Politique énergétique : le chef de file des sénateurs LR dénonce « une sorte de Waterloo énergétique »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a dénoncé mercredi soir au Sénat, à majorité de droite, "une sorte de Waterloo énergétique", estimant que "ce n'est pas la politique de la doudoune" qui "va dédouaner" le gouvernement de sa responsabilité.

"Depuis l'été tout a été fait à l'envers", a affirmé M. Retailleau lors d'un débat sur la politique énergétique de la France organisé au titre de l'article 50-1 de la Constitution. Il a déploré que le Parlement ait à examiner des textes "à la découpe" - énergies renouvelables puis nucléaire -, sans avoir "un cadre général". "Si cet hiver nous avons des coupures de courant, c'est pas la faute au Covid, c'est pas la faute au tsar rouge (...) c'est aussi vos propres décisions", a-t-il lancé à l'adresse de l'exécutif.

Dressant "un constat d'échec" de la politique énergétique de la France, il a dénoncé "une sorte de Waterloo énergétique".

Alors que la Première ministre Elisabeth Borne a indiqué que le projet de loi visant à faciliter la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires serait présenté en Conseil des ministres "début novembre", M. Retailleau a affirmé que "ce n'est pas six réacteurs, c'est 14 qu'il faut lancer dès maintenant". "Les énergies renouvelables bien sûr ont leur rôle à jouer, mais c'est un rôle d'appoint", a-t-il ajouté.

Découplage du prix du gaz du prix de l'électricité et maintien des tarifs réglementés sont les propositions qui sont revenues le plus souvent. "Nous souhaitons que les tarifs régulés de l'électricité perdurent et que ceux du gaz soient maintenus au-delà de la date de suppression annoncée", a déclaré le socialiste Franck Montaugé. "Il est temps désormais d'arrêter de considérer l'énergie comme une simple marchandise et la prendre pour ce qu'elle est, un bien public de première nécessité", a appuyé la centriste Denise Saint-Pé.

Assurant qu'"une France 100% renouvelable en 2050 (était) techniquement possible", l'écologiste Daniel Salmon a défendu "le droit à l'énergie, pas au gaspillage, que chacune et chacun ait accès à une énergie abordable, aujourd'hui et demain, à une énergie qui ne nuise ni aux écosystèmes, ni à la santé".

"Il n'existe pas d'énergie sans défaut", a déclaré Elisabeth Borne. "Nous croyons fermement au nucléaire (...), mais nous ne pouvons pas non plus faire croire que c'est une énergie tout à fait banale", a-t-elle affirmé, ajoutant vouloir "développer aussi sans hésiter les énergies renouvelables".

Sur un registre plus politique, le ministre chargé de l'Industrie Roland Lescure a déclaré en réponse "aux quelques critiques sur le bilan", que "le désinvestissement massif dans les centrales nucléaires (...) c'est au début des années 2000 qu'il a eu lieu (...) sous les quinquennats de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy".

Commentaires

APO
Une politque énergétique se fait sur des dizaines d'années ! Qu'a fait la droite de 1995 à 2012 (17 ans !) : - Fermeture de Superphenix durant 1 cohabitation avec la Gauche certes mais après un torpillage sévère de la ministre de l'écologie d'un gouvernement de Droite juste avant (Mme Lepage, histoire de remettre à la page M. Retailleau !). - Mise en Stand-by du programme Nucléaire français (le Gaz a alors repris des parts de marché dans le chauffage et le fioul aussi !!!) par manque de volonté de pointage - Dommage c'était après Kyoto !!! - 1 Seul EPR de lancé !!! Si plusieurs chantiers avaient été lancé en "escalier" les couts auraient baissé du fait des REX sur la tête de série et de l'émulation et de la visibilité créée pour les équipes... (Le cout de construction est largement plus cher au Royaume-Uni qu'en France au m2 du fait du prix de la main d'oeuvre mais aussi des cadres donc Hinkley Point n'est pas entièrement comparable en termes de cout...) - L'ARENH imposé à EDF sous Sarkozy certes sous la contrainte Allemande (mais il faut savoir dire "NEIN Danke") a complètement "sabordé" EDF largement au profit de "profiteurs" mais pas de constructeurs de services énergétiques !!! - ... Au final, M. Retailleau arrose, mais son parti a été de piètres niveaux en terme de prospectives et les conséquences se payent aujourd'hui suite pour une bonne part à ces politiques néo-libérales sur l'énergie. Par la suite M; Hollande a mollement fait évolué le sujet, juste des discours et peu de réalisme, que Macron a lui-même continué... Par contre ENGIE et ses actionnaires, ainsi que Totalénergies, peuvent leur dire un "Grand Merci" à la Droite (et aussi à la Gauche) !!! (De Gaulle doit fulminer dans sa tombe devant tant de crétins !)
Régis de Nimes
La gauche du "oui à Maastricht" et la droite ont soutenu les directives de libéralisation et de déréglementation de l'énergie et de bien d'autres secteurs. Mais ils ont eu toute la légitimité d'appliquer ces mesures suite à des élections et donc une majorité d'électeurs.
jean-jacques Attia
Bonjour, vous avez raison, les responsabilités sont très largement partagées entre partis "institutionnels", de droite et de gauche, LR et leurs soutiens, PS, PC et leurs soutiens, tandis que des débris de ces partis se sont ressoudés derrière Macron, pour continuer... Leurs responsabilités dans le naufrage énergétique que l'on voit venir vaut pour un grand nombre d'autres sujets, hôpital public et médecine, école publique, sécurité sociale et retraite... La claque que ces partis ont tous pris lors des précédentes élections, le taux d'abstention majeur à ces mêmes élections, remettent très largement en cause ce que vous appelez la légitimité des élus. Le seul pilote dans l'avion, légitimé par l'adoration que lui vouent ces partis : la Bourse.
Régis de Nimes
Je me permets de vous corriger concernant le PCF, seul parti qui a voté contre l'Acte Unique Européen en 1986 à l'assemblée nationale , puis contre Maastricht, puis contre le TCE, en dénonçant depuis le début "la concurrence libre et non faussée", les missions de la BCE au service des marchés financiers, "la libre circulation des capitaux", l'atteinte à la laïcité à la française dans les textes européens, etc... Le PCF est dans une cohérence depuis le début de la construction de cette UE là ! Où en étiez-vous en ce temps là de votre réflexion ?
jean-jacques Attia
Le point de vue de ma petite personne sur des questions aussi importantes que celles que vous soulevez n'a pas grand intérêt. Une seule question, sinon nous n'avons pas fini de débattre : où étiez-vous vous-même quand le PCF a accepté l'ouverture à la concurrence sur le fret en 2001?
Régis de Nimes
http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/article-liberalisation-du-transport-ferroviaire-cheminots-en-colere-76983804.html Le PCF a dénoncé et voté contre l'ouverture à la concurrence. Jospin et le PCF, c'est pas pareil ! Ne pas confondre gauche plurielle et vote des députés !
jean-jacques Attia
article intéressant du Chiffon rouge, mais qui ne répond en rien à ma question concernant jean-claude Gayssot, ministre communiste, dont la position a été décisive en 2001.
APO
Et le peuple a la légitimité de leur demander des comptes, suite aux promesses faites !!! La "Marché de l'électricité" est une connerie monstrueuse qui va couter cher aux Européens (citoyens et entreprises) à court et moyen terme et même Long terme. Mais cela fera des profits de court terme à certains financiers...
Régis
25 ans de dérèglementation €uropéenne (..la 1ère Directive date de 1996).. Cautionnée et validée par tous les partis dits "de gouvernement"..de Gauche.. Hum.. à Droite.. Absence de stratégie industrielle, et visions électoralistes de courte vue.. Absence d'information réelle des électeurs sur les enjeux et conséquences de cette dérèglementation.. On y ajoute le "Non" au TCE en 2005..sur lequel tous ces politiques se sont assis.. Curieux de voir ce qui va en sortir, de la boîte de Pandore.. ..et comment seront "jugés" les responsables (forcément pas coupables..)..
Albatros
Il est bien temps de se réveiller quand on a abandonné toute politique environnementale - dont l'énergie - aux plus excités écolos, même dans les rangs de LR et même lorsque ce funeste parti fut au pouvoir avec Sarkozy notamment et son Grenelle qui a "vendu" les sujets environnementaux aux crétins partisans de Monsieur Hulot ! Il est tout simplement navrant que les questions environnementales aient été quasiment abandonnées par la grande majorité des formations politiques aux plus verdâtres et bêlants des membres desdites formations – ceux qui manifestent pour que le gouvernement « règle enfin le climat » et qui sont présents dans tous les bords politiques. En effet, plus de quarante années de négligence de ces sujets par les formations politiques « classiques » ou « de gouvernement » ont fait le lit d’opportunistes politiques néfastes dont quelques nuances sont résumées ci-dessous : - Les convertis en provenance des formations d’ultra-gauche, qui ont trouvé un radeau pour accueillir leurs dérives et fonder leur démarche consistant à « mettre à bas le système ». - Les mal dans leur peau, en souffrance de religion, en perte de repères, pour qui l’homme est foncièrement mauvais et qui rejoignent les premiers pour exprimer leur haine d’eux-mêmes. - Les prêcheurs d’apocalypse, vacanciers permanents et sponsorisés, qui ont réalisé qu’ils tenaient là une manne providentielle pour vendre leurs camelotes et surgonfler leurs egos déjà bien développés. - Les vendeurs de « belles images » de la Nature, souvent pilotes d’engins motorisés s’autorisant à saccager des espaces vierges pour éveiller la conscience des prolos en leur montrant des ours polaires surfant sur des résidus d’icebergs. - Les scientifiques du climat plus ou moins illuminés qui ont trouvé « la cause » qui leur garantit audience, prospérité et autorité voire pouvoir de censure. On reconnaîtra ici certain(e) climatologue qui a trouvé la gloire avec le GIEC. - Les politiques qui pensent rallier tous les suffrages en prétextant la protection de l’environnement parce que, en effet, qui peut oser se prétendre « contre » l’environnement ? Cela a notablement été illustré à grande échelle pour la première fois par le président Sarkozy, avec son « Grenelle de l’environnement » au cours duquel les fous ont été lâchés : zéro déchet, zéro énergie, zéro tout et n’importe quoi ont pris naissance à cette occasion. Sarkozy n’ayant rien trouvé de mieux, une fois totalement débordé, que de lâcher que « L’environnement, ça commence à bien faire ». Il a ainsi pour longtemps ruiné toute ambition de gestion environnementale sérieuse de son parti. - Les avocats et juristes spécialisés qui se délectent du galimatias réglementaire produit à jets continus sur l’environnement, phénomène en amplification permanente depuis le désastreux Grenelle évoqué ci-dessus et dans lequel la France tient un leadership incontesté. - Les activistes plus ou moins oubliés qui ont trouvé là un marché porteur, notamment en accusant l’agriculture de tous les maux, lui reprochant son existence même et sa raison d’être, qui est de produire. - … Allez, courage !

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