le dites, alors passez votre chemin.
Je ne discute pas avec une borne qui veut m'expliquer que je suis un imbécile et elle un génie.

Serge Rochain

Maintenant, ce sera oui je sais que je ne sais pas lire c'est pourquoi je vous comprend mal.
On sait quoi faire des déchets nucléaire puisque on sait qu'on les met dans des piscine en attendant mieux, donc on sait quoi en faire c'est claire
Il ne faut non plus pas confondre risque et danger, là encore je ne comprend rien, c'est toujours clair, j'aurais plutôt dit risque et certitude dans laquelle le risque prend la valeur 1.
Alors quand vous aurez fini de tourner autour du pot en prenant les autres pour des imbéciles vous nous ficherez la paix ? Ce qui sort de Terre est fini alors ce que vous en sortez pour le transformer en chaleur à une fin !
Ce que vous en sortez et que vous recyclé avant d'y retourner n'a pas de fin !
Je n'envisage pas que la civilisation humaine s'arrête dans 50, 100 ou 200 ans.
POINT BARRE

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